Marine Boyer : “Montrer ce que je savais faire”

Pensionnaire de l’INSEP depuis maintenant deux ans, Marine Boyer crée la sensation partout où elle passe. De retour de Berne avec deux médailles en poche, dont une en argent à la poutre, la Réunionnaise de 16 ans, scolarisée en classe de Seconde, poursuit son ascension avec classe et brio. A quelques jours des championnats de France, dernière étape à franchir avant de décrocher le précieux sésame pour les Jeux Olympiques de Rio, elle a accepté de revenir sur son parcours aux derniers championnats d’Europe et évoque son avenir proche. Entretien. 

Vous rentrez de Berne avec deux médailles (une en bronze par équipes et une en argent à la poutre), vous attendiez-vous à un tel résultat ?
Non pas du tout. Je voulais faire une finale à la poutre. Mais c’est vrai que dans un coin de ma tête, je me disais qu’un podium pouvait être accessible autant de manière personnelle qu’en équipes. On garde toujours cette idée dans un endroit de notre tête !

Le jeudi, premier jour de la compétition, la France est passée dans la première subdivision, le matin. Comment avez-vous vécu l’attente jusqu’aux résultats du soir ? Avez-vous toujours gardé l’espoir de vous qualifier p
our la finale par équipes ?

Le premier jour, lorsqu’on a terminé la compétition, on était un peu déçues car on avait fait cinq chutes. Du coup, on avait peur de ne pas rentrer en finale mais on a toujours gardé espoir. Et lorsqu’on a vu les autres filles tomber, on avait de plus en plus d’espoir. Quand, à la fin de la journée, on a vu qu’on était sixième on était super contente. On s’est dit que c’était un peu notre revanche et qu’en finale, il fallait désormais montrer notre niveau, sans chute.

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Avant le début de la finale par équipes, le samedi, pensiez-vous, avec le reste de l’équipe, qu’un podium était envisageable ?
On avait fait un débriefing le matin et on en avait parlé brièvement. On s’était dit qu’on pourrait peut-être faire un podium comme les filles l’avaient fait à Clermont-Ferrand (2008).

Pouvez-vous revenir sur votre finale à la poutre. Comment vous sentiez-vous ? La veille, arrive-t-on à trouver le sommeil ? Le matin avez-vous pu avaler quelque-chose ? Racontez-nous comment les choses se sont déroulées.
La veille, j’ai bien dormi. Le matin, comme avant toutes les compétitions, je ne mange pas trop. Ensuite, on est allées se préparer dans la chambre. A ce moment-là, ça allait, je n’étais pas trop stressée. J’avais plutôt envie de montrer ce que je savais faire. Une fois prêtes, on est parties à la salle. C’était assez convivial car on avait une tablette qui nous permettait de regarder les filles qui passaient. Le stress a commencé à monter à ce moment-là mais ça allait. Puis on est passées dans le couloir et on a attendu notre tour. Là, j’étais vraiment stressée. Mais quand je suis rentrée dans la salle et que j’ai entendu tout le monde encourager et l’ambiance qu’il y avait, le stress est un peu descendu. Et lorsque je suis montée sur la poutre, j’avais juste envie de montrer ce que je savais faire… et ça a marché !!! C’est super, j’ai battu Ponor ! Je n’y crois pas trop en fait. C’était vraiment impressionnant d’être à côté des deux grandes légendes de la gymnastique.

Qu’est-ce qu’on ressent sur le podium lorsqu’on se retrouve entre Aliya Mustafina et Catalina Ponor, deux légendes de la gymnastique féminine ? L’une d’elle vous a-t-elle félicitée ?
J’étais contente, impressionnée. Je ne me rendais pas compte de ce que j’avais fait. Celle qui m’a félicitée, c’est Giulia (Steingruber, NDLR). Trop sympa !

Marine Boyer BEBI Production

Que visez-vous aux championnats de France, étape clé avant les Jeux Olympiques ?
Rien… à part de faire les minima pour être dans la sélection olympique et aussi de prendre une petite revanche car l’année dernière, je n’ai pas pu faire le concours général car j’étais blessée.

Pensez-vous avoir gagné votre place pour Rio avec le parcours que vous avez eu cette année ?
Non pour moi, ce n’est pas encore gagné. Tant que les championnats de France n’ont pas eu lieu, rien n’est fait.

Pourquoi vous entraînez-vous dans un groupe à part avec Marine Brevet ?
C’était pour m’habituer à Nellu (Nellu Pop, entraîneur à l’INSEP, NDLR).

Si vous faites partie du voyage à Rio, en août prochain, pensez-vous pouvoir accrocher une finale ? Remporter une médaille ?
Une finale, j’espère ; une médaille, j’en rêve mais je suis réaliste, je ne pense pas… Déjà,  de faire une finale en poutre, je serais super contente !

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Sur quoi devriez-vous travailler pour être encore plus performante ?
Il faudrait que je travaille les barres et le sol afin d’augmenter mon contenu qui est très faible.

Comment vous voyez-vous dans 5 ans ?
Je ne sais pas, je n’y pense pas.

Il va y avoir du mouvement à l’INSEP à la rentrée prochaine, que pense-vous des arrivées et des départs ? Y a t il un départ qui vous touche un peu plus ? Ou une arrivée que vous attendez avec impatience ?
Je suis contente qu’il y ait des entrées à l’INSEP mais il y a un départ qui va me déchirer le coeur car c’est une fille que je connais depuis très longtemps. C’est avec elle que je suis depuis toute petite, je faisais mes premiers stages avec elle, je suis rentrée au Pôle de Meaux avec elle puis elle est partie à Marseille mais on s’est retrouvées à l’INSEP : c’est ma Clarouille, mon choubidou d’amour (Clara Beugnon, NDLR). Qu’elle sache que je ne l’oublierai pas… et que je l’aime fort.

Propos recueillis par C.L. pour Gym and news

Redécouvrez la finale poutre de Marine Boyer qui est devenue la nouvelle vice-championne d’Europe, devant la célèbre Catalina Ponor : 

 

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