Ce mois d’octobre aura été riche en tests pour l’élite de la gymnastique rythmique française. Deux en quinze jours. L’objectif ? Sélectionner les gymnastes qui participeront aux championnats d’Europe qui se dérouleront du 22 au 26 novembre prochain à Kiev. Des tests de sélection qui ont débouché lundi sur l’annonce de la délégation française qui s’envolera pour l’Ukraine.
La salle de gymnastique rythmique de l’INSEP aura vécu beaucoup d’émotions en peu de temps. Paillettes, stress, satisfaction et déception… les rebondissements ont été riches en quinze jours.
Cinq, Deux, puis zéro
Côté senior Kseniya Moustafeva et Maëna Millon, qui avaient terminé respectivement 5e et 4e du premier de test, n’ont pu se représenter pour le second. Covid 19 pour l’ancienne finaliste olympique à RIO et problèmes de santé pour la pensionnaire du pôle d’Orléans : « Rien de bien grave, mais suite au premier test qui a été difficile pour moi, nous avons pris la décision de ne pas me présenter au deuxième, ce qui me permet de faire une préparation plus tranquille et de résoudre mes maux de têtes » , éclaire la gymnaste.
À la veille de la seconde étape, Maëlle Millet, du pôle de Montpellier, qui avait devancé de 4 points la première compétition, a également dû déclarer forfait, touchée à son tour par la pandémie mondiale : « C’est vrai que j’aurais aimé montrer que je pouvais faire encore mieux au second test et du coup aux Europe mais après le chemin de sélection avait été conditionné dès le début par deux tests. La fédération ne pouvait donc pas le changer ! Mais le plus important, c’est que ma santé va très bien, je vais rapidement reprendre l’entraînement et je suis aussi