Les avocats de la gymnaste américaine ont déposé lundi 16 septembre, un recours en appel devant la Cour fédérale suprême suisse pour contester le retrait de sa médaille de bronze au profit de la Roumaine Ana Barbosu, sur décision du Tribunal arbitral du sport (TAS).
Nouveau retournement de situation dans l’affaire de la médaille de bronze au sol aux Jeux de Paris 2024. Classée cinquième au sol après son passage, Jordan Chiles, qui était la dernière à passer, avait finalement grimpé à la troisième place après qu’une réclamation sur sa note de départ ait été déposée par ses entraîneurs et acceptée. A ce moment-là, la roumaine Ana Barbosu, initialement troisième, était en train de célébrer sa médaille avant de finalement glisser à la quatrième place et de quitter le plateau de compétition en larmes.
Sauf que les choses ne se sont pas arrêtées là et la polémique s’était emparée des réseaux sociaux avec deux camps qui se faisaient clairement face, avec des gymnastes qui se sont retrouvées au coeur d’une cabale qui n’aurait jamais dû exister.
Au lendemain de la finale, la fédération roumaine avait fait savoir qu’elle avait saisi le Tribunal arbitral du sport, tandis que le Premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, annonçait boycotter la cérémonie de clôture, suite à cette “injustice flagrante“.
Samedi 10 août, le TAS avait rendu ses conclusions et indiquait que la réclamation du clan américain avait été déposée en dehors du temps imparti (un délai dépassé de 4 secondes, NDLR) et qu’elle n’était donc pas valide, ramenant alors la note finale de Jordan Chiles à 13.666. Une décision lourde de conséquence puisque Jordan Chiles glissait alors à la cinquième place du classement, perdant alors sa médaille de bronze, au profit d’Ana Barbosu qui retrouvait sa troisième place.
“Nous sommes dévastés par la décision du Tribunal arbitral du sport concernant l’exercice au sol du sol des femmes. L’enquête sur la valeur de difficulté de la routine d’exercice au sol de Jordan Chiles a été déposée en toute bonne foi et selon nous, conformément aux règles de la FIG afin de garantir une notation précise” , précisait suite à cette décision USA Gymnastics sur son site internet.
“La demande soumise au nom de Mme Jordan Chiles lors de la finale de l’exercice au sol féminin a été soulevée après la fin du délai d’une minute prévu par l’article 8.5 du Règlement technique 2024 de la FIG et est considérée comme étant sans effet“, peut-on lire dans la décision.
Jordan Chiles effondrée
Peu après l’annonce de la nouvelle, Jordan Chiles avait publié deux messages sur son compte Instagram. Un premier, avec quatre coeurs brisés sur fond noir, puis un deuxième sur lequel elle écrivait : “Je prends ce temps et je me retire des médias sociaux pour ma santé mentale. Merci.”
De son côté, Cécile Landi, l’entraîneur de la gymnaste américaine, publiait en story Instragram un coeur brisé sur fond noir, accompagné du hashtag #mentalhealthmatters (questions de santé mentale).
“Tout au long de la procédure d’appel, Jordan a fait l’objet d’attaques constantes, totalement infondées et extrêmement blessantes sur les médias sociaux” , a indiqué USA Gymnastics. “Aucun athlète ne devrait être soumis à un tel traitement. Nous condamnons ces attaques et ceux qui s’y livrent, les soutiennent ou en sont les instigateurs. Nous félicitons Jordan de s’être comportée avec intégrité sur le terrain de compétition et en dehors, et nous continuons à l’aider et à la soutenir.”
Quelques heures après l’annonce officielle de la décision, Nadia Comaneci avait appelé au calme sur son compte Instagram : “À tous les fans du monde entier, veuillez aider à STOPPER l’attaque contre les jeunes filles Ana Barbosu, Jordan Chiles et Sabrina Voinea. C’est inacceptable et cruel.”
Ana Barbosu a reçu sa médaille, Jordan Chiles fait appel
Suite à cette décision, Ana Barbosu avait reçu sa médaille de bronze en Roumanie le 16 août à l’occasion d’une cérémonie à Bucarest, mais l’histoire ne s’est pas arrêtée là. Ce lundi 16 septembre, les avocats de la gymnaste américaine de 23 ans ont déposé un recours en appel devant la Cour fédérale suprême suisse pour contester le retrait de sa médaille de bronze afin d’apporter des preuves vidéos que la réclamation avait été faite dans les temps (voir vidéo ci-dessous).
« À la lumière de ces défaillances indéniables, Chiles demande à la Cour suprême fédérale de rétablir le score qu’elle a légitimement obtenu à l’épreuve finale du sol », indiquent les avocats qui dénoncent également un « sérieux conflit d’intérêts » en faveur d’Ana Barbosu, affirmant que le chef du jury ayant traité le dossier avait pendant plusieurs années travaillé en tant que conseiller pour la Roumanie.