Après un an d’absence, Paul Degouy va faire son grand retour en équipe de France lors de la DTB Pokal Team Challenge qui se tiendra ce vendredi 15 mars à Stuttgart. Spot Gym l’a rencontré sur ses terres, à Noisy-Le-Grand, en marge du match face à Boulazac en Top 12. Il revient sur les raisons de son absence, évoque son retour à la compétition et sa saison en Top 12.
Spot Gym : Paul, tu t’étais fait discret ces derniers mois, quelles sont les raisons de cette absence ?
Paul Degouy : Je me suis fait opérer de l’épaule le 14 février 2023 afin de soigner des douleurs récurrentes qui ne me permettaient plus de m’entraîner. L’opération s’est très bien passée. J’ai mis un peu de temps à revenir mais il y a des délais qui sont incompressibles, il n’était pas question de se précipiter. J’ai repris l’entraînement en juin et j’ai commencé à reprendre un bon rythme d’entraînement en fin d’année, avant la reprise du Top12. Après une année compliquée, je suis très content d’être là où j’en suis. Le physique revient et je retrouve de la consistance sur l’agrès. Aujourd’hui, c’est le plaisir qui me guide.
Tu as repris la compétition en Top 12 avec ton club de Noisy-Le-Grand, ce sont des moments importants pour toi ?
Oui j’ai repris la compétition en décembre avec la GreenTeam. Reprendre avec Noisy et les copains, fait du bien. Ça met en confiance d’être avec eux. Les premiers matchs ont été tout de suite intense et riche en émotions. Heureusement que j’étais prêt (rires). Le format de ce championnat est très exigeant mais on aime vivre ces moments de compète.
Un dernier match décisif qui vous a permis d’assurer votre maintien.
On savait que nous n’avions pas le droit à l’erreur. On avait pas mal de points de retard par rapport à Orléans. L’objectif de la saison était d’aller en finale mais au vu de la tournure du match, nous nous sommes battus pour sauver la 2e place de la poule et éviter les redoutables matchs de barrages. Boulazac a une équipe très solide avec Mathias (Philippe) en leader, Yul (Moldauer) de renommée internationale et des jeunes très prometteurs. Nous avons une équipe forte et homogène, capable de sortir des gros matchs. Mais la blessure de Lorenzo, au saut, sur le premier agrès a mis un coup au moral de l’équipe.
Mais derrière, vous avez réussi à vous remobiliser.
Les arçons ont été un peu compliqués mais on n’a rien lâché, on a continué de se battre pour se relancer. On est allé chercher tous les duels à la barre fixe avec le cœur. On voulait se battre pour l’équipe, pour notre club et gagner le maximum de points. Antoine (Borello) est passé en premier, il a parfaitement lancé l’équipe en gagnant son duel, en quelques secondes, la dynamique était repartie. A mon tour, je savais que je n’avais pas le droit à l’erreur. J’ai réussi à sortir un grand mouvement. Ça fait du bien de ressentir ces sensations.
Tu as réussis ton mouvement et tu gagnes ton duel face à Mathias Philippe.
Je suis très content de mon mouvement et de l’énergie qui en est sortie. J’aime la compétition et les sensations qu’elle procure. Ça m’avait manqué. On perd le match d’un duel mais on assure notre maintien grâce à notre total de points FIG. Un maintien qu’on est allé chercher de très loin. Alors cette deuxième place du groupe, c’est notre petite victoire à nous.
La saison dernière, vous étiez finalistes, cette année, le championnat a été un peu plus compliqué, comment l’expliques-tu ?
On a fait pas mal d’erreurs sur les premiers matchs, ce qui nous coute de précieux points à la fin. L’année dernier les gars ont fait une grosse saison en vivant une grande finale. Malheureusement, la médaille d’argent fait plus de mal qu’autre chose. Surtout quand l’Or est si proche. Mais ce qu’ils ont fait est historique. Alors quand il a fallu lancer une nouvelle saison, il y avait encore un peu de frustration. A cela s’est ajouté quelques pepins physique, ce qui ne nous a pas permis de débuter la saison de la meilleure des façons. On s’est battus jusqu’au bout. On n’a rien à regretter.
Ce match face à Boulazac marquait également la fin de carrière de votre capitaine Antoine Borello…
Oui, c’est un pilier de notre équipe et il va nous manquer. Antoine apporte beaucoup au groupe, autant gymniquement qu’humainement. J’ai partagé énormément de choses avec lui et c’était très touchant de disputer ce dernier match ensemble. Très touchant de le voir gagner son dernier duel, c’est une belle fin. Il le mérite. Un grand bravo à lui pour l’ensemble de sa carrière.
La saison Top 12 est terminée, quels sont tes objectifs désormais ? Te concentrer sur l’équipe de France ?
J’essaie d’y aller étape par étape, de ne pas trop me projeter mais surtout de me faire plaisir à l’entraînement et en compétition. Que ce soit avec mon club de Noisy-Le-Grand ou avec l’équipe de France.
Depuis notre interview, Paul Degouy a disputé un test de sélection à Bourges avec une partie du collectif France où il s’est démarqué par ses résultats. Premier du test 1 et deuxième du test 2, il a retrouvé sa place au sein de l’équipe de France en décrochant son ticket pour la DTB Pokal Team Challenge qui se tiendra à Stuttgart du 15 au 17 mars. Un tournoi qui lui servira également de test de sélection pour composer l’équipe qui représentera la France aux championnats d’Europe fin avril, annonce son club de Noisy-Le-Grand sur Instagram. Des championnats d’Europe qui permettront à la France d’empocher un quota via le concours général dans le cas où les trois quotas ne seraient pas décrochés sur les coupes du monde.
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