Trois ans après sa déception à Tokyo, la trampoliniste française n’a certes pas passé le stade des qualifications ce vendredi aux JO 2024, mais a vécu une expérience olympique encore jamais égalée. De quoi lui mettre du baume au coeur malgré cette finale qui lui a échappé.

Il n’y a que Bercy pour procurer ce genre d’émotions. Pour entraîner une telle euphorie. D’ailleurs, il fallait être dans la salle pour le croire. Emportée par la foule, Léa Labrousse n’avait encore jamais connu une telle ambiance. Des Jeux Olympiques de Paris 2024 qui resteront mémorables pour la vice-championne d’Europe en titre. “Bercy, c’était ouf” , lance-t-elle quelques minutes après sa compétition devant la presse en zone mixte. “En trampoline, c’est quelque chose dont on n’a pas l’habitude. Une salle bondée comme ça, ça fait peur. Mais c’était tellement incroyable. Entendre crier Léa, Léa, je n’ai pas les mots pour le décrire…”

Une ambiance survoltée, qui dresse les poils, et forcément qui déstabilise. “Je suis forcément un peu déçue car je sais que j’ai le niveau pour passer en finale mais je ne peux pas non plus dire que je passe à côté de ma compète car je réussis mes deux passages… même si ce ne sont pas mes meilleurs passages, sinon je serais passée en finale” , analyse-t-elle la tête sur les épaules. “Mais je suis très contente d’avoir vécu ces Jeux à Bercy, c’était incroyable.”

“Elle a eu un Bercy pour elle” , souligne son entraîneur Sébastien Martiny. “Elle a réussi à gérer cette pression qui était vraiment très forte, et en trampoline c’est vraiment quelque chose dont on n’a pas l’habitude. Après, elle fait des fautes sur les deux mouvements qui ne lui permettent pas d’atteindre la finale, donc le score n’est pas au rendez-vous, mais le mouvement est là, son comportement a été exceptionnel, sa préparation aussi donc on est très fier d’elle.”

À l’issue de son premier passage, la multi-médaillée européenne et mondiale s’était positionnée à la dixième place du classement provisoire (53,220). “Sur mon premier passage, le stress a entraîné ces quelques erreurs” , analyse-t-elle. La tête du classement était alors tenue par Viyaleta Bardziloukaya (AIN) avec la note de 56,340. Déjà habituée à atteindre la barre des 55 points cette saison, la marche était accessible, mais elle le savait, pour atteindre la finale et faire partie des huit premières du classement, il lui fallait réaliser un sans faute sur son deuxième exercice.

“Pour le deuxième exercice, j’étais vraiment bien, j’étais plus préparée à cette fabuleuse ambiance, je profitais de tout, mais j’ai fait la petite faute qu’il ne fallait pas. J’avance trop après ma 3ème figure, je m’accroche pour bien terminer mais voilà il y avait cette faute” , complète-t-elle. Avec 52,990 sur ce deuxième passage, la note de son premier passage est finalement retenue (seule la meilleure note est prise en compte, NDLR) et elle termine douzième. La chinoise Xueying Zhu, qui a réalisé un excellent passage, avait alors pris la tête du classement (56,720), devançant Viyaleta Bardziloukaya d’un peu plus de trois dixièmes.

“Aujourd’hui, il y avait un très bon niveau” , ajoute l’Auvergnate. “Il fallait vraiment très bien sauter pour atteindre la finale, ce qui me rassure un peu.” En effet, certaines favorites se sont également arrêtées au stade des qualifications, à l’image de l’Américaine Jessica Stevens, médaillée de bronze aux championnats du monde de Birmingham à l’automne 2023 et treizième à Paris.

Malgré le résultat final qui n’est pas celui espéré, Léa Labrousse repart toutefois de ces Jeux Olympiques de Paris, le coeur beaucoup plus léger qu’à Tokyo, où elle avait eu du mal à encaisser sa contre-performance (écouter son podcast ici). Un bilan plus positif qui lui permet même de se projeter vers un nouveau cycle olympique. “Là, je vais prendre des vacances et ensuite je reprendrai l’entraînement tranquillement et je me projèterai sur Los Angeles 2028.” Le rendez-vous est pris !

Classement des qualifications

Bryony Page, championne olympique
En finale, la britannique Bryony Page, cinquième des qualifications, s’impose en finale avec la très belle note de 56,480 points. L’argent revient à Viyaleta Bardzilouskaya (AIN) et le bronze à la canadienne Sophiane Methot. Respectivement première et troisième des qualifications, les chinoises Xueying Zhu et Yicheng Hu terminent quatrième et huitième.

Classement des finales