
Pensionnaire de l’INSEP depuis 2012, Robin Caillaud a quitté l’INSEP au début du mois de mai. Explications.
Entré à l’INSEP il y a 6 ans maintenant, Robin Caillaud quitte la structure de haut-niveau le coeur lourd. Las d’une situation qui ne trouvait pas d’issue. Désireux de changer d’entraîneur depuis mai 2017, sa requête a été refusée à plusieurs reprises… Et le dernier refus qu’il a reçu fin avril est tombé comme un couperet entraînant une nouvelle désillusion. “Quand j’ai reçu la réponse négative de la Fédération, j’ai été dégoûté. Je n’ai pas compris pourquoi il ne voulait pas accéder à ma demande,” soupire-t-il avant d’ajouter : “Ils ont argumenté sur le fait que mes problèmes de comportement à l’entraînement ne se résoudraient pas en changeant d’entraîneur. Pourtant ces derniers temps, ils me disaient que j’avais fait beaucoup d’efforts ! Mais surtout, ce que je ne comprends pas, c’est comment peuvent-ils savoir à l’avance que ça ne fonctionnerait pas si je changeais d’entraîneur ?”
Robin ne cherche cependant pas à minimiser les choses. De nature honnête, il concède ne pas avoir un comportement exemplaire à l’entraînement et être parfois sujet à quelques signes d’agacement. “Je me savais en sursis à l’INSEP et je savais que je pouvais partir à la fin de la saison mais ils ne m’ont pas laissé de dernière chance. Si après cette dernière chance, les choses n’avaient pas fonctionné alors là oui, je serai parti et je n’aurais pu m’en prendre qu’à moi-même. Mais là, j’estime qu’on m’a volé cette dernière chance”, lance-t-il avant de préciser :”Je sais que j’ai des problèmes de comportement à l’entraînement, je ne cherche pas à me cacher derrière de fausses excuses, mais je sais que j’ai ces problèmes car mon entraîneur ne me convient pas. Du coup, l’agacement peut vite monter car j’avais envie de progresser, j’avais besoin de me sentir soutenu par mon coach, malheureusement je ne trouvais rien de tout ça. Je fonctionne beaucoup à l’affectif et la relation entraîneur/entraîné ne fonctionnait pas entre nous, c’est pour cette raison que j’ai fait la demande de changer de coach, ce n’était pas un caprice de ma part. C’était une demande qui m’aurait permise, si elle était acceptée, d’aller de l’avant.”
Une situation compliquée qui a donc poussé Robin a déclarer forfait pour les championnats de France élite de Caen ces 19 et 20 mai. “J’avais décroché ma sélection après avoir réalisé les minima mais j’ai finalement décidé de ne pas y aller. Toute cette situation me pesait trop. J’ai enchaîné les blessures, ma relation avec mon entraîneur se dégradait alors j’ai préféré déclarer forfait. J’entends pas mal de rumeurs alors je préfère mettre les choses au clair. J’ai toujours été quelqu’un de franc“, explique-t-il
Exclu de l’internat depuis le 1er mai dernier (mais pas de la salle d’entraînement, NDLR) pour diverses raisons, Robin a également dû trouver une solution de repli pour se loger. “Malheureusement, quand on est gym de haut-niveau, on ne gagne pas beaucoup d’argent. Je ne travaille pas, je n’ai pas de fiches de paie, très peu de moyens, je consacrais mes journées à l’entraînement, donc il m’a été impossible de trouver un logement par mes propres moyens. Pour le moment, j’ai donc trouvé une solution de repli grâce à des connaissances qui m’hébergent“, précise-t-il.
Face à toutes ces difficultés et ne prenant plus de plaisir à s’entraîner, le sociétaire du club de Vélizy a alors décidé de tout quitter. “J’ai remis beaucoup de choses en question à cette période-là. Je me suis demandé si je voulais vraiment continuer la gym de haut-niveau. J’ai eu mal, toute cette situation m’a blessé. Et puis je me suis dit qu’il fallait que je rebondisse et que je ne souhaitais pas mettre fin à ma carrière mais pour l’instant, je ne fais plus du tout de gym. J’ai besoin de prendre du recul. Je me contente donc d’aller dans une salle de sport, 2 à 3 fois par semaine, pour faire de la musculation et me maintenir en forme“, livre-t-il. Quant à l’avenir ? Pour l’instant, il ne préfère pas s’avancer. “Je suis en train de mettre en place certaines choses mais je préfère en parler au moment opportun, lorsque les choses seront vraiment faites“, ajoute-t-il avant de conclure : “Pour l’instant, j’ai juste besoin de temps pour retrouver une routine solide.”
Propos recueillis par Charlotte Laroche