Axelle et Chloé Jovenin, que deviennent-elles ?

Les soeurs Jovenin

Jumelles et gymnastes de très haut niveau au pôle de Calais, les soeurs Jovenin ont marqué leur génération gymnique. Championne de France senior en 2018 en individuel pour Axelle et triple Championne de France en ensemble Villancher* pour Chloé (en 2014, 2015 et 2016), toutes deux étaient destinées à une carrière internationale de haute volée. Néanmoins, elles ont arrêté la GR prématurément. Aujourd’hui âgées de 22 ans, que deviennent-elles et que leur a apporté le sport de haut niveau ? Pourtant jumelles, elles ont vécu cette expérience de manière diamétralement opposée.

Spot Gym : En tant que concurrentes et jumelles, quelle place avait la GR dans votre relation ? Était-ce plutôt de la rivalité ou de l’émulation ?  

Axelle : Plutôt de l’émulation, nous n’avions pas les mêmes objectifs, nous nous sommes toujours soutenues l’une et l’autre.

Chloé : Je n’ai jamais ressenti une rivalité avec Axelle, nous étions chacune destinée à une carrière différente, elle en individuel et moi en équipe. Il n’y avait pas de jalousie entre nous dans ce domaine et je dirais même plutôt que l’on se soutenait mutuellement au sein du pôle et surtout en dehors, en famille et dans nos loisirs extérieurs.

Quels souvenirs gardez-vous de la GR ?

Axelle : Les voyages, le rapport entraîneur/gymnaste, l’adrénaline, la pression. 

Chloé : C’est assez confus. Ce qu’il ressort de positif dans cet enseignement sont mes amitiés liées au sport, l’autonomie et le dépassement de soi. Néanmoins, les souvenirs négatifs que je garde sont nombreux. En toute franchise, je dénoncerais la pression psychologique et la mise en danger de certaines gymnastes en les faisant manger peu et s’exercer plus qu’il ne faudrait pour atteindre un poids optimal. Si je devais recommencer, je ne le ferais pas.

Calais Villancher

Pourquoi avoir arrêté votre carrière sportive ?  

Axelle : Pour des raisons de motivations, je n’avais plus l’envie ni la force de continuer en équipe de France, mon corps avait dit stop. 

Chloé : Après avoir été sélectionnée par Adriana Dunavska pour intégrer l’équipe de France à l’INSEP, son équipe a malheureusement échoué aux qualificatives des JO de 2016. Cela a entraîné son remplacement par une autre coach. Je faisais toujours partie de la sélection mais plus en première ligne. La nouvelle coach était parisienne et elle donnait la préférence aux gyms d’Ile de France. J’étais résolue à être une remplaçante et à continuer dans une carrière individuelle en attendant qu’ils aient besoin de moi. J’ai donc refusé catégoriquement de continuer ma carrière, l’individuel n’étant pas ce que je préférais ; sans parler de la surcharge psychologique que j’ai très mal vécue, due à quelques kilos superflus. Je ne pouvais pas continuer à me détruire lentement.

Qu’avez-vous fait après ? 

Axelle : J’ai fais une année de lettres modernes à l’ULCO de Boulogne-sur-mer, avant de me réorienter sur un BPJeps Activités pour tous.

Chloé : De mon côté, j’ai obtenu mon baccalauréat Littéraire avec mention, j’ai intégré une faculté de lettres et j’ai obtenu une licence en communication. J’ai également une carrière dans le monde des concours de beauté. J’ai été sacrée à plusieurs reprises, en démarrant par Miss Boulogne sur Mer en 2017 et en finissant comme Miss Élégance Nord pas de Calais 2021. J’ai intégré le comité Miss Élégance Nord Pas de Calais en tant que déléguée.

Que faîtes-vous désormais ? 

Axelle : J’ai obtenu mon diplôme d’éducatrice sportive, et je suis également formatrice pour les apprentis en BPJeps activités pour tous 

Chloé : Aujourd’hui, je suis en pleine reconversion professionnelle car je rêve de travailler avec les animaux et devenir éleveuse canin.

Jovenin aujourd'hui
Chloé finaliste Miss Elegance 2022 et Axelle entraîneur

Êtes-vous totalement passées à autre chose ou gardez-vous un pied dans la GR ?  

Axelle : J’entraîne désormais dans mon club, le réveil de Boulogne sur mer et j’ai repris l’entraînement dans l’espoir de reprendre les compétitions l’an prochain (si mon corps l’accepte). 

Chloé : Je suis totalement passée à autre chose. Je ne m’intéresse même plus aux palmarès nationaux et internationaux du sport.

Faîtes-vous une autre activité sportive maintenant ?

Axelle : J’ai eu l’occasion d’essayer pas mal de sports durant ma formation BPJeps. J’ai adoré !

Chloé : Aucune !

Avec du recul, si c’était à refaire, referiez-vous les mêmes choix dans votre carrière gymnique ?

Axelle : Je pense que je le referai, mais en m’affirmant d’avantage, sur mes envies, les méthodes utilisées…mais c’était une expérience inoubliable.

Chloé : Hélas, non. En sortant du cercle, on se rend compte de ce qu’il cache vraiment et si j’avais été au courant je ne me serais pas engagée.

Quels sont vos projets à venir ?

Axelle : J’aimerais passer mon DEJEPS en GR l’année prochaine, afin d’évoluer pleinement dans la discipline, et évidemment j’ai l’objectif de continuer d’être formatrice pour les apprentis en formation.

Chloé : Mes projets sont ceux de tout le monde : être heureuse, pouvoir réaliser mes projets professionnels et souhaiter le bonheur et la santé aux personnes qui m’entourent.

Axelle et Chloé Jovenin

*La Coupe Villancher était une compétition qui opposait des gymnastes de pôle en espoir et en junior, concourant en ensemble pour l’occasion. Cet événement se déroulait à chaque fin de saison.

Propos recueillis par Elisa Cohen

 

 

 

 

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