Mélanie De Jesus Dos Santos, Marine Boyer, Coline Devillard, Morgane Osyssek-Reimer et Ming Gherardi Van Eijken se sont positionnées à la onzième place du classement des qualifications équipes des Jeux Olympiques de Paris 2024. Une place qui les prive de finale équipe, seuls les 8 premiers pays pouvant se qualifier. Les Etats-Unis terminent en tête, devant l’Italie et la Chine. Le Brésil, la Grande-Bretagne, le Japon, le Canada et la Roumanie sont les cinq autres équipes finalistes.
En individuel, finalistes potentielles, Marine Boyer est 10ème à la poutre, Mélanie De Jesus Dos Santos 33ème au concours général et Morgane Osyssek-Reimer 48ème. Au saut, Ming Gherardi est 11ème et Coline Devillard 13ème.
Elles étaient prêtes, solidaires, unies, mais l’issue aura finalement été différente des espoirs affichés. Les Françaises ont débuté aux barres dans une Arena en feu. Morgane Osyssek-Reimer a lancé la compétition mais chute au début de son mouvement. Elle obtient la note de 11,600. La capitaine de l’équipe Marine Boyer poursuit et réalise un mouvement solide et maîtrisé. Elle obtient la note de 13,200, la meilleure note tricolore à cet agrès. Ming Gherardi Van Eijken poursuit sur la lancée et propose un enchaînement réussi qui lui permet d’obtenir la note de 13,033. Finaliste potentielle à cet agrès, Mélanie De Jesus Dos Santos connaît quant à elle une entame de compétition compliquée avec une chute sur une valse en barre supérieure. Elle obtient la note de 12,233 et termine 67ème à cet agrès.
Un début de compétition qui ne permet pas de mettre les Bleues dans de bonnes dispositions. Les Françaises poursuivent à la poutre avec Coline Devillard. La spécialiste du saut de cheval chute sur sa série accro et sur son salto japonais. Elle obtient la note de 10,866. Morgane Osyssek-Reimer enchaîne et parvient à se remobiliser après son passage aux barres en présentant une très belle poutre, stable, solide avec une belle hauteur dans ses sauts et ses acrobaties. Elle obtient la note de 13,533 et termine 16ème à cet agrès. Les Françaises retrouvent alors quelques couleurs.
Marine Boyer poursuit parfaitement, avec une très belle poutre et une magnifique rondade salto tendu qui a collé à la poutre ! Quelques liaisons ne sont pas passées ce qui lui a fait descendre de quelques petits dixièmes sa note de départ, mais elle propose un enchaînement plein de grâce et de maîtrise qui lui permet d’obtenir la note de 13,766 (ND 5,8). Elle se classe 10ème et est deuxième réserve pour la finale. Pour entrer en finale, il faudrait que deux gymnastes déclarent forfait.
Après sa chute aux barres, Mélanie De Jesus Dos Santos avait à coeur de se remobiliser à la poutre, un agrès sur lequel elle peut exceller. Malheureusement, elle débute avec un déséquilibre à l’entrée, enchaine avec quelques autres, avant de faire une chute sur agrès sur son costal. Elle obtient la note de 12,366 et se classe à la 52ème place, bien loin de son potentiel.
Après son passage, elle ne peut retenir ses larmes et Coline Devillard, prend du temps pour la rebooster, la remobiliser, afin qu’elle prenne du plaisir sur le reste de la compétition, un plaisir qui semblait difficile à trouver. Des “Mélanie” sont scandés par tout le public de Bercy, lui réchauffant ainsi le coeur. Un magnifique moment de partage et de réconfort pour la gymnaste, qui parvient malgré tout difficilement à contenir ses larmes.
À mi-compétition, les Bleues, qui semblaient être quelque peu emportées dans le tourbillon de cet événement olympique, n’avaient plus le droit à l’erreur. Elles le savent, pour atteindre la finale équipe, elles doivent se classer parmi les huit premières. Médaillées de bronze en équipe aux derniers championnats du monde et derniers championnats d’Europe, elles avaient le moyen de recoller avec le Top 8, mais pour cela, il leur fallait désormais faire le match parfait.
