Le responsable technique du Pôle France de gymnastique de Marseille comparaissait vendredi 31 mars face au tribunal correctionnel de Marseille suite aux plaintes de cinq gymnastes pour « harcèlement psychologique par propos ou comportements répétés ». Retour sur une longue journée d’audience durant laquelle les plaignantes et leurs familles se sont livrées avec beaucoup d’émotion, l’entraîneur s’est expliqué et ses soutiens ont témoigné.

L’audience s’est tenue au tribunal correctionnel de Marseille. Photo Elisa Cohen

Il est 8h55 lorsqu’entrent les juges parés de leur longue robe noire dans la petite salle du tribunal de Marseille. Madame Julie Delorme préside l’audience. Il n’y a que huit bancs pour le public mais tous sont pleins. Ce sont les familles des victimes qui occupent la majorité des places ; des proches de l’accusé et quelques journalistes prennent les derniers sièges. Très vite sont appelés le prévenu Vincent Pateau et les anciennes gymnastes Alix, Iness et Coline, ainsi que les mamans. Lilou et Nina, les deux autres gymnastes plaignantes, ne sont pas présentes. Quelques instants plus tard, les différents témoins sont invités à quitter la salle jusqu’à leur témoignage dans l’après midi.

« J’ai dit chienne. Aujourd’hui, je n’utiliserais plus ce mot. Décontextifié, c’est très violent… »

L’audience s’ouvre sur le rappel des faits qui se sont étalés de 2015 à 2021. Vincent Pateau se tient droit, debout devant le tribunal correctionnel. « T’as déjà vu un éléphant faire un double tendu au sol » ; « je veux des putes sur les agrès » ; « on n’a jamais vu une aussi grosse merde » ; « tant pis pour toi, tu ne mangeras pas » ; « t’es tellement lourde, tu vas faire un trou dans le praticable », la présidente énumère les propos et les insultes rapportés par les cinq plaignantes et qu’auraient tenus l’entraîneur. « J’ai dit chienne », corrige-t-il avant de poursuivre : « Aujourd’hui, je n’utiliserais plus ce mot. Décontextifié, c’est très violent… » Il précise que le terme “chienne” est un mot classique, qu’on entend beaucoup dans le sport, n’ayant pas le même sens que pute ou salope. La présidente fait tout de même remarquer que le mot présente « un côté sexuel » que des mineures ne devraient pas entendre dans l’enceinte d’un gymnase.

Maître Girard-Veyrat, l’avocat de Vincent Pateau prend ensuite la parole demandant un supplément d’informations. Il précise les exigences du sport de haut niveau et remet en doute les dires de la partie civile : « il faut se renseigner […] aucune investigation n’a été menée pour vérifier les propos des enfants », ajoutant que certains n’étaient peut-être plus motivés : « lorsqu’il y a des difficultés, c’est que l’enfant n’a plus envie […] le mal-être des enfants vient d’une pression des parents ». À l’annonce de ces dernières paroles, les réactions dans le public se font sentir : sourires exaspérés, soufflements ou encore hochements de têtes. Ceci n’échappe pas à Maître Riberoles, avocat de la Fédération française de gymnastique qui s’est constituée partie civile dans ce procès qui, observant la « mauvaise foi de Vincent Pateau », remarque que ces propos dénonceraient le mensonge des témoins : « on croirait rêver ».

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