Simone Biles continue de laisser son empreinte dans le monde de la gymnastique. Aux championnats du monde d’Anvers (Belgique), elle a décroché quatre nouveaux titres, portant à 23 son nombre de sacres mondiaux. Elle est également la première femme à avoir réalisé un yurchenko double salto arrière carpé au saut de cheval, donnant ainsi son nom à cet élément.
30 médailles et 23 titres, c’est l’incroyable bilan de Simone Biles en championnats du monde, devenant la gymnaste la plus médaillée de l’histoire de la gymnastique. Après une période difficile qui l’avait contrainte à se retirer de la plupart de ses finales aux Jeux Olympiques de Tokyo en raison de “twisties”, une perte de repères dans l’espace, et une pause de deux ans dans sa carrière afin de soigner sa santé mentale, la gymnaste américaine a fait un retour fracassant à Anvers, là où elle avait décroché son tout premier titre mondial dix ans plus tôt. “Je me sens aussi bien que la première fois car c’est la même salle, le public était incroyable et je suis super contente d’avoir eu une super compétition” , s’est-elle réjouie devant la presse après sa finale du concours général. “Ce sont mes premiers mondiaux depuis mon retour, c’est assez fou. Chaque année, aller aux mondiaux est toujours plus excitant.”
Sur les terres belges, la protégée du couple d’entraîneur français Cécile et Laurent Landi, a une nouvelle fois brillé, s’adjugeant l’or en équipe, au concours général, au sol et à la poutre. Au saut, elle a laissé filer l’or en raison d’une chute à la réception s’offrant malgré tout l’argent, tellement son niveau de difficultés est élevé. Seule la médaille aux barres lui échappera. Les barres, cet agrès qu’elle a mis tant de temps à apprivoiser. “Tandis que j’assimilais certaines figures gymniques vraiment facilement, il était clair dès le début qu’il allait falloir que je redouble d’efforts aux barres. Je n’étais pas amoureuse de cet agrès de la même façon dont j’aimais tous les autres” , expliquait-elle dans son autobiographie éditée chez Marabout et traduite en français par David Lortholary, aujourd’hui rédacteur en chef du magazine Vrille. Si en finale barres, elle se classe cinquième, elle remporte cinq des six médailles en jeu, entrant alors encore un peu plus dans la légende. Avec cette aisance et cette maîtrise qui la caractérisent tant, tout paraissant si simple, fluide, limpide.
Un palmarès encore plus impressionnant pour cette prodige de la gymnastique qui n’a repris la compétition que deux mois plus tôt après deux ans d’absence. “Ces médailles représentent tout pour moi. La force, le courage, la ténacité. C’était une si longue route pour revenir à ce niveau” , confie-t-elle. Connue pour sa stabilité, son niveau de difficultés au sein de ses mouvements, Simone Biles est tout simplement inégalable. Gymnaste la plus acrobatique de tous les temps, la native de Columbus, dans l’Ohio, repousse sans cesse ses limites physiques et les lois de l’apesanteur, allant jusqu’à réaliser des éléments habituellement présentés en compétition par ses homologues masculins. À l’image de ce yurchenko double salto arrière carpé réalisé au saut dimanche 30 septembre, lors du premier jour des championnats du monde d’Anvers et qui porte désormais son nom, “le Biles II”. Le cinquième élément qui porte son nom. Un saut digne des plus grands et qui affiche une note de départ à 6.4, lui offrant ainsi une marge d’erreur considérable sur ces adversaires, tout en la faisant entrer encore un peu plus dans l’histoire.
Alors oui, en Belgique, et malgré les attentes, les critiques et la pression, l’icône de la gymnastique mondiale, modèle de toute une génération, a prouvé qu’elle était toujours là. Même après deux ans d’absence passées loin des salles de gym. “Cette compétition prouve à moi même et à tout le monde que je peux encore le faire. Je suis fière de tout le travail que j’ai accompli. Je suis contente d’augmenter mon niveau d’année en année et ça ne présage que du bon pour la suite” , se réjouit-elle. “Je suis toujours choquée de rentrer dans l’histoire, moi je suis là juste pour aider l’équipe et la Team USA. Ce qui m’importe, c’est juste d’être de nouveau là, de retrouver la confiance dans la compétition, de ramener des bonnes notes pour l’équipe.”
“La gymnastique est un sport que je fais mais ce n’est pas ce que je suis”
Simone Biles, épanouie à l’entraînement comme dans sa vie de tous les jours, a aussi passé une étape dans son approche de la gymnastique. “Il y a quelques années je n’avais que la gymnastique et maintenant on peut trainer en semaine, sortir, aller dans des bars et être des adultes normaux. Ça m’a pris beaucoup de temps à le réaliser. La gymnastique est un sport que je fais mais ce n’est pas ce que je suis donc c’est super de sortir de cette coquille” , analyse-t-elle. D’autant plus qu’après ce qu’elle a vécu lors des Jeux Olympiques de Tokyo, elle a fait de sa santé mentale une priorité. “J’ai eu une session avec ma psychologue après la finale équipe” , précise-t-elle. “Je fais aussi des exercices de respiration et de visualisation que j’ai sur mon téléphone.”
Quant à l’avenir ? Celle qui est attendue pour Paris 2024 ne souhaite plus se projeter, préférant vivre dans l’instant présent. “Je ne peux pas répondre à des questions sur le futur, il faudra bien voir. Je vais juste vivre dans le moment présent. Ce qui m’importe, c’est juste d’être de nouveau là, de retrouver la confiance dans la compétition, de ramener des bonnes notes pour l’équipe et on verra bien.”
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