En juin dernier, Edgar Boulet (29 ans), gymnaste qui a marqué sa génération par son parcours, sa personnalité, son authenticité, quitte parfois à déranger, a disputé la dernière compétition de sa carrière. Une carrière teintée de déception et de coups durs, mais aussi et surtout de fierté. Portrait d’un “showman”, devenu au fil des années l’un des chouchous du public français.

Edgar Boulet aux Internationaux de France en 2022. Photo Cybile C. Photography

Vendredi 7 juin, au Palais des Sports de Lyon, Edgar Boulet se présente face aux juges, devant un public venu en nombre assister aux championnats de France élite de gymnastique artistique masculine et féminine. L’atmosphère est chaude. Bouillante. Dehors, il fait tout aussi chaud. Lui le sait, ce passage sera son dernier. Et c’est à la barre fixe, son agrès de spécialité, celui qui l’aura sublimé tout au long de sa carrière, mais qui l’aura aussi poussé dans ses plus grands retranchements, qu’il va tirer sa révérence.

Ce moment il voulait le savourer, ne pas le manquer, mais une blessure au dos, contractée quelques semaines plus tôt après une chute impressionnante à la barre fixe la veille de la petite finale du Top 12 entre son club d’Orléans et celui de Monaco, aura finalement perturbé cette dernière grande fête. Mais même s’il n’avait pas les capacités physiques pour présenter un mouvement complet susceptible d’aller chercher une dernière médaille, il n’a pas manqué le rendez-vous, réfléchissant à une alternative qui lui permettait malgré tout de s’offrir un ultime moment de communion avec le public. “J’avais à coeur de mettre un clap de fin à ma carrière alors j’ai fait le choix de ne pas déclarer forfait car je savais que ces championnats de France élite allaient être ma dernière compétition. Je voulais profiter du moment, passer une dernière fois sur cette barre fixe et profiter de la belle salle de Lyon.”

Pour cette dernière, il a donc préparé sa sortie. “Bien sûr, j’aurais préféré présenter un beau mouvement, terminer ma carrière en allant cherche une médaille, mais ma blessure ne me le permettant pas, l’idée a été de pouvoir finir à mon image.” Celle du showman. Cette image qu’il s’est créée au fil des années et qui lui a permis de se créer un véritable capital sympathie auprès du public français. “Dans ces circonstances, je me suis dit que quitte à ne pas pouvoir faire un mouvement complet, autant faire quelque chose qui ne me fasse pas mal physiquement et qui me permette de profiter de mes derniers instants avec le public en faisant un peu le spectacle. C’est une image qui me caractérise dans le monde de la gym, donc je me suis dit que ce serait une belle fin. Une occasion de tourner la page une bonne fois pour toute en finissant sur mon agrès et en partageant ce moment avec le public.” C’est ainsi qu’après avoir proposé un mouvement allégé, avec quelques éléments fun non codifié dans le code de pointage mais permettant de faire sourire les spectateurs, Edgar Boulet a fait une dernière fois le show, s’offrant un dernier shot d’adrénaline avec ce public qu’il aime tant. Une manière aussi pour lui de se redonner un peu de baume au coeur après une année olympique difficile, à l’issue malheureuse. Mais avant d’y revenir, un retour en arrière s’impose.

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