Maud Collas, des Jeux Olympiques d’Athènes à Koh Lanta

Remplaçante aux Jeux Olympiques d’Athènes en 2004, année du sacre d’Emilie Le Pennec aux barres asymétriques, Maud Collas fait partie des 24 candidats de la nouvelle saison de Koh Lanta. Présentation.

Photo A.ISSOCK / ALP / TF1

Spot Gym : On vous retrouve ce soir dans la nouvelle saison du jeu d’aventure diffusé sur TF1, comment vous est venue cette idée de participer à l’émission ?
Maud Collas : C’est quelque chose que je voulais faire depuis longtemps. Je suis une grande fan de l’émission et j’ai postulé plusieurs fois. J’avais envie de faire l’émission pour moi mais également pour mes enfants qui ne m’ont pas connu en tant qu’athlète de haut-niveau. J’avais envie qu’ils me découvrent d’une autre manière et qu’ils voient que leur maman est forte.

Justement, vous êtes une ancienne gymnaste de haut-niveau, vous avez été remplaçante aux Jeux Olympiques d’Athènes en 2004, vous comptez également plusieurs sélections en équipe de France, quel a été votre parcours en gymnastique ? 
J’ai commencé la gym assez tôt car ma maman était entraîneur dans un petit club à Clermont Ferrand. Ensuite, vers l’âge de 5 ans, je suis allée dans un plus gros club à Clermont, à l’ASM et j’ai commencé à faire des résultats, à gagner des compétitions, et à être repérée. Dès l’âge de 7 ans, j’ai commencé à faire quelques stages au pôle France de Saint-Etienne avant de l’intégrer en 1996, à mon entrée en CM2, quand j’avais 10 ans. Au début mes parents n’étaient pas trop partants car Saint-Etienne était à deux heures de route de Clermont et je devais donc vivre en famille d’accueil, mais comme ils voyaient que j’étais hyper motivée, ils ont dit ok. Je ne voyais que par la gym à l’époque.

Combien de temps êtes-vous restée sur Saint-Etienne ? 
J’y suis restée jusqu’en 2003 et après, tout le collectif France a été regroupé sur l’INSEP afin de préparer les Jeux Olympiques d’Athènes, l’année du sacre olympique d’Emilie Le Pennec. C’est aussi le meilleur résultat pour l’équipe de France aux Jeux Olympiques puisqu’on s’était classé sixième.

Après les Jeux Olympiques d’Athènes, vous avez rapidement mis un terme à votre carrière, pourquoi ? 
A l’époque, en tant que gym, on ne gagnait pas du tout notre vie, et c’était un sport dont on ne parlait pas beaucoup d’ailleurs. Le sacre d’Emilie a fait bouger les choses mais ce n’est pas comme aujourd’hui. Après les Jeux, je ne me voyais pas repartir pour 4 ans alors j’ai décidé d’arrêter ma carrière en 2005, un an après les JO.

Vous aviez complètement arrêté ou vous aviez continué un peu en club ? 
J’ai continué un tout petit peu mais en réalité, je n’avais plus la même motivation, ni la même envie. Et puis en fait avec la gym, il faut beaucoup s’entraîner et je voyais mon niveau régresser car je ne pouvais plus m’entraîner autant qu’avant, alors j’ai tout arrêté.

Quels étaient vos agrès de prédilection ? 
Le sol et le saut… alors que pourtant j’avais été détectée pour les barres et la poutre car selon les entraîneurs chinois qui étaient à l’époque sur Saint-Etienne, j’avais des grandes mains et des grands pieds, j’aurais donc été forte en barres et poutre mais au final pas du tout (Rires).

Vous êtes maman de deux enfants, font-ils de la gymnastique ? 
Les deux font de la gym oui. Pour la petite anecdote, je me suis mariée avec Cyril Vieu, qui était sur les Jeux de 2012 à Londres, et on a eu 2 enfants, et les deux font de la gym. Au début on ne voulait pas forcément qu’ils en fassent mais ce sont eux qui étaient demandeurs. Ma fille a déjà fait les championnats de France, et le petit est aussi déjà très bon, mais on verra… on ne leur met pas la pression !

Votre passé d’athlète de haut-niveau a-t-il été une force pour vous à Koh-Lanta ? 
Oui je pense. Déjà mentalement ça l’a été, et sur certaines épreuves aussi. Après même si c’était il y a 20 ans, je pensais que j’aurais eu un peu plus de restes que ça ! C’était plus difficile que ce que je pensais.

Vous avez indiqué un peu plus haut que vous aviez aussi envie de faire cette émission pour montrer à vos enfants que leur maman était forte, quelle a été leur réaction quand vous leur avez annoncé que vous aviez été sélectionnée pour participer à l’émission ? 
Ils étaient vraiment hyper contents ! Je leur ai dit tout de suite quand j’ai été prise, et de toute manière ils savent que je suis une grande fan de l’émission.

Quels sont vos plus beaux souvenirs là-bas ? 
Ce sont les rencontres humaines qu’on peut faire. Au final, ça va presque dans les deux sens même car l’aspect humain peut-être un peu difficile là-bas, on se retrouve avec des gens qu’on ne connaît pas, mais à côté de ça, on fait aussi de très très belles rencontres, et qui deviennent des amis. Un peu comme à la gym en fait.

Au final, il y a un parallèle avec ce que vous avez pu connaître lors de vos années gym, avec des liens très forts qui se sont tissés car vous vivez une aventure unique ?
Oui c’est exactement ça. A la gym, on sait que c’est difficile et on se soutient. Là c’est un peu pareil, il y a des moments difficiles aussi et on sait sur qui on peut compter. Ça fait vraiment le parallèle avec ce que j’ai pu connaître 20 ans en arrière. C’est vraiment chouette.

Quel a été le plus dur pour vous durant cette aventure ? 
D’être loin de mes proches. C’était la première fois que je partais si loin. Mon mari part régulièrement assez loin car il travaille avec les sportifs de haut-niveau sur l’INSEP et il part souvent en stage, mais moi, mes enfants je ne les avais jamais laissés plus de deux jours. C’était ça le plus dur.

Les Jeux Olympiques de Paris 2024 viennent de se terminer, vingt ans après ceux d’Athènes, vous avez suivi la compétition ? 
Bien sûr ! Je suis allée à Bercy avec ma fille. On a vu la finale saut, avec Simone Biles. Ma fille était trop contente ! Et on s’est aussi toutes retrouvées au club France un soir avec Marine (Debauve), Isabelle (Severino), Emilie (Le Pennec) et Camille (Schmutz). On a gardé de vrais contacts, et c’était super de se revoir sur ces JO. On a tissé un lien très fort ensemble. Le sport de haut niveau créée vraiment des affinités fortes. Quand on ne le vit pas, personne ne peut réellement comprendre ce qu’on vit. Un peu comme à Koh Lanta.

Propos recueillis par Charlotte Laroche 

 

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