La fédération américaine avait annoncé que Simone Biles ne s’adresserait pas aux médias avant la fin des finales, mais c’est pourtant une Simone Biles, joueuse et tout sourire, qui s’est présentée en conférence de presse mardi soir dans les sous-sols de l’Accor Arena de Paris Bercy, quelques minutes après avoir remporté avec ses coéquipières Sunisa Lee, Jordan Chiles, Jade Carey et Hezly Rivera l’or olympique en équipe. Dans une salle comble, « The Goat », assise au centre de la table, a alors faire part de son plaisir retrouvé, après avoir été en proie, trois ans plus tôt à Tokyo, à des difficultés mentales, avant d’évoquer que sa journée avait commencé par un temps d’échange avec sa thérapeute, son bien-être psychologique occupant une place essentielle dans son quotidien.
Simone, quel est votre ressenti par rapport à la médaille olympique décrochée il y a 8 ans, et est-ce qu’il y a une joie, une légèreté qui n’existait pas auparavant ?
Simone Biles : En 2016, tout le monde disait qu’on allait gagner l’or, alors on a fait ce qu’on avait à faire et on a gagné l’or. Mais nous étions jeunes et naïves, je n’ai pas eu le même ressenti que maintenant. Maintenant je suis plus âgée, j’ai une expérience solide et je peux m’amuser avec mes coéquipières. C’est enthousiasmant, on profite vraiment de ce qu’on fait et nous nous sommes amusées. On a fait notre gymnastique.
Vous aviez dit aux Mondiaux que vous étiez nerveuse car c’était la première compétition après Tokyo, qu’en était-il ce soir ?
J’ai commencé ma journée par mon suivi psychologique. J’ai dit à ma thérapeute que je me sentais calme. Après le saut (le premier agrès), j’étais soulagée. Je n’ai pas eu de flashback et je me suis dit ‘ok, c’est sûr, on va performer’. (Simone Biles avait été victime de twisties, des pertes de figures, au saut il y a trois ans lors des Jeux Olympiques de Tokyo. Elle s’était alors retirée de toutes les finales, sauf de celle de la poutre, NDLR).
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Et comment va votre mollet ?
Vous êtes curieux (Rires). Je gère la douleur, et avec l’adrénaline de la compétition, le fait que les filles soient là également pour me soutenir, je ne pense pas à la blessure. Et ce soir, je vais travailler avec le kiné.
Et pour le sol ?
Je savais que tous les mouvements allaient bien se passer, ce n’est pas si dramatique que ça.
Vous avez remporté 38 médailles (8 olympiques et 30 mondiales), qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
Je ne l’aurais pas su ! Je ne compte pas les médailles, je ne regarde pas les statistiques, je suis gymnaste, je fais ce que j’aime faire, je m’amuse bien et c’est ce qui compte pour moi. Alors oui quand vous me partagez ces statistiques, je trouve ça incroyable, mais je pense que j’en prendrais vraiment la mesure quand j’aurais pris ma retraite.
Charlotte Laroche, à Bercy