Le moral aura été au plus bas mais il n’aura jamais rien lâché. Jim Zona est un symbole de persévérance et de résilience. Après plusieurs années noires, il vient de décrocher sa sélection pour les championnats d’Europe qui se tiendront du 11 au 16 avril prochain à Antalya, en Turquie. Retour sur une succession d’événements qui l’ont éloigné des plateaux de compétitions plusieurs années.
Jim Zona a participé à ses premiers championnats d’Europe en 2013, à Moscou. Il avait 21 ans et était l’un des meilleurs généralistes français. Un gymnaste talentueux qui avait tout pour aller loin. En 2014, il est logiquement sélectionné pour les championnats du monde de Nanning avant de participer à ceux de Glasgow en 2015, où il se hisse en finale du concours général. La même année, il participait aux championnats d’Europe à Montpellier. En 2016, quelques mois avant les Jeux Olympiques de Rio, il est sacré vice-champion de France au concours général et peut croire en une sélection olympique. Sauf qu’il ne sera finalement pas appelé. Les places sont chères et son nom n’y figure pas. Il prend alors un coup au moral. Il en profite pour se faire opérer du genou afin de se débarrasser de douleurs qu’il traîne depuis plusieurs années et se projette ensuite sur les Jeux de Tokyo. Sauf que ce nouveau cycle olympique ne sera qu’une succession de lourdes blessures mettant au tapis son deuxième rêve olympique.
En avril 2018, lors des tests de sélection pour les championnats de France élite, il se rompt le tendon d’Achille sur sa première diagonale au sol. Opération, rééducation, réathlétisation, retour sur les agrès, retour des sensations, les mois se succèdent, sont difficiles mais il prend son temps et retrouve son niveau. De quoi mettre du baume au coeur et un coup de pep’s au moral. Et la patience aura payé puisqu’il est nommé remplaçant pour les championnats d’Europe 2019.
Mais en avril 2019, à quelques semaines des Europes, il se blesse au genou au saut lors de la DTB Pokal de Stuttgart, la première compétition à laquelle il participait après sa rupture du tendon d’Achille. Son genou vrille et le verdict est sans appel : rupture du ligament croisé antérieur. Nouvelle opération. Puis une deuxième, en septembre 2019, et une troisième en février 2020. Toujours sur le même genou. Deux opérations supplémentaires liées à un problème de fibrose qui bloquait le genou aussi bien en extension qu’en flexion. Une spirale infernale qui le secoue comme un surfeur pris au beau milieu d’un rouleau en plein océan Atlantique. À ce moment-là, ne voyant aucune évolution, il pense que c’est la fin pour lui. Finalement le confinement le sauve. Il travaille seul dans son coin, sans se presser et son genou a commencé à bien réagir, ce qui lui permet, une fois le confinement terminé, de faire son retour sur les agrès.
En 2021, il est nommé premier remplaçant pour les championnats d’Europe de Bâle. Samir Aït Saïd se retire finalement de la compétition et Jim rentre en tant que titulaire. Sauf que le COVID le rattrape. Il est donc obligé de déclarer forfait. Nouveau coup dur. Le sort s’acharne. En 2022, juste avant le début des sélections pour les championnats d’Europe de Münich, il est victime d’une déchirure à l’avant-bras. Il écourte sa période de cicatrisation afin de tenter quand même les sélections jusqu’à finalement devoir y renoncer, la déchirure ne guérissant pas. Il passe une nouvelle fois à côté des Europes.
2023, c’est la bonne ! Le revoilà sur le devant de la scène. Après avoir beaucoup travaillé sans ne jamais rien lâcher, il fait preuve de beaucoup de régularité sur les différents tests et décroche sa sélection pour les championnats d’Europe d’Antalya. La fin d’une longue période de disette qui redonne le sourire. Il aura bravé la tempête et chassé les nuages. La fin d’une longue traversée du désert. Jim Zona is back, tout simplement.