Après six mois passés sous la chaleur de Dubaï où il entraînait dans un club de gymnastique privé, Julien Gobaux rejoint le froid canadien pour suivre une formation avec le Cirque du Soleil. Un nouveau projet qui marque également la fin de sa carrière de gymnaste.
Cette fois-ci c’est la bonne, la der des der. Après avoir annoncé la fin de sa carrière une première fois l’été dernier, Julien Gobaux était finalement remonté sur les agrès en Top 12 avec son club de Monaco. “L’année dernière quand j’avais annoncé ma fin de carrière, je ne pensais pas remettre les maniques” confie-t-il. “Mais j’avais dit que je reviendrais pour mon club s’ils avaient vraiment besoin de moi. Et il y a eu des galères en début de saison avec des gyms blessés et Thierry (Aymes), un mois avant, m’a demandé si j’étais encore en capacité de les aider et j’ai dit oui. Je me sentais en forme mais il fallait reprendre les sensations de la gym, sur les agrès. Tout s’est ensuite fait naturellement.”
Pour chaque rencontre, le médaillé de bronze par équipe aux championnats d’Europe de Glasgow en 2018 faisait donc l’aller-retour entre Dubaï et la France pour matcher avec son club de Monaco, si cher à son coeur, jusqu’à cette ultime rencontre à laquelle il a participé lors du tout dernier match de poule face à La Madeleine. C’était le 25 février, à domicile, devant son public. Un moment fort en émotion. “Je savais que c’était la dernière donc forcément ça m’a mis un pincement au coeur. Émotionnellement, c’était une rencontre plus difficile que les autres, surtout que tout le monde savait que c’était ma dernière” , explique-t-il avant de préciser : “Et puis j’avais aussi peur de me blesser. Car si je me blessais, je pouvais dire aurevoir à ma formation au Cirque du Soleil donc il y avait plein d’émotions dans ma tête sur ce dernier match. Mais maintenant, je suis prêt à refermer le book de la gym pour évoluer dans un nouveau projet.”
Un nouveau projet qui va l’amener de l’autre côté du globe, à Montréal. “Je quitte Dubaï ce soir, je rentre 10 jours en France et ensuite je m’envole pour Montréal pour suivre une formation de ‘Hoop Diving’ de 3 mois avec le Cirque du Soleil” , révèle-t-il. “Après cette formation, si tout se passe bien, je pourrai évoluer sur des événements et des spectacles. Et si jamais ça ne fonctionne pas, le club où j’entraînais à Dubaï, qui était triste que je les quitte, me reprendra. Cela me rassure de me dire que quelque chose m’attend derrière au cas où.” D’autant que les six derniers mois passés à Dubaï lui auront apporté une entière satisfaction. “Même si les deux premières semaines je me suis demandé ce que je faisais là car c’était un peu dur avec toutes les galères qu’on n’anticipe pas forcément avant d’arriver sur place car on ne connaît pas exactement ce qui nous attend, au final j’ai passé six mois exceptionnels à Dubaï. C’est une super expérience dans tous les domaines. Aussi bien personnellement que professionnellement” , explique-t-il. “Et puis j’ai eu la chance d’être aidé par Arnaud Pauquet et Jimmy Verbayes, deux anciens gymnastes belges installés là-bas. Quand on est loin de ses repères, de sa famille, de ses amis, avoir quelqu’un sur qui compter est très important. Et puis pour l’anglais aussi, vivre à Dubaï était très enrichissant. Je ne peux pas dire que je suis bilingue mais maintenant je peux tenir une conversation en anglais, je suis moins timide et plus libéré pour parler. Tout se fait de manière beaucoup plus fluide.”
Une transition en douceur qui lui a permis de couper avec son quotidien de gymnaste de haut-niveau tout en gardant néanmoins encore un pied dans la gym. Jusqu’à cette opportunité qui s’est présentée avec le Cirque du Soleil. C’est après une vidéo postée sur son compte Instagram que les choses se sont faites. “Après avoir vu ma vidéo sur Insta, un ami à moi qui a des contacts au Cirque du soleil m’a demandé si j’étais intéressé de rejoindre la troupe. J’ai dit oui et tout s’est ensuite enchaîné. J’ai fait un vidéo-call avec des directeurs de casting et j’ai été pris pour suivre la formation” , éclaire-t-il. L’affaire était dans le sac ! Limpide, sans accroche.
Mais avant de s’envoler pour Montréal et de se lancer pleinement dans cette nouvelle aventure qu’il est impatient de découvrir, l’ancien international français membre de l’équipe olympique à Rio en 2016 va d’abord repasser une dizaine de jours par la France, et plus particulièrement chez Thierry Aymes à Monaco, qu’il considère comme sa deuxième famille, pour “prendre des pantalons et des vestes car je vais perdre 40 degrés” , sourit-il. Ensuite, pourra débuter le premier jour d’après…