Solidaires, unies, elles semblaient néanmoins perturbées, ne parvenant à trouver ce plaisir qui leur manquait à l’instant T et qui leur leur permet de présenter la gymnastique qu’elles savent faire à l’entraînement. Qu’elles maîtrisent. Qui les subliment.
Au sol, Marine Boyer, solide depuis le début de la compétition, ouvre le bal en présentant une magnifique chorégraphie. Si elle est un petit peu en avant à la réception de son double arrière, elle réalise de très beaux gymniques, avec beaucoup d’élégance et de grâce dans chacun de ses gestes, avec un excellent sens de l’artistique. Elle obtient la note de 12,833 et se classe 33ème.
La benjamine de l’équipe Ming Gherardi est la deuxième à s’élancer à cet agrès. Emportée par son explosivité et son dynamisme sur sa première diagonale en full-in tendu, elle sort du praticable. Mais elle poursuit avec un bon contenu acrobatique grâce à ses jambes de feu ! Elle obtient la note de 12,500 et termine 51ème à cet agrès.
Morgane Osyssek-Reimer est la 3ème à s’élancer au sol. Finaliste européenne à cet agrès, elle peut aller chercher cette note qui permettrait à la France de prendre une grande bouffée d’air, mais elle chute malheureusement à la réception de sa troisième diagonale sur son salto tendu décalé rondade flip double arrière. Elle obtient la note de 12,033 et se classe 67ème. Les visages se ferment encore un peu plus, les larmes coulent, emportant les derniers espoirs de qualification.
Mélanie De Jesus Dos Santos, qui avait la possibilité d’atteindre la finale au sol, présente une chorégraphie divine et qui la sublime. Malheureusement, elle chute a son tour à la réception de son double tendu, voyant la finale s’envoler. Elle obtient la note de 12,700 et termine 41ème.
Avant le dernier agrès, le saut, leur agrès fort, les Françaises avaient creusé encore un peu plus leur retard mais n’ont pas baissé les bras pour terminer leur compétition sur une bonne note. Morgane Osyssek-Reimer présente un yurchenko vrille impeccable, et décroche la note de 13,300 avec une très belle note d’exécution (9,1, soit seulement 0,9 points de fautes). Mélanie De Jesus Dos Santos poursuit également sur cette lancée et réalise un excellent yurchenko double vrilles qui lui permet d’obtenir la note de 14,200, avec 9,2 en note d’exécution.
Ming Gherardi Van Eijken et Coline Devillard, qui visaient une finale à cet agrès, ont fermé la marche. Elles ont toutes les deux présenté une lune vrille et demi en premier saut et un tsukahara vrille en deuxième saut. Ming Gherardi obtient une moyenne de 13,783 (14,233 / 13,333) et Coline Devillard, gênée par une blessure au tibia ces dernières semaines, une moyenne de 13,650 (14,200 / 13,100). Elles se classent respectivement à la 11ème et 13ème place. Ming Gherardi est deuxième réserve à cet agrès.
À la fin de la compétition, les Bleues se sont une nouvelle fois montrées unies, solidaires, réconfortantes les unes envers les autres, toutes regroupées en arc de cercle. Mais les larmes de Mélanie De Jesus Dos Santos ne parvenaient pas à se sécher, elle qui avait tant les moyens de briller.
Une fin de subdivision dans une Arena de Bercy où l’ambiance s’était faite plus pesante, quelque peu abasourdie par le résultat final, avec une tristesse partagée.
