Une compétition qui n’en finit pas d’être repoussée, des vacances de Noël écourtées, l’année n’aura pas été de tout repos pour Claire Dessaint, et Hénin gym. A quelques jours du Top 12, elle raconte cette saison si particulière. A Haguenau, les gymnastes d’Hénin commenceront au saut, dans la troisième subdivision.
Gym and News : Comment s’est passée la préparation de votre équipe pour le Top 12 ?
Claire Dessaint : C’est une préparation assez perturbée et assez difficile cette année par rapport au Covid. Avec en plus une échéance, le Top 12, qui a reculé : elle était d’abord prévue au mois de novembre, puis a été repoussé au mois de décembre, puis au mois de janvier, et enfin au mois de mars. Pour les filles c’était un peu compliqué. Les premiers complets datent des vacances de la Toussaint. Elles ont du s’entraîner pendant les 15 jours des vacances de noel, alors que normalement on ne le fait jamais. On leur laisse toujours une semaine de vacances.
On a pas mal de lycéennes dans l’équipe ce qui complique encore la préparation. Elles s’entraînent entre 10 et 14 heures par semaine mais on a des internes. Comme elles n’ont cours qu’un jour sur deux en présentiel, elles rentrent chez elles le reste du temps. Donc évidemment ces jours là elles ne viennent pas à l’entraînement. Elles ne peuvent pas s’entraîner tous les jours. En plus elles n’ont pas pu s’entraîner en même temps parce qu’elles n’avaient pas systématiquement les mêmes journées d’école. Je ne les ai pas eu souvent toutes ensemble à la salle. C’est compliqué pour la cohésion de groupe.
On a eu quelques petites blessures. Des filles qu’on a dû remplacer par des plus jeunes. On a rentré deux filles de 2007, et une de 2009, pour qui ce sera le premier Top 12.
La grosse différence par rapport aux années précédentes, c’est que nos étrangères ne pourront pas venir. Ca joue énormément. C’est une note qu’on est obligés de remplacer à chaque agrès.
La planification a été perturbée par les changements de dates. On ne peut pas mettre les filles sur des complets, sur du long terme, d’autant plus qu’elles sont au lycée, que certaines passent le bac.
Comme je n’ai pas pu les avoir souvent toutes en même temps, on n’a pas fait de test grandeur nature, comme on fait d’habitude, avant Haguenau. Mais je les ai mises en conditions de compétition individuellement. J’ai fait beaucoup de vidéos que j’ai envoyées à mes juges, qui nous ont renvoyé ensuite les notes. On a mis ça en place notamment pour Eden Desaulty, qui est au pôle de Meaux, pour voir exactement où on allait la faire passer.
Retrouvez toutes les informations sur le Top 12 sur notre page spéciale
Dans quel état d’esprit sont vos gymnastes, avant la reprise de la compétition ? Ce sera la seule compétition de la saison pour elles…
Quand le match du 23 janvier a été annulé les filles ont été très déçues. Ca a été un gros coup dur. Elles ont eu l’impression de s’entraîner, de faire des efforts, pour rien. Il a fallu les tenir, les motiver, jusqu’à aujourd’hui. Elles ont joué le jeu, elles ont réussi à se serrer les coudes, à rester solidaires. A une semaine du jour J, elles se projettent totalement sur la compétition, elles sont rentrées dedans.
Elles ne sont pas plus stressées que pour une compétition normale. Le changement de formule fait qu’elles sont clairement moins stressées que si c’était des duels. Pour les plus jeunes c’est plus facile à gérer. Elles savent très bien que c’est le Top 12, mais pour elles, avec ces quatre notes qui comptent pour quatre passages, ça s’apparente plus à une compétition classique. Les plus grandes aiment bien quand même la formule avec les duels, pour ce côté spectacle, le un contre un. Elles avaient adhéré aux duels et auraient bien aimé retrouver ça cette année. Mais elles se sont adaptées et n’ont pas été déçues de repasser sur une formule avec quatre passages pour quatre notes qui comptent. Elles ont plus été perturbées par les changements de dates que par la modification du format de compétition.
La perspective d’une compétition à huis-clos est compliquée à gérer psychologiquement pour elles, surtout pour les plus jeunes. Les grandes savent qu’elles n’auront pas cette montée d’adrénaline, cette motivation, qu’offre le public. Il va vraiment falloir motiver les troupes et se serrer les coudes pour pouvoir avoir une bonne dynamique au niveau de l’équipe. En même temps je sais aussi que certaines sont très stressées par le public, donc peut être qu’à Haguenau elles seront plus sereines.
La compétition sera retransmise en direct sur la plateforme numérique de France télévision, il y aura une belle visibilité, c’est bien pour les filles, mine de rien ça les motive.
La composition d’équipes
- Lilou Aghina
- Zélie Bernard
- Constance Callewaert
- Madyson Colard
- Eden Desaulty
- Maëlys Mrozkowiak
- Manon Pruvost
- Louane Tisont
Quels sont vos objectifs à Haguenau ?
Etant donné cette préparation perturbée et difficile, l’équipe, je pense, sera moins performante que ce qu’elle aurait pu l’être. Elles ne présenteront pas de nouveautés, on va rester sur leurs programmes « classiques ». En plus avec cette formule il faut assurer quatre notes à chaque agrès. On ne peut pas lancer des nouveautés. Elles vont rester sur ce qu’elles connaissent, ce qu’elles maîtrisent, pour avoir des notes sûres à chaque agrès.
On veut faire une septième ou huitième place pour rester dans le groupe B la saison prochaine, ce qui nous éviterait de recevoir un des quatre premiers à domicile quand on repartira sur la formule des duels. En restant dans le groupe B, on sait qu’on reçoit quelqu’un du groupe C.
Mia Zanchetta