Marine Boyer, Mélanie De Jesus Dos Santos, Carolann Héduit, Aline Friess et Coline Devillard ont pris la huitième place de la finale par équipe des championnats du monde qui se tiennent depuis le 29 octobre à Liverpool. L’or revient aux Etats-Unis et l’argent à la Grande-Bretagne. Solide de bout en bout, le Canada s’empare du bronze et décroche la première médaille mondiale de son histoire en équipe. Ces trois nations décrochent leur ticket pour les Jeux Olympiques de Paris.
Dans un format en 3 pour 3, chaque erreur a coûté cher. Et la France, comme six autres pays de la finale, n’y a pas échappé. Seules les Canadiennes, impressionnantes de stabilité et de solidité, ont réalisé un tour sans chute en ce mardi soir de finale de championnats du monde de gymnastique artistique féminine. Sinon pour toutes les autres équipes sans exception, les Etats-Unis y compris, les chutes sont venues chahuter le classement.
Les Françaises ont entamé leur compétition au sol avec Marine Boyer, capitaine des Bleues, qui a parfaitement lancer la finale (13,133). Toujours aussi élégante, la pensionnaire de l’INSEP, malgré une blessure au dos contractée lors de l’entraînement podium, a mis le reste de l’équipe sur de bons rails. Avec sa nouvelle chorégraphie pleine de grâce et de douceur créée par Grégory Milan, ancien grand danseur international diplômé de l’école de ballet de l’Opéra de Paris, préparateur corporel à l’INSEP et chorégraphe de l’Ensemble France GR, Mélanie De Jesus Dos Santos poursuit sur la même lancée (13,366). Moins de réussite en revanche pour Aline Friess qui chute à la réception de sa première diagonale, avant de bien terminer son mouvement avec la hauteur dans ses acrobaties et ses sauts gymniques qui la caractérisent tant (12,000). À l’issue de cette première rotation, les Bleues sont septièmes et comptent 4,634 points de retard sur les Américaines, premières.
Au saut, la France refait son retard. Carolann Héduit débute en réalisant un excellent yurchenko double vrilles (14,000). Tout comme Mélanie De Jesus Dos Santos (13,700). Coline Devillard présente son gros saut, le Rudi, mais sort du tapis à la réception ce qui lui coûte de précieux points et la fait sortir avec une note bien en-dessous de ce qu’elle peut avoir (13,700). Malgré tout, avec trois gros sauts, les Françaises grimpent de trois places au classement et sont 4èmes.
Aux barres, Aline Friess commet une erreur de jambes sur son salto pack mais réalise une fin de mouvement solide (12,966). Carolann Héduit enchaîne parfaitement avec un enchaînement maîtrisé et de belles difficultés (13,433). Mélanie De Jesus Dos Santos commet quant à elle une erreur en tout début de mouvement, juste avant son Nabieva, avec un équilibre qui part en avant. Mais elle se bat et évite la chute. Le reste de son mouvement est bien réalisé avec de belles difficultés (13,066). Après les barres, les Bleues perdent une petite place au classement mais restent toujours dans la course, talonnant les Canadiennes.
Mais la rotation à la poutre leur sera fatale avec Carolann Héduit et Mélanie De Jesus Dos Santos qui chutent (11,633 et 11,200). Marine Boyer réalise quant à elle une belle poutre sans chute (13,666) et continue d’engranger encore un peu plus de confiance à quelques jours de sa finale à cet agrès. Mais ce ne sera pas suffisant. La France chute à la huitième place et ferme la marche de cette finale des championnats du monde. Un classement qui ne reflète aucunement le potentiel de cette belle équipe de France. Un faux-pas qu’elles feront, à coups sûrs, très vite oublier.
Les Etats-Unis intouchables, le Canada impérial
Malgré une chute à la poutre de Skye Blakely, les Américaines n’auront jamais été inquiétées. Sans surprise, elles décrochent l’or, remportant ainsi leur sixième titre mondial consécutif. L’argent revient à la très belle équipe de Grande-Bretagne qui a réalisé une très belle compétition. Seule une chute à la poutre d’Alice Kinsella est venue jouer les trouble-fête mais le reste était particulièrement solide. Si les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, qui évoluait à domicile, étaient attendues, le Canada s’est invité sur le podium alors que personne ne les y attendait. Collectivement très solide, les Canadiennes ont été les seules à réaliser un tour sans chute. Impériale du début à la fin, rien ne semblait pouvoir les arrêter. Une troisième place historique qui leur ouvre également les portes des Jeux Olympiques de Paris, tout comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Quant aux autres nations, elles devront aller chercher leur ticket olympique la saison prochaine, lors des championnats du monde 2023 qui se tiendront à Anvers, en Belgique.
Très attendues, le Brésil et l’Italie ont en revanche vécu une finale difficile. Du côté des Italiennes, Martina Maggio chute à deux reprises aux barres, le premier agrès, avant de chuter à nouveau à la poutre. Aux barres, Alice D’Amato chute également. Au sol, c’est sa coéquipière Manila Esposito qui pose les mains à la réception de sa dernière diagonale. Quatrième, puis cinquième, puis septième, leur rotation au saut, leur agrès fort, leur permettra toutefois de faire un bon au classement et de terminer à la cinquième place, limitant ainsi la casse. Mêmes difficultés du côté des Brésiliennes, diminuées par la blessure à la cheville de Flavia Saraiva qui n’a pu passer qu’aux barres, et qui enregistrent deux chutes à la poutre avec Julia Soares et Rebeca Andrade. Rebeca Andrade, championne olympique en titre au saut et vice-championne olympique au concours général, qui déroulera sur les trois autres agrès, avec notamment un magnifique 15,166 au saut et une note d’exécution à 9,566. Les Brésiliennes terminent au pied du podium, avec 0,9 points de retard sur le Canada. Quant aux Chinoises, elles ont payer cash leurs chutes en poutre, dès le premier agrès. Elles terminent sixièmes. Les Japonaises ont été la belle surprise de cette finale mais leur rotation aux barres les fera finalement dégringoler au classement. Elles terminent septièmes, juste devant la France.
Merci pour l’info concernant le sol de Mélanie, pour moi le plus beau des Mondiaux. Je ne m’attendais pas à un tel style qui lui va très bien (et j’avais un peu peur d’un “boum boum” à l’américaine). Bravo au chorégraphe et à la principale intéressée !
Les françaises sont à leur place sinon, entre 3eme et 6eme nation européenne aujourd’hui, selon la réussite des unes et des autres, donc entre 4eme et 8eme l’an prochain si la Russie revient, et avec une génération 2007 forte chez les roumaines. On rajoute 6 pays non-européens (3 Asie 2 Amérique et Australie) et on réalise que la qualification olympique est loin d’être acquise … d’autant qu’il n’y a qu’une 2007 aujourd’hui susceptible d’être compétitive (A. Frotte) et que la génération 2006 n’est pas encore au niveau (même si la réussite de Dubard-Berby au dernier test est encourageante). Bref …. des sueurs en perspective pour 2023.
On attendra la fin des mondiaux pour évaluer les performances individuelles .. Marine Boyer étant la seule jusqu’ici à atteindre ses objectifs.