Mathias Philippe : “Le mental en a pris un gros coup”

Lourdement blessé au genou en juin dernier lors de l’entraînement sur podium à la veille du début des Jeux Méditerranéens, Mathias Philippe se remet petit à petit. Où en est-il dans sa rééducation ? Prenons de ses nouvelles.

Il n’a pas fait les choses à moitié… À la veille du début des Jeux Méditerranéens, Mathias Philippe, membre de l’équipe de France senior, s’entraîne au saut. “J’étais plutôt serein et super content d’être là“, confie-t-il. Il s’élance, saute mais sa réception lui sera fatale. Son genou est touché. “J’avais la jambe complètement déboîtée à ce moment-là et il fallait vite la remettre. Avec l’aide de Pinto, le kiné, on remet donc ma jambe, sur le tapis, à chaud. A ce moment-là, ça a commencé à être extrêmement douloureux“, se souvient-il. Une mauvaise réception qui le prive donc de compétition. Le lendemain, il est rapatrié en France et est remplacé sur le pied levé par Paul Degouy qui prend alors l’avion en catastrophe pour arriver à temps. “Le soir même de ma blessure, avant d’être rapatrié, le staff médical s’est bien occupé de moi. Avant de prendre l’avion, il a fallu me faire une ponction afin d’éviter que mon genou gonfle pendant le vol“, explique-t-il.

Si le genou fait mal, le mental en a lui aussi pris un gros coup. Car Mathias n’en est malheureusement pas à son coup d’essai. Les blessures au genou, il connaît puisqu’il s’était rompu les ligaments croisés du genou gauche en novembre 2015 puis en décembre 2016. Cette fois-ci, c’est le genou droit qui a pris et le diagnostic est bien plus important. “J’ai une pentade” explique le pensionnaire du Pôle de Lyon, licencié au club des Enfants de la Dordogne, avant de préciser : “Cinq ligaments du genou ont été touchés. C’est une grosse blessure…” Un nouveau coup dur pour celui qui commençait tout juste à revenir et qui avait décroché une sélection pour les Jeux Méditerranéens après avoir participé à une étape de Coupe du monde quelques semaines plus tôt. Il était également en bonne position pour décrocher une sélection pour les championnats d’Europe de Glasgow qui se déroulaient un mois plus tard, en août. Mais pendant que les Français remportaient la médaille de bronze par équipe en Ecosse, Mathias était lui à Capbreton pour poursuivre une rééducation intensive. “J’ai été opéré le 11 juillet puis j’ai fait 3 semaines de rééducation à Hauteville avant de poursuivre 3 semaines à Capbreton“, indique-t-il. Désormais, le voici de retour sur Lyon pour poursuivre sa rééducation avec son kiné avant de repartir quelques semaines à Capbreton dans le cadre d’une réathlétisation. Un long chemin vers la guérison qui ne fait que démarrer…

Surtout qu’il y a peu, Mathias n’arrivait toujours pas à marcher sans béquille. “Mon premier objectif était de marcher et de réussir à plier mon genou“, éclaire-t-il. Une première étape franchie en ce début du mois de septembre après une visite positive son chirurgien. “Pour lui, le genou est satisfaisant donc j’ai pu enlever mes béquilles et mon attelle pour reprendre la marche au quotidien“, sourit-il. Et s’il a pu reprendre la marche, il a également pu reprendre un peu le vélo. Néanmoins tout n’est pas encore réglé et Mathias devra peut-être repasser sur la table d’opération… “Je retournerai voir le chirurgien dans un mois par rapport à mon manque de flexion et si je ne la récupère pas d’ici là, il m’opérera à nouveau.”

Mais pour le moment, l’étudiant en première année de psychomotricité ne préfère pas y penser. “J’avance au jour le jour et je ne préfère pas me projeter. Je sais tout ce qui m’attend mais tant que la motivation est là, c’est le principal. Après la blessure, aux Jeux Med, le mental en a pris un gros coup. Je revenais de loin, je n’avais qu’une idée c’était de performer au maximum, de prendre du plaisir et tout s’est arrêté d’un coup. C’était dur à encaisser mais j’ai eu la chance de recevoir beaucoup de messages de soutien de la part des cadres de la Fédération (DTN, président, etc) et aussi de mes amis de la gym. Et ma famille m’a été et m’est toujours d’un grand soutien“, livre-t-il avant d’ajouter : “Alors je ne regarde pas trop devant, je ne regarde pas trop derrière et je me concentre sur le présent. Pour le reste, on verra. J’ai 25 ans, je sais que je ne suis pas tout jeune (Rires). Mais tant que je prendrai plaisir à m’entraîner, je continuerai ! Le plaisir et la motivation sont mes moteurs, c’est ce qui me fait avancer ! Mais je ne préfère pas me projeter si loin. Pour l’instant, je veux pouvoir marcher correctement et réussir à déplier totalement ma jambe” , conclut-il.

Avancer sans brûler les étapes et en étant patient, telles sont ses premières volontés. Le reste de son histoire, qu’on lui souhaite la meilleure possible, lui appartiendra… avec, qui sait, peut-être une belle médaille internationale à la clé. Un cadeau d’un travail acharné et une revanche qui serait alors parfaitement méritée pour ce gymnaste toujours volontaire au talent et à la carrière malheureusement ébranlés par de trop nombreuses blessures.

 

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