Top 12 : Trois questions à… Eric Pasquelin, entraîneur de l’Elan Gymnique Rouennais

À l’Elan gymnique rouennais, la préparation du Top 12 n’a pas été trop perturbée par la crise sanitaire, les gymnastes ayant pu s’entraîner presque normalement. Mais après un an sans matcher, le stress est tout de même présent au moment de retrouver la compétition. Lors du Top 12 qui se déroulera à Haguenau le 27 mars, les Rouennaises passeront en troisième subdivision, et commenceront à la poutre. Eric Pasquelin, entraîneur de l’Elan  gymnique rouennais, fait le point, quelques jours avant le déplacement en Alsace. 

Gym and News : Comment s’est passée la préparation de l’équipe pour le Top 12 ? Eric Pasquelin : Pour nous, avec les aménagements qui ont été mis en place pour les filles qui participent au Top 12, ça s’est passé normalement. On a eu les mêmes horaires d’entraînement. De ce côté là il n’y a pas eu de soucis, on n’a pas eu à se plaindre. On a respecté les conditions sanitaires évidemment, même si cela a pu paraître contraignant au départ : le masque dès qu’elles descendent des agrès, pour se déplacer dans la salle, chacune son espace… Mais tout ça, ça rentre dans un système et on finit par s’y faire. 

La gymnaste la plus âgée s’entraîne 17h30 par semaine, la plus jeune 19h30. Elles sont toutes en horaires aménagés. Celles qui sont au collège arrivent à la salle à 15 heures tous les jours, jusqu’à 18h30. Et elles ont trente minutes de préparation physique en plus sur le temps de midi. En terme de volume, ça ne nous semble jamais suffisant. Si vous regardez les gymnastes qui sont dans le Top 12 il y en a quand même une grande partie qui sont sur les pôles, qui tournent plus à 27 ou 30 heures par semaine. Chez nous, c’est assez difficile de mettre en place une planification, parce que plus elles avancent dans les études et moins elles ont d’heures. Dans le même temps elles sont censées avoir de plus en plus de contenu dans les mouvements. C’est un peu compliqué. A un certain stade on est vraiment sur l’entretien des acquis, garder ce qu’on a réussi à mettre en place. Il y a évidemment des séances spécifiques où on essaye d’avancer, mais c’est vraiment à pas de fourmi. Entre les bases, répéter son mouvement, et essayer de nouveaux éléments, il ne reste plus beaucoup de temps. Si vous voulez faire les quatre agrès, la muscu, le trampoline, la choré…chaque minute doit être gérée efficacement. Il faut rentabiliser le temps au maximum. 25 heures pour nous ce serait génial ! 

Au début de la saison on ne savait pas trop si on allait avoir des compétitions ou pas. J’avais commencé à faire une planification par rapport aux premières compétitions qu’on devait avoir. Finalement tout est tombé à l’eau. On a dû arrêter pendant le deuxième confinement, puis on a pu reprendre, puis arrêter encore. Cela devenait très compliqué de faire une planification. Donc je suis parti de la date du Top 12, qui était fixée au 27 mars et j’ai fait ma planification en fonction de ça. J’ai fait des tests très régulièrement.

Ce matin, j’ai fait venir quatre juges, et on fait un test grandeur nature. C’est noté, et à la fin on leur remet des tee-shirts, des casquettes, on fait un petit podium, histoire de les mettre déjà dans l’ambiance de la compétition. Et la semaine prochaine on en refait un, qui ne sera pas noté cette fois, pour les mettre en jambes avant le départ pour Haguenau. Aujourd’hui j’aurai déjà une bonne idée de l’équipe que j’alignerai. Les juges vont nous expliquer là où on perd des points, quels éléments il ne faudrait peut être pas mettre parce qu’on perd trop de points. Ce sont déjà des corrections qu’on fait tous les jours dans la salle aux filles, mais le fait que ce soit des juges qui leur dise, ça leur apporte encore autre chose. 


La composition de l’équipe rouennaise : 

  • Sheyen Petit
  • Marine Gain-Thomas
  • Capucine Jézéquel
  • Maïssam Ben Khouja
  • Camille Marouard
  • Louise Villiers
  • Léane Thonnel

Dans quel état d’esprit sont les filles avant la compétition, sachant que c’est leur seule compétition de l’année ?
Cela fait un an qu’elles n’ont pas matché, ça va être un grand moment de gym (Rires) ! Il y a un peu de stress, surtout que pour au moins deux gyms ce seront leurs premiers pas en Top 12. Il y en a une qui est en sixième, une autre en cinquième, elles ont 11-12 ans. Certaines heureusement ont déjà partipé au Top 12. Maissam Ben Khouja était déjà là l’année dernière, Capucine  Jézéquel est titulaire depuis deux ou trois ans.Malheureusement Camille Marouard s’est fait mal en début de saison. Elle a un problème avec son épaule. Elle sera présente, mais elle ne pourra passer qu’en poutre. C’est assez  délicat et compliqué, surtout que même en poutre elle ne peut pas tout faire. 

On n’a pas trop parlé du fait que la compétition se déroulera à huis clos. De toutes façons on n’a pas le choix. Peut être que certaines vont se sentir libérées de ne pas avoir leurs parents dans les tribunes. On a vécu un peu cette ambiance là à Saint Etienne pendant la revue d’effectif : une grande salle, pas de public, c’est assez pesant. 


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Quels sont vos objectifs à Haguenau ?
Le format a changé, on est à l’ancienne ! Quatre gymnastes qui passent, quatre notes qui comptent, ça fait une fille en plus qu’il faut faire passer. Normalement en Top 12 c’était trois. En plus dans l’équipe j’ai une russe, qui matche avec nous depuis deux ou trois ans. Cette année il y a très peu de chance qu’on arrive à la faire venir. Ça change beaucoup de choses pour nous. L’avantage c’est que j’ai des petites au club. Il va falloir qu’elles se mettent en selle. De ce côté là c’est plutôt positif, ça va leur faire de l’expérience. Malheureusement le contenu ne sera pas là. 

On a quand même essayé de profiter du fait qu’on n’avait pas de compétitions pour avancer sur les programmes. On devrait proposer quelques nouveautés : un double arrière au sol, Un double carpé qui doit rentrer à la place d’un groupé, un chouchou aux barres. On va surtout essayer de montrer de la qualité, et avant tout se faire plaisir. On emmènera huit filles à Haguenau.

Mia Zanchetta

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