Ludivine Furnon, « Bercy je m’y sens comme chez moi »

Invitée à suivre le concours Général des jeux Olympiques dans la salle qui l’a vue devenir Championne d’Europe au sol en 2000, la nîmoise Ludivine Furnon revient avec Spot Gym sur ses impressions à l’issue de ce concours exceptionnel.

C’était il y a 24 ans, la Nîmoise devenait la première championne d’Europe de l’Histoire de la gymnastique. Dans une salle chauffée à blanc, entre ébullition et effervescence. À l’époque, les sièges étaient rouges, la gymnastique française ne cessait d’accumuler les médailles européennes et mondiales, elle grimpait sur les marches à l’international, et ce championnat d’Europe à quelques semaines des jeux Olympiques allait sacrer une école du sol orchestrée par la chorégraphe Adriana Pop.

24 ans plus tard, Ludivine Furnon et Marine Debauve, première championne d’Europe française du concours général et meilleure performeuse française aux JO à Athènes, étaient invitées en tant que spectatrices de renom dans l’Arena de Bercy, ce 1er août à l’occasion du concours général des Jeux Olympiques.

Ludivine se remémore cette journée de mai 2000 où elle a transporté les 15 000 spectateurs présents, où elle a fait couler les larmes sur les joues de ses parents, de ses sœurs, et de toute une équipe unie dans la victoire.

« Cette salle est un endroit iconique pour moi. En 2000, je suis à l’apogée de ma carrière, j’ai en des frissons rien que de voir la pelouse de Bercy. La salle, le public, l’ambiance l’effervescence de l’époque me procure encore aujourd’hui des frissons » nous confie Ludivine, avec les yeux pleins d’émotion.

On comprend que ce retour dans cette salle, où elle était déjà revenue se produire en 2010 avec son Duo MainTenant à l’occasion de l’Edition des Internationaux de France. En effet aujourd’hui Ludivine Furnon, forme un duo de main à main avec Nicolas Besnard, élégant et sensuel. Ce duo passé par le Cirque du Soleil et les différentes éditions d’Incroyables Talents parcourt le monde. Il est connu et reconnu.

Un concours général époustouflant : «C’était un moment suspendu, je me sentais voler dans cette salle, maintenant ce sont Biles, Andrade, Lee qui me transportent au-dessus de ce praticable ». 

Ludivine a participé aux Jeux Olympiques d’Atlanta, 8ème en équipe, finaliste du concours général et réserviste au sol, elle a aussi pris part aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000, diminuée par une blessure au pied, elle n’y avait présenté que les barres asymétriques. En étant présente à cette édition à Paris, elle souffle qu’elle aurait aimé faire de la gym aujourd’hui, et elle ressent les émotions transmises par le public. « Le concours général était énorme, être de l’autre côté, dans cette salle dont je connais chaque recoin, de voir Simone Biles performer là où j’ai été Championne d’Europe, c’était difficile de réaliser ».

Ludivine suit toujours la gymnastique, des quatre coins du monde où elle se produit, elle garde un œil sur l’évolution de la gymnastique. Elle sait qu’elle a marqué l’Histoire en France mais pas que… « Il n’y a pas une semaine où on ne m’identifie pas sur le sol de la finale de 2000, c’est incroyable quand même ! », et elle admire les gymnastes d’aujourd’hui. « J’étais émue de voir en vrai performer les gymnastes dont je vois l’évolution sur les réseaux ».

Si elle est impressionnée par la puissance des quatre premières de la compétition, la Nîmoise a une tendresse particulière pour Kaylia Nemour : « elle me rappelle la gymnastique comme avant, élancée, précise. La gymnastique a beaucoup évolué, c’est intéressant, mais Kaylia est tellement impressionnante aux barres. »

L’équipe de France de gymnastique aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996. Photo DR

Cécile Canqueteau-Landi « la voir à sa place est une grande reconnaissance »
Ludivine et Cécile ont participé toutes les deux aux Jeux Olympiques d’Atlanta, elles s’entraînaient ensemble à Marseille. Aujourd’hui, la championne d’Europe regrette de ne pas avoir eu l’opportunité de la croiser pour lui témoigner sa reconnaissance, mais elle exprime toute son admiration à son ancienne coéquipière. « C’est un immense plaisir et une grande fierté de voir son parcours exceptionnel, de voir que tous les sacrifices et l’engagement qu’elle et son mari ont fait paient. Elle gère sa carrière d’entraîneur comme elle gérait quand elle était gymnaste. C’est beaucoup de responsabilités, et c’est admirable ! Le karma ! »

Marine Debauve était également invitée à suivre cette compétition. Elle et Ludivine se sont découvertes. Les championnes de la gymnastique française ne s’étaient jamais rencontrées réellement et c’est un beau moment de complicité qui s’est noué. « On ne se connaissait pas, c’était une belle rencontre. Je crois que nous sommes toutes les deux humbles et avec la tête sur les épaules ».

Avant de partir Ludivine nous a confié ses pronostics pour les finales par agrès…
« Au saut, le saut en Cheng de Rebecca Andrade est un modèle de perfection, mais l’avance que prend Simone Biles avec son extraordinaire double carpé devrait lui assurer la victoire.

Aux barres, je crois qu’on veut tous que Kaylia s’impose. Son mouvement est d’une pureté unique. C’est la meilleure et c’est une évidence.

A la poutre, les chinoises ont toujours été les meilleures techniciennes au monde à cet agrès. Une technique irréprochable, je les connais moins, mais j’espère les voir concrétiser.

Et au sol, Simone Biles est si puissante, elle prend là encore beaucoup d’avance.  Mais là aussi j’adore Andrade qui danse sur le praticable, elle est solaire et un charisme unique »

Et comme à SpotGym on aime aussi les belles histoires on aurait tellement aimé que Ludivine, dans son jardin de Bercy, puisse y frapper les 3 coups de la finale du sol. On aurait peut-être aussi aimé voir la double olympienne se produire sur les scènes de Paris 2024, avec son numéro, comme un clin d’œil au destin, comme un clin d’œil à la reconversion exceptionnelle de cette gymnaste.

Il n’en sera rien, Ludivine rentre du côté de Nîmes, elle aussi des étoiles dans les yeux, et le sourire rayonnant, contagieux, pour poursuivre son parcours de vie, sous les projecteurs du monde entier.

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Membre de l'association des Femmes Journalistes de Sport

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