Une pétition a été lancée pour qu’Elena Colas et Perla Denechère puissent être accompagnées de leur entraîneur en sélection

Une pétition baptisée “Autorisez les entraîneurs d’Elena Colas et Perla sur les compétitions en équipe de France” a été lancée. Celle-ci milite pour que les deux jeunes gymnastes du club d’Avoine-Beaumont puissent être accompagnées d’un de leur entraîneur sur les compétitions France. Une situation complexe du fait qu’une enquête soit toujours en cours.

Depuis quelques jours et suite à la non participation des deux gymnastes du club d’Avoine-Beaumont à la DTB Pokal Team Challenge organisée à Stuttgart (Allemagne) du 15 au 17 mars dernier, alors qu’elles avaient été préalablement été sélectionnées puis annoncées sur le site organisateur de la compétition, une vague d’interrogation s’est levée sur les réseaux sociaux, avec un vent de révolte qui a commencé à se propager, comme souvent depuis maintenant plus de deux ans.

Le compte Instagram d’Avoine Beaumont expliquait alors qu’Elena et Perla “étaient annoncées dans l’équipe, mais vu qu’il y a une enquête en cours les entraîneurs ne peuvent  pas accompagner les gymnastes.” Si Marc et Gina Chirilcenco, les deux entraîneurs d’Avoine Beaumont Gymnastique, ont été blanchis dans le cadre de l’enquête du service départemental jeunesse et sport (SDJES) d’Indre-et-Loire, lancée à l’initiative de la FFGym, les accusant de « mise en danger d’autrui » et de « suspicion d’emprise générale » sur leurs athlètes, une enquête traitée par la gendarmerie de Chinon et qui renvoie vers le parquet de Tours est toujours en cours. C’est de cette enquête dont il est question. “Les raisons évoquées par la direction technique nationale pour expliquer ce refus est lié à cette enquête. Or c’est une plainte sur le fonctionnement du club dans sa globalité et pas sur les entraîneurs“, précise l’entourage proche d’Elena Colas. “Le préfet les a innocentés, un acharnement envers le club a même été reconnu, mais la situation n’évolue pas” , regrettent-ils.

Mais nos filles ne baissent pas les bras. Elles ne se découragent pas et elles continuent de travailler dur à l’entraînement. Surtout que si la situation n’évolue pas du côté de la fédération, en revanche, elle évolue sur un autre point car les coachs des pôles et des clubs nous soutiennent dans le fait qu’Elena et Perla soient accompagnées de Gina. C’est une grande avancée qui fait chaud au coeur, mais on a du mal à comprendre pourquoi à partir du moment où les gens de terrain disent que nos deux gymnastes doivent avoir l’un de leur entraîneur avec elles, leur parole n’est pas écoutée” , s’étonnent-ils

À quelques semaines des championnats d’Europe junior qui se tiendront à Rimini (Italie), la possible absence d’Elena Colas et de Perla Denechère, respectivement 1ère et 3ème d’un test de sélection France organisé début mars, commence donc de plus en plus à faire grincer des dents sur les réseaux sociaux. Surtout moins de deux ans après l’affaire “Kaylia Nemour”, avec un climat qui reste encore aujourd’hui tendu entre la FFG et le club avoinnais et une partie de l’opinion publique.

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Sélectionnées sur différents stages et compétitions France, Elena Colas et Perla Denechère ont déjà renoncé à des sélections en raison de l’absence d’un de leur entraîneur. “Il leur avait été accordé que Carole, maman d’Elena également entraîneur à Avoine les accompagne sur un rassemblement France, mais ce n’est pas leur entraîneur. Le problème restait donc le même” , explique une source proche du dossier.

Vers un changement de nationalité sportive ?
Si un temps un changement de nationalité avait été évoqué par les parents d’Elena Colas, cette issue ne serait plus d’actualité. “C’est vrai qu’on y avait pensé car on craignait pour l’avenir gymnique de notre fille, elle a eu quelques propositions mais elle n’a pas souhaité donner suite et elle ne souhaite pas donner suite. Elle veut représenter la France, son pays, celui qui lui est cher” , complète ses proches. “Même si on ne sait pas de quoi demain sera fait, on ne perd pas espoir, elle ne perd pas espoir, et comme on lui dit : ton heure viendra.”

Alors Elena Colas et Perla Denechère poursuivent leur entraînement avec sérieux et continuent leur progression. Les avoir dans le collectif France junior, qui compte déjà de talentueuses gymnastes à l’image de Maïana Prat, Lola Chassat, Romane Hamelin, Astria Nelo et Noélie Ayuso, toutes les cinq alignées à Stuttgart et médaillées d’or par équipe, permettrait de rendre le clan tricolore encore plus compétitif, capable d’aller chercher de grandes et belles choses à Rimini, en Italie, lors des championnats d’Europe. Un collectif junior extrêmement prometteur qui a les capacités d’écrire une belle histoire.

Avant le test du mois de mars, la dernière compétition d’Elena sur les quatre agrès remontaient aux championnats de France élite en juin. Elle était ravie de retrouver les autres filles du collectif junior avec qui elle s’entend très bien. Elles sont toutes extrêmement soudées et il y a une belle cohésion de groupe” , confie les proches de la jeune gymnaste. “Le week-end dernier, elle a regardé le Pokal de Stuttgart et elle a envoyé des messages de félicitation aux copines, elle était triste de ne pas pouvoir être à leurs côtés mais elle garde espoir, comme Perla, d’être aux championnats d’Europe avec Gina. Car le plus dur dans toute cette histoire, c’est de se dire que nos enfants ne peuvent pas faire de compétition pour des raisons extra-sportives et pas par manque de niveau. Ce sont des enfants, c’est difficile à comprendre pour elles, surtout que c’est quelque chose qui se répète.”

Avec les championnats d’Europe qui approchent et la crainte de voir les deux gymnastes avoinaises absentes de l’équipe pour des raisons extra-sportives, un collectif de soutien a donc décidé de passer à l’offensive en créant une pétition. “Selon une étude de l’Université de Stanford, le soutien d’un entraîneur est essentiel pour la performance et le bien-être mental d’un athlète (source : Université de Stanford)“, précise la pétition. Et de compléter : “Nous demandons donc à la Fédération d’autoriser les entraîneurs d’Elena et Perla les accompagner lors des compétitions internationales. C’est une question non seulement d’équité sportive, mais aussi du respect du bien-être mental et physique des athlètes.”

En 24 heures, la pétition avait recueilli plus de 1000 signatures. “Cette pétition ne vient pas du club et ça fait plaisir de voir qu’à l’extérieur, on soutient notre cause. On ne veut que le bien de nos enfants, leur épanouissement et on respecte les décisions de la fédération mais on estime qu’à partir du moment où le Ministère innocente des personnes, on peut leur faire confiance” , conclut-on du côté du club avoinais.

Alors de quoi l’avenir sera fait ? Difficile à l’heure actuelle d’y voir réellement clair.


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