Après un an et demi d’absence et dans un contexte particulièrement troublé, Kaylia Nemour, licenciée au club d’Avoine-Beaumont, a fait son grand retour en compétition avec son club samedi 11 février, à l’occasion du Top 12 de gymnastique artistique féminine. La délivrance après des mois d’attente.
Sa dernière apparition sur une compétition en France remontait au mois de juin 2021 lors des championnats de France élite organisés à Mouilleron-Le-Captif. Compétition au cours de laquelle elle avait remporté l’or aux barres, alors qu’elle n’était que junior. À cette époque, son mouvement affichait déjà une belle note de 14,250. Opérée des deux genoux quelques mois plus tard en raison d’une ostéochondrite, Kaylia Nemour avait ensuite disparu des radars. Dans l’ombre, elle prenait alors le temps de soigner sa convalescence afin de se remettre sur pied et ainsi repartir de plus belle lorsqu’elle le pourrait. Faisant preuve de patience, elle respecta les protocoles fixés par les médecins. Sauf que de la patience, elle a dû en faire preuve un peu plus que prévu. Si elle avait obtenu le feu vert de son chirurgien et de son médecin du sport pour reprendre l’entraînement et les compétitions courant 2022, près d’un an après son opération, elle était en revanche toujours dans l’attente de celui du médecin fédéral français. Et sans cet accord, il lui était impossible de reprendre la compétition.
Débutait un bras de fer entre son club d’Avoine-Beaumont et la Fédération française de gymnastique. Rapidement, le dialogue se rompt. Voyant son avenir bouché en France avec cette impression de n’être pas entendue et de ne pas trouver sa place face à un système qu’elle ne comprend pas, Kaylia, riche de la double nationalité franco-algérienne, entama alors les démarches pour évoluer sous les couleurs de l’Algérie, pays d’origine de son père et ainsi avoir l’opportunité de matcher et de s’épanouir sur de grandes compétitions internationales. En juillet 2022, la Fédération Internationale de Gymnastique (FIG) lui accorde son changement de nationalité avec toutefois une clause restrictive qui l’empêche de concourir sur les compétitions internationales FIG jusqu’au 20 juillet 2023. “La Fédération française de gymnastique a fait pression. S’attaquer à une athlète de 15 ans est ridicule et nous sommes nombreux à le penser” , lance Gina Chirilcenco, son entraîneur.
Vous souhaitez lire la suite de cet article Premium ?
Déjà abonné ? Je me connecte ci-dessous.
Pas encore abonné ? Je m'abonne pour 1€/mois.