Un an et demi après sa prise de fonction au poste d’entraîneur national de l’équipe de France de gymnastique artistique masculine, Vitaly Marinitch, déjà inquiété par le passé aux Etats-Unis, a été mis à pied par la Fédération Française de Gymnastique en raison de comportements inappropriés. L’après s’organise déjà.
“Le président de la Fédération a demandé au ministère la fin de mission de Vitaly Marinitch”, a expliqué le Directeur technique national, Kévinn Rabaud, à l’AFP. “Il y a eu un comportement inapproprié et non professionnel lors d’un stage qui conduit à sa mise à pied.” La Fédération a dû prendre cette décision “compte tenu des engagements forts de la Fédération sur les questions éthiques, l’exemplarité exigée de l’encadrement et le niveau de responsabilité de Vitaly Marinitch“, a-t-il ajouté. Des comportements inappropriés liés à l’alcool comme l’annonçait en premier lieu dans une série de tweets notre confrère Thierry Vildary, journaliste d’investigation sport à France Télévision, et un comportement déplacé envers la kinésithérapeute présente sur le stage, comme le rapporte le journal L’Equipe.
Une mise à pied effective “très rapidement après son retour du stage France organisé à Majorque, dès l’instant où les faits ont été rapportés au DTN” , nous précise-t-on également du côté de la Fédération Française de Gymnastique. “C’est lui qui portait le projet. On avait recruté au niveau de notre ambition et c’est vraiment malheureux. Je pense qu’il ne s’est peut-être pas fait au poste et de vieux démons l’ont rattrapé“ , a regretté Kévinn Rabaud à l’AFP.
Un problème avec l’alcool que les gymnastes avaient commencé à remarquer, même si tout s’est accéléré lors du stage à Majorque avec la prise de décision que ça a entraîné. “On ne pourrait pas le dater exactement mais on avait déjà remarqué certaines choses. Ça s’est installé au fur et à mesure du temps et c’est dommage parce qu’il y a eu des discussions avec lui et malgré cela les choses n’ont pas évolué” , regrette un gymnaste du collectif. Selon L’Equipe, un précédent aurait d’ailleurs déjà eu lieu, en août dernier, lors des championnats d’Europe. Trop ivre pour se réveiller, Vitaly Marinitch aurait manqué son avion de retour.
Réorganisation et engagement intact
Désormais, l’après s’organise déjà. Car à deux mois et demi des championnats d’Europe, qualificatifs pour les Championnats du monde, eux-mêmes qualificatifs pour les Jeux Olympiques de Paris, chaque minute compte. Et c’est le directeur du haut-niveau en GAM Laurent Barbieri qui a pris le relais dans l’encadrement des Bleus aux côtés de Cyril Rigaud et Javier Carballo, déjà en place sur l’INSEP et positionnés sur le projet olympique depuis son lancement, “en agrégeant autour du collectif et de l’équipe un certain nombre d’experts qui viendront en soutien afin de permettre au projet GAM de continuer” , éclaire la Fédération.
Du côté des gymnastes, l’engagement du collectif n’a pas été entaché par toute cette affaire. “Tout cela rend la situation un peu plus compliquée en terme de visibilité sur l’avenir dans la structuration de l’équipe de France, du groupe et du fonctionnement entre tout le monde, mais elle ne change absolument rien notre engagement” , souligne un autre gymnaste du collectif. “On a un travail, c’est faire de la gym pour donner le meilleur de nous-même et essayer de défendre les couleurs de la France du mieux possible. Notre mission et notre engagement n’ont pas changé et ne changeront pas avec le départ de Vitaly. C’est malheureux car je pense que Vitaly reste une bonne personne et un bon entraîneur mais c’est quelqu’un qui est rongé par un mal-être qui le suit depuis des années, c’est quelqu’un qui est malade et qui a besoin d’aide, mais malheureusement, l’équipe de France n’a pas besoin d’avoir un personnage qui soit malade pour mener l’équipe vers une qualification olympique. ”
Sous l’égide de Laurent Barbieri, le collectif reste donc toujours autant focus sur les échéances à venir, dont les championnats d’Europe qui se tiendront du 11 au 16 avril prochain, à Antalya en Turquie. Une étape cruciale dans le calendrier olympique puisque la France devra aller chercher sa qualification pour les championnats du monde qui se tiendront en octobre prochain à Anvers. Pour cela, les Français devront se classer parmi les dix meilleures équipes éligibles. En effet, le quota des équipes européennes pour les championnats du monde est de 13. Trois équipes se sont déjà qualifiées lors des championnats du monde d’Anvers, la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Espagne. Les 10 autres places sont désormais à aller chercher aux championnats d’Europe et la France compte bien en faire partie et ainsi poursuivre leur quête de la qualification olympique.