L’équipe de la Sottevillaise est devenue, pour la première fois de son histoire, championne de France par équipe du Top 12 ce samedi à Mouilleron-Le-Captif. Arthur Davtyan, Cameron-Lie Bernard, Félix Dolci, Nicolas Diez, Théo Lefebvre et Victor Bardou ont réalisé l’exploit de détrôner le club de l’Olympique Antibes Juan-les-Pins Gymnastique, champion en titre depuis six ans sur le format Top 12 et champion de France trente-deux fois. Une victoire historique et une joie incommensurbale pour les gymnastes du club normand. Médaille autour du cou, Cameron-Lie Bernard, le leader de l’équipe, revient à chaud sur leur victoire, médaille d’or autour du cou.
Spot Gym : Qu’est-ce que cela fait d’être champion de France par équipe ?
Cameron-Lie Bernard : Je ne réalise pas encore, c’est encore un peu frais. Je sais qu’on a fait quelque chose d’incroyable mais je vais mettre un peu de temps avant de réaliser l’exploit que l’on a fait avec toute l’équipe.
Est-ce que la première place était votre objectif ?
Bien sûr ! Quand on arrive en grande finale l’objectif est de ne pas perdre quoi qu’il arrive. Mais on a fait une très belle saison, il est vrai que dès le départ on savait qu’on avait des chances de faire quelque chose de bien, de correct. On a vraiment rien lâché, on a été bons jusqu’au bout et on a réussi à ramener le titre donc franchement c’est beau. Même pour les coachs Danny, Arnaud et Romain, je suis vraiment content qu’on ait pu faire ça pour eux parce qu’ils le méritaient. Danny et Arnaud n’ont jamais pu avoir le titre en tant que gymnastes, même quand j’étais dans l’équipe avec eux on n’avait jamais réussi à décrocher la première place, on a failli mais cela ne s’était jamais concrétisé. Aujourd’hui on l’a enfin ! C’est cool, c’est vraiment extraordinaire.
Justement par rapport aux saisons précédentes, qu’est-ce que cette équipe avait de plus pour décrocher la médaille d’or ?
Disons que l’on était dans un autre état d’esprit que les fois précédentes. Cette année on a un collectif un peu plus jeune donc on y est allé dans une optique différente. On savait qu’on devait se battre sur chaque duel, on est une équipe très soudée. Et c’était peut-être juste notre année, c’est vrai qu’on a été très bons et parfois cela suffit pour gagner. On a été bons, on a même été très très bons et franchement c’est beau une victoire comme celle-ci.
En tant que “capitaine d’équipe”…
Il coupe en disant : Semi ! Le vrai capitaine c’est Erwan Lazou. Même s’il n’a pas matché cette année c’est lui capitaine pour une bonne raison.
Peux-tu nous en dire plus alors sur Erwan et la raison de pourquoi il est le capitaine de cette équipe de Sotteville ?
Ça a toujours été lui qui nous a soutenu depuis le début qu’on a commencé le Top 12, il a toujours été là, c’était le mec solide. Il est dans le club mais n’a jamais pu faire de pôle, il a un travail à côté, il a toute une vie et malgré cela il a toujours trouvé le temps d’être là pour nous, pour faire ce qu’il fallait donc il mérite amplement cette place de capitaine. Même s’il n’a pas matché il s’est investi autant que nous sur ce Top 12. Voilà pourquoi je reste semi-capitaine. Je suis leader de l’équipe mais le capitaine c’est lui.
D’ailleurs on le voyait beaucoup réfléchir à toute la stratégie. Sur chaque match on vous voyait réfléchir tous ensemble. Comment vous planifiiez les duels et établissiez votre stratégie ?
Alors on faisait ça la veille du match jusqu’à tard le soir (rires). Tout le long on a deux tableaux pour savoir qui fait quoi en note de départ ainsi qu’en note finale pour voir plus ou moins où est-ce que l’on a nos chances et où on ne les a pas. La veille on essaye d’établir tous les scénarios possibles, si nous commençons, si l’équipe adversaire commence. Cela prend du temps mais nous permet d’avoir une idée vraiment large de ce qu’il peut se passer. Grâce à cela on perd beaucoup moins de temps le jour j à savoir ce que l’on va faire . Et pour le coup à chaque fois que l’on a gagné c’était écrit à peu de choses près. Là sur ce match, sur cette finale il n’y a pas eu beaucoup d’erreurs de faite sur la stratégie.
La demi-finale, la finale même scénario : tout se joue sur les barres parallèles et sur ton duel à toi. Aujourd’hui tu fais un mouvement correct qui exalte toute l’équipe et les supporters sottevillais, cependant tu chutes sur la sortie, premièrement est-ce que tu t’attendais à remporter ce duel ?
Oui bien sûr ! Je sais très bien que j’ai une sacré marge parce que j’ai une note de départ bien au dessus de celle de mon adversaire. Cependant avec ce que je vise je ne peux pas me permettre de tomber sur ma sortie, c’est pour cela que je suis toujours aussi dégouté d’avoir chuté. Mais oui je savais que je pouvais gagner, il fallait que je réussisse. Cela reste tout de même une compétition importante avec beaucoup de stress donc le fait de réussir son complet en compétition fait que forcément tu engranges de l’expérience. Je sais que j’ai les Jeux Méditerranéens dans deux semaines, cela prouve que j’ai encore des petits détails à régler sous la pression donc on va essayer de trouver la bonne formule pour le jour J.
À quoi est dû cette chute ? Un manque de technique ? De concentration ?
C’est dû à un manque de vigilance de ma part. Disons que j’étais sur la fin du mouvement et je savais que je devais envoyer un peu plus fort pour ne pas me faire avoir et arriver en avant. À ce moment là j’ai une demi-seconde d’hésitation, je ne savais plus trop où j’étais et c’est cette demi-seconde qui a fait que je me suis retrouvé sur le dos. Voilà ça arrive, c’est ma spéciale comme certains diront. C’est embêtant mais c’est comme ça.
Ça chute mais ça réussi, c’est le principal ?
Le principal c’est qu’on ait gagné exactement ! On a gagné, on est champions c’est une dinguerie !
Sur le plan individuel, quels sont tes objectifs ?
Dans un premier temps il y a les championnats de France élite dans peu de temps donc ça va être ça le gros du travail. Je vais essayer de viser le podium au concours général, et gagner aux barres parallèles parce que c’est mon agrès de prédilection, où je suis spécialiste. Je sais que je peux faire de belles choses. Il ne reste plus qu’à se préparer pour les championnats de France élite donc et les Jeux Méditerranéens.
Propos recueillis par Anaïs Carlier, à Mouilleron-le-Captif