Depuis son entrée en senior, en 2016, Marine Boyer s’est imposée comme une pièce maîtresse de la sélection tricolore, devenant la gymnaste française encore en circuit la plus capée. Quatrième de la finale poutre des championnats du monde il y a une petite semaine, elle a frôlé le podium et est passée à un rien de l’apothéose. Toujours très attendue, autant adorée, idolâtrée, que décriée, elle parcoure les années avec cette force de caractère et ce mental hors norme qui font la gymnaste qu’elle est aujourd’hui.
Marine Boyer ne fait jamais les choses à moitié. Sûre d’elle et malgré les doutes qui peuvent parfois s’inviter dans sa carrière, elle est là, toujours, solide et bien dans ses baskets. Dès ses débuts en senior sur la scène internationale, elle en impose. Pour sa première compétition de grande envergure parmi les grandes lors des championnats d’Europe de Berne en 2016, elle décroche le titre vice-championne d’Europe à la poutre, terminant derrière un monument de la gymnastique artistique, la roumaine Catalina Ponor. Le ton était donné. Quelques mois plus tard, lors des Jeux Olympiques de Rio, elle frôle la médaille de bronze à la poutre toujours. Elle termine quatrième, juste derrière la championne américaine Simone Biles. Marine Boyer se fait alors rapidement un nom dans le paysage médiatique français et international. Les sélections s’enchaînent et la pensionnaire de l’INSEP est de toutes les compétitions. Chaque année, chaque saison. Championnats du monde (2017, 2018, 2019, 2022), championnats d’Europe (2016, 2017, 2018, 2019, 2021, 2022), Jeux Olympiques (2016 et 2021), elle ne manquera que les championnats du monde de 2021, à Kitakyushu, l’année de sa pause post-olympique. Mais en plus d’être de tous les déplacements, elle devient également rapidement la capitaine indiscutable des Bleues. Plus qu’un titre symbolique, une vraie mission pour celle qui sait fédérer un groupe, réconforter ses coéquipières, s’oubliant même elle-même un peu parfois. “Marine a toujours eu ce côté maternel, ce n’est pas surjoué, ça fait partie d’elle. Elle a toujours été très attentionnée, a toujours aimé réconforté les gens” , confie Rolande Boyer, sa mère avant de compléter : “Elle mettra toujours de côté ses douleurs ou ses doutes pour être là pour l’équipe. Si un capitaine d’équipe doute, il est difficile ensuite de mettre tout le monde dans une bonne dynamique et c’est quelque chose que Marine a très bien compris. C’est le rôle d’un capitaine de toute manière et Marine ne l’est pas par hasard.”
Marine Boyer a également cette force de caractère qui fait que, malgré les doutes et les embûches, malgré les contre-performances qui font partie de sa carrière et de son histoire, elle est toujours là. Car c’est incontestable, elle est l’une de celles qui a toujours été particulièrement attendue par le public français, n’ayant que très peu le droit à l’erreur. Si elle réussit, c’est normal, c’est Marine Boyer. Mais si elle fait un faux-pas, qu’elle fait une contre-performance, elle est vite décriée, pointée du doigt, critiquée. Ses sélections sont même parfois remises en cause par le public qui ne se cache pas pour le faire savoir, de manière parfois très vindicatives. Et à l’ère des réseaux sociaux, les critiques peuvent vite fuser. “C’est vrai que Marine est toujours très attendue et elle n’est pas épargnée dès qu’elle passe à côté d’une compétition ou qu’elle ne ramène pas de médailles” , souffle Killian Mermet, l’homme qui partage sa vie et qui s’entraîne également à ses côtés au quotidien à l’INSEP. “Honnêtement, j’admire sa force de caractère car malgré cette pression, elle montre qu’elle est toujours là. C’est une battante, une vraie guerrière.”
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