« Aujourd’hui, ce n’était pas mon jour », a confié Mélanie De Jesus Dos Santos en zone mixte, en pleurs, quelques instants après la fin de la compétition. « Je me sens vraiment triste. J’ai l’impression que tout ce que j’ai fait ces deux ou trois dernières années n’a pas fonctionné aujourd’hui. Je suis très triste. J’ai l’impression d’avoir travaillé pour rien ces dernières années. Je suis triste. »
Triste et anéantie, Mélanie De Jesus Dos Santos, partie s’entraîner aux Etats-Unis aux côtés de Simone Biles deux ans plus tôt, explique au micro d’Eurosport que ce seraient probablement ces derniers Jeux. Mais peut-elle réellement terminer sur cette contre-performance ? Elle qui peut rêver bien plus grand… seul l’avenir le dira…
« Mentalement, nous n’avons pas réussi à nous mettre dans le bain. Nous n’étions pas au niveau où nous aurions dû être », explique à son tour Ming Gherardi Van Eijken. « Nous nous sommes battus mais nous n’avons pas réussi à exprimer notre combativité. Nous l’avons ressenti jusqu’à la fin de la compétition. »
Rapidement, les messages de soutien affluent sur les réseaux sociaux. Les Bleues sont aimées et les fans de gymnastique veulent leur faire savoir. En parallèle, elles sont toutefois également pointées du doigt. On ne retiendra que les commentaires positifs, finalement bien plus nombreux.
Un incident perturbateur à l’échauffement
Plus tard dans la soirée, la Fédération française de gymnastique a indiqué dans un communiqué que Marine Boyer était tombée lourdement sur le dos lors de son échauffement aux barres, quelques minutes seulement avant le début de la compétition. L’évaluation médicale immédiate lui a permis de faire sa compétition et les examens réalisés à l’issue de la compétition se sont montrés rassurants, complétait l’instance fédérale dans ce même communiqué. Un incident qui a (logiquement) perturbé l’ensemble de l’équipe, qui a débuté ses qualifications affectée, avec ce doute sur l’entrée en lice de leur capitaine. Alors si cela n’explique pas tout, et si les gyms ne veulent pas se cacher derrière cet incident, cela permet néanmoins de mieux comprendre certaines choses. Paradoxalement, c’est elle qui se sera montrée la plus solide tout au long de la compétition, manquant de justesse sa qualification en finale poutre, cet agrès sur lequel elle s’est révélée dès ses premières années senior avec une médaille de bronze aux championnats de Bern en 2016 et une quatrième place aux Jeux de Rio, quelques mois plus tard.
Mais dimanche 28 juillet, la journée aura finalement tourné au cauchemar pour les cinq Bleues qui auraient mérité un tout autre résultat. C’est malheureusement la loi du sport.
Deux finales pour Kaylia Nemour
Si l’issue aura été malheureuse pour le clan tricolore, pour ses premiers Jeux Olympiques, la franco-algérienne Kaylia Nemour (17 ans), qui évolue sous les couleurs de l’Algérie à la suite d’un différend avec la fédération française de gymnastique, s’est qualifiée en première position en finale barres et en cinquième position en finale du concours général, pouvant continuer à rêver de cette médaille olympique qui lui tend de plus en plus les bras.
Classement concours par équipe
Classement concours général
La suite du classement au concours général
Classement saut
La suite du classement au saut
Classement barres
La suite du classement aux barres
Classement poutre
La suite du classement à la poutre
Classement sol
Le programme de la suite de la compétition
Lundi 29 juillet
- 17h30 – 20h30 : finale équipe GAM
Mardi 30 juillet
- 18h15 – 20h30 : finale équipe GAF
Mercredi 31 juillet
- 17h30 – 20h15 : finale du concours général GAM
Jeudi 1er août
- 18h15 – 20h25 : finale du concours général GAF
Samedi 3 août - finale par agrès jour 1
- 15h30 : sol GAM
- 16h20 : saut GAF
- 17h10 : arçons
Dimanche 4 août - finale par agrès jour 2
- 15h00 : anneaux
- 15h40 : barres asymétriques
- 16h25 : saut GAM
Lundi 5 août - finale par agrès jour 3
- 11h45 : barres parallèles
- 12h36 : poutre
- 13h31 : barre fixe
- 14h20 : sol GAF
A suivre sur Eurosport, Eurosport Max (un live par agrès) et France Télévisions