Il est l’un des grands absents des championnats de France élite qui se tiennent toute cette fin de semaine à Élancourt (Yvelines). Blessé au biceps lors des Jeux Olympiques de Tokyo en août dernier, Samir Aït Saïd prévoit un retour à la compétition pour les Internationaux de France, en septembre prochain.
Si son biceps va mieux, il ne veut toutefois pas précipiter les choses. Car aller trop vite risquerait de perturber sa totale guérison. C’est l’erreur qu’il a commise il y a quelques mois en se présentant à la revue d’effectifs organisée en avril dernier à Montceau-Les-Mines. “Mon médecin ne voulait pas que je la fasse mais je l’ai quand même faite“, confie-t-il avant d’ajouter : “Mais en réalité, c’était beaucoup trop tôt car mon biceps était encore assez fragile, j’avais fait pas mal de dégâts dessus aux Jeux et malheureusement ça s’est rouvert d’un centimètre au niveau de la cicatrice de mon biceps donc il a fallu que je m’arrête à nouveau. Mon médecin m’a remonté les bretelles et elle avait raison, j’aurais dû l’écouter.”
Un arrêt d’un mois qui lui a permis de réfléchir à son nouveau plan d’actions et d’envisager son retour autrement. De prendre le temps de se soigner totalement et ne plus risquer d’être de nouveau à l’arrêt. “Je ne veux plus brûler les étapes, ni me précipiter, je veux assurer mon biceps, c’est pour cette raison que j’ai décidé de ne pas me présenter sur les championnats de France élite” , explique-t-il. Son retour, il l’envisage donc pour le mois de septembre et les Internationaux de France à Bercy. Cette compétition à l’ambiance si particulière. Celle qui transcende. Celle qu’il affectionne tant et où il a déjà fait résonner la Marseillaise dans un Bercy plein à craquer et totalement acquis à sa cause. Mais pour l’heure, et avant de faire son grand retour à la compétition sur la scène nationale et internationale, il peaufine ses entraînements. En prenant son temps. “Je m’entraîne plus intelligemment, j’ai arrêté de faire le bourrin car ça ne sert à rien” , sourit-il.
Depuis le sud de la France, à Antibes, où il a élu domicile depuis l’été 2017 après avoir obtenu son diplôme de kinésithérapeute, il s’entraîne deux fois par jour et a repris le même mode d’entraînement qu’il avait mis en place avant les Jeux Olympiques de Tokyo, à savoir boxe, jujitsu brésilien, course à pied, travail en côte ou natation le matin, et entraînement sur les agrès l’après-midi. Et si certains ne l’attendaient plus qu’aux anneaux, Samir Aït Saïd manie l’effet de surprise à merveille car c’est finalement au sol, au saut et aux anneaux, ses 3 agrès forts, qu’il s’entraîne. Et chaque jour, le travail paie toujours un peu plus, confortant par la même occasion son bon état de forme physique et mental. “Je vois mon niveau qui revient super bien aux agrès, les forces reviennent bien aux anneaux, je tape au sol et au saut et mon tibia va bien, donc je me sens bien et ça fait plaisir.” Des entraînements réfléchis qui lui permettent désormais de se projeter sur la rentrée prochaine avec deux grosses échéances : les Internationaux de Bercy en septembre et les championnats du monde en novembre. Mais d’abord, il devra passer l’étape indispensable des sélections qui lui ouvriront les portes de ces deux échéances de renommée internationale et qui lui permettront ensuite de poursuivre sa feuille de route jusqu’aux Jeux Olympiques de Paris, son objectif final.