Vice-champion olympique en 2000, Eric Poujade est mort

Médaillé d’argent aux arçons, son agrès de prédilection, aux Jeux Olympiques de Sydney, Eric Poujade est décédé brutalement ce week-end, annonce L’Equipe. Il avait 51 ans.

Il était l’un des plus grands gymnastes français de l’histoire. Il était de ceux qui se sont imposés sur la scène nationale, européenne, mondiale, olympique. De ceux qui ont marqué leur sport par leur charisme, leur palmarès, leur tempérament. Grand spécialiste des arçons, Eric Poujade était un virtuose. Elégant, virevoltant.

Fontainebleau, l’INSEP, Orléans, Antibes, le natif d’Aix a écrit son histoire au fil des années, jalonnant sa carrière de succès. Et une rencontre le marquera, celle de Jacky Ratoin. Une rencontre qui contribuera à faire de lui le grand champion qu’il est devenu. « Quand je suis parti de l’INSEP, je suis rentré chez mes parents, puis j’ai commencé à m’amuser à refaire de la gym à Orléans. Jacky Ratoin, l’entraîneur, m’a alors convoqué et m’a dit : ‘je suis persuadé que tu as les qualités pour réussir. Je te donne deux ans et demi’. C’était la première fois qu’on ne me disait pas que j’étais trop grand ou trop maigre. Il a cru en moi » , nous confiait-il dix ans plus tôt

L’année 1994 marquera son essor sur la scène internationale sur son agrès de prédilection. À Prague, aux championnats d’Europe, il remporte l’argent. Quelques mois plus tard, à Brisbane, il devient vice-champion du monde sur ce même agrès.

En 1996, il décroche sa première sélection olympique mais chutera en finale des arçons. Il se classera septième. “J’étais prêt, mais je n’étais pas concentré. Les JO, c’est vraiment une compétition spéciale” , expliquait-il dans une interview accordé au journal Sud Ouest en 2012.

En janvier 1997, il se rompt le tendon d’Achille mais revient finalement plus fort. “Tout ça m’a servi, pour tout mettre en œuvre pour avoir la médaille olympique. En 1997, j’étais de nouveau vice-champion du monde. L’année d’après, on est champions d’Europe par équipe, et moi champion d’Europe aux arçons.”

1998, l’année où il entre encore un peu plus dans l’histoire en devenant double champion d’Europe à Saint-Petersbourg : en équipe, aux côtés de Dimitri Karbanenko, Thierry Aymes, Eric Casimir et Samuel Dumont (l’unique sacre européen en équipe pour la France), et aux arçons.

2000, l’année de l’ultime consécration. À Sydney, sur ce même sol australien où il était devenu vice-champion du monde six ans plus tôt, il devient vice-champion olympique aux arçons, remportant la seule médaille qui lui manquait. Lui le médaillé européen, le médaillé mondial, était allé chercher cette médaille olympique qu’il convoitait tant et qu’il méritait tant. Eric Poujade était définitivement devenu une véritable icône de la gymnastique française marquant des générations de jeunes gymnastes dans tous les clubs. Peu importe son niveau. Car il avait cet aura que peu avait.

Aux lendemains des Jeux de Sydney, il annonce sa retraite gymnique et part s’installer en Langonnais, près de Bordeaux, là où Stéphanie, son épouse, a ses racines. Il est alors rapidement approché par Gymnova afin de développer la marque dans la région Sud Ouest. Un poste qu’il acceptera et qu’il ne quitter plus. Depuis le début des années 2000, il travaillait en tant que responsable technico-commercial pour la marque Gymnova, n’étant finalement jamais bien loin d’une salle de gymnastique.

Nous adressons nos sincères condoléances à son épouse, ses filles, sa famille et ses proches. 

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