Lilian Piotte, Marine Boyer : le duel qui a tout changé

Il est celui qui a remporté le duel en or aux anneaux et qui a offert la victoire à Monaco en petite finale du Top 12. Elle est celle qui a remporté le duel en or à la poutre et qui a offert la victoire à Meaux en petite finale du Top 12. Lilian Piotte, Marine Boyer ont disputé l’ultime duel vendredi soir au Vendespace de Mouilleron-Le-Captif. Comment ont-ils vécu leur duel en or ? Ils nous racontent.

Lilian Piotte pour Monaco et Marine Boyer pour Meaux ont remporté le duel en or vendredi lors de la petite finale du Top 12. Photos Anaïs Carlier

La victoire pour Monaco, la victoire pour Meaux. Une victoire synonyme de troisième place, soulagé.e ? 
Lilian Piotte : Oui très content, c’était l’objectif après la défaite en demi-finale face à Antibes. Et puis le match était serré du début jusqu’à la fin mais on n’a rien lâché. Les gars ont fait une super compétition, tout le monde était très soudés, donc c’est un super résultat.

Marine Boyer : Oui tellement contente ! C’était important pour nous toutes de finir sur une médaille. Cette année a été assez dure, on était 3 pour 3 à chaque fois. Astria a été malade, ensuite Cypriane s’est blessée, moi je me suis blessée, c’était souvent ric rac et parfois on se demandait même si on allait pouvoir se présenter, donc terminer sur une médaille de bronze est une très belle récompense ! C’est une médaille très symbolique et je suis fière de mon équipe. On s’est donné à fond sur chaque rencontre pour présenter une belle équipe à chaque Top 12, alors certes on a fait des erreurs mais on finit par une médaille, après un duel en or que j’ai remporté en plus, donc c’est vraiment l’une des plus belles victoires que j’ai pu vivre.

Comment avez-vous vécu votre duel en or ? 
Lilian Piotte : C’était très stressant car c’est le duel qui fait basculer le résultat. Mais j’ai quand même abordé ce duel sereinement. En plus c’est vrai que comme je suis passé en deuxième et que mon adversaire avait fait quelques erreurs avant moi, j’avais donc une certaine marge d’erreurs et ça m’a forcément soulagé. Ça m’a enlevé un peu de pression.

Marine Boyer : C’était tellement stressant car il faut savoir que je suis blessée au talon et je n’avais repris les complets que mardi ! Mais en même temps j’avais tellement envie de passer et d’aller chercher ce duel en or et cette victoire que j’avais aussi énormément d’adrénaline. On m’avait gardé pour la fin au cas où on doive disputer le duel en or, et je n’aime pas ne pas passer. Je suis plus stressée quand je ne passe pas (Rires). Déjà je n’avais pas pu faire le match contre Haguenau qu’on avait perdu d’un duel donc c’était rageant forcément, donc je voulais vraiment donner de ma personne pour ce Top 12 là, malgré la blessure. Car ok on est blessé mais c’est une finale ! Donc on veut tout donner, même si on est blessé ! Je me disais serre les dents et vas-y, donne tout pour l’équipe. C’était inimaginable pour moi de ne pas passer de toute manière. Déjà de ne pas pouvoir passer contre Haguenau, je l’ai super mal vécue alors là si je n’avais pas fait le duel en or, je m’en serai voulue toute la vie ! Et puis c’était important pour nous toutes de finir sur une médaille, alors tout ça faisait que je n’avais qu’une envie : passer et aller chercher la victoire.

Ta blessure au talon explique le fait que tu as présenté un mouvement aménagé à la poutre en retirant notamment la rondade tendue ? 
Marine Boyer : N’ayant repris que mardi, je ne pouvais pas présenter mon mouvement habitue. À l’origine, j’avais préparé un mouvement avec une note D à 3.9 mais je savais que ça ne serait pas suffisant pour pouvoir remporter le duel donc au dernier moment, j’ai décidé de sortir en carpé alors que ce n’était pas prévu. Et puis j’ai remis le facial que j’avais recommencé à travailler mardi pour pouvoir augmenter encore un peu plus ma note de départ. Mais malheureusement à cause de mon talon, je ne pouvais pas mettre ma rondade tendue donc j’ai dû l’enlever. Mais malgré tout, j’ai gagné donc je suis super contente.

Après la semaine qui vient de se passer et le flot de critiques que vous avez pu recevoir avec le reste des filles de l’INSEP, notamment sur votre poids, gagner ce duel en or a-t-il un petit air de revanche ? 
Marine Boyer : Il faut savoir que j’apporte assez peu d’importance aux critiques mais là c’est vrai que c’était un cumul de tout. Je les ai vues pendant et après les Jeux, je les ai vues là cette semaine et c’est dur d’encaisser. Et ça fait mal de blesser l’INSEP en faisant des généralités. Certes on est passé par des moments difficiles mais on s’est toujours relevées. Et puis on a beau dire de ne pas y prêter attention, c’est écrit, c’est dit et ça blesse. Les gens ne savent pas ce qu’on vit, ne se rendent pas compte qu’on s’arrache tous les jours à l’entraînement. On est toutes différentes, il faut arrêter de comparer les pôles. On reçoit souvent des critiques sur notre apparence mais on est des filles qui deviennent des femmes donc forcément nos corps évoluent. Alors oui gagner ce duel en or est peut-être une revanche, surtout en ayant repris que mardi, mais ce n’est pas forcément une revanche uniquement pour moi, c’est aussi une revanche pour toutes les autres filles car je n’aime pas les voir touchées et blessées. En tout cas, c’est sûr que cette victoire je l’ai savourée ! Elle fait du bien.

Au moment où vous voyez que vous avez remporté le duel, quelles émotions avez-vous ressenti ? 
Lilian Piotte : C’est l’explosion de joie ! On partage le résultat avec toute l’équipe, c’est unique ! Et puis c’est le résultat de 15-20 années de travail de Thierry (Aymes) au club, c’est le meilleur résultat du club donc c’est vraiment une belle récompense pour tout le monde. C’est une victoire qui signifie et qui représente beaucoup, et qu’on partage tous ensemble.

Marine Boyer : Un soulagement d’abord et puis ensuite beaucoup de joie ! Un vrai moment de bonheur qu’on partage avec toute l’équipe. Ce sont des moments magiques. Et puis l’équipe de Schiltigheim était hyper fair play, en plus on a retrouvé Alisson (Lapp) qui matchait pour nous avant de partir aux Etats-Unis donc c’était une super finale avec de supers adversaires.

Lilian, être un gym de club et gagner le duel en or, c’est une belle image que tu envoies ? 
Lilian Piotte : Oui tout à fait, c’est une belle image et puis c’est une grande fierté. C’est la récompense de beaucoup d’années de travail. Je m’entraîne tous les jours de 16h à 19h30, à côté je poursuis mes études, je suis en 2eme de Staps, donc c’est vraiment une très grande fierté. C’est le genre de victoire qu’on savoure.

Propos recueillis par Charlotte Laroche, à Mouilleron-Le-Captif

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