Loris Frasca : “J’ai accumulé pas mal de choses et c’était assez difficile à vivre…”

Blessé à l'épaule et à la cheville, Loris Frasca va manquer le premier match de la saison en Top 12 avec son club d'Antibes. Photo Cycile C. Photography

Son absence lors des derniers rassemblements France ainsi que sur le Top 12 avec son club d’Antibes pour la rencontre de ce samedi face à Franconville questionne. Depuis sa participation aux Jeux Olympiques de Tokyo en août dernier, Loris Frasca se fait discret. Quelles sont les raisons de son absence ? Entretien.

Gym and News : Depuis les Jeux Olympiques, on ne te voit plus sur les différentes sélections, aussi bien au sein du collectif France qu’en club, tu es blessé ? 
Loris Frasca : Oui je suis blessé à l’épaule et à la cheville. Je traîne ma blessure à l’épaule depuis les championnats d’Europe et je me suis blessé à la cheville début janvier lors d’un entraînement au sol. Pendant les Jeux, je m’étais aussi fait une fissure au tendon rotulien. J’ai accumulé pas mal de choses et c’était assez difficile à vivre…

Une période assez compliquée physiquement donc ? 
Oui, une année noire pour moi. Physiquement c’était très compliqué et moralement aussi. Je me suis posé pas mal de questions. Même avant de partir aux Jeux, je me questionnais beaucoup. Après les Jeux, j’ai pris un mois de vacances et ça m’a fait beaucoup de bien. J’avais besoin de couper car les mois qui venaient de s’écouler avaient été très éprouvants. Ensuite, j’ai repris l’entraînement en septembre, j’ai changé d’entraîneur, je suis retourné avec Rodolphe, et je me suis lancé dans un nouveau projet ce qui m’a permis de retrouver la motivation et l’envie que j’avais perdues.

Mais le corps n’a pas suivi… 
C’est ça. Avec Rodolphe, le rythme d’entraînement était plus intense, dans le sens où je m’entraîne avec Léo (Saladino) et on se tire vers le haut tous les deux. On s’est vraiment bien trouvé tous les deux. On est dans une concurrence super saine mais du coup j’ai un peu plus forcé sur mon épaule et ça a lâché. J’ai passé un examen le 23 décembre et on a découvert que j’avais une fissure au tendon sus-épineux. J’ai donc fait des injections, de la rééducation et de Noël jusqu’à maintenant je ne m’entraînais presque plus. Depuis début février, j’ai repris un peu les arçons, un peu de sol et quelques balancers aux barres parallèles mais je ne peux pas du tout faire d’anneaux, ni de barre fixe. Et au saut, je reprends tout doucement. Mais au sol, je suis aussi gêné par ma cheville. J’ai juste une entorse donc rien de grave mais c’est la blessure chiante qui t’embête un peu partout. C’est surtout ma blessure à l’épaule qui me gêne car j’ai toujours des douleurs. Je dois voir un chirurgien prochainement afin de faire un point. L’opération se fera en dernier recours, donc on verra. Pour le moment, je continue la rééducation à fond et j’ai un super suivi aussi avec Rodolphe. Je suis confiant. De toute manière après la période noire que j’ai traversée, le beau temps finira forcément par revenir…

Tu as parlé de ta blessure au genou contractée pendant les Jeux, où en es-tu par rapport à cette blessure ? 
C’est résolu au niveau de mon genou. Heureusement (Rires).

Blessure à l’épaule, à la cheville, difficile de te projeter sur un possible retour à la compétition ? 
Oui. Déjà pour les stages avec le collectif France, pour le moment, je sais que je ne pourrai pas y participer. J’espère pouvoir regagner ma place d’ici le mois d’avril avant les championnats de France élite et les championnats d’Europe. On verra. Sinon, je ferai le déplacement à Oyonnax pour le prochain match Top 12 avec Antibes mais je ne passerai certainement pas. Peut-être au sol mais ce ne sera pas sûr du tout. De toute manière, ce n’est pas au sol qu’on aura besoin de moi. Les gars de l’équipe sont bien au sol donc ils n’auront pas besoin de moi. Et puis pour être honnête, je n’ai pas envie de faire un mouvement juste pour faire un mouvement. Si je présente quelque chose, c’est pour présenter quelque chose de bien. Donc honnêtement, c’est assez difficile de me projeter sur mon retour.

Physiquement tu n’es pas à 100% mais moralement comment te sens-tu ? 
Ça va beaucoup mieux. Je suis super investi à l’entraînement et dans la rééducation, je suis engagé sur un nouveau projet, avec un nouveau entraîneur, un nouveau groupe, j’ai fait le grand ménage dans ma vie perso et pro si je peux dire et c’est ce dont j’avais besoin. Maintenant je suis reboosté à bloc ! Si je mets de côté mes blessures, je suis dans une bonne phase. J’ai connu une période vraiment compliquée, je me demandais si j’avais envie de continuer, mais c’est désormais derrière moi. J’attends juste que mes blessures guérissent et ensuite je pourrai me concentrer pleinement sur ce nouveau cycle olympique. J’ai vraiment hâte !

Propos recueillis par Charlotte Laroche

 

 

 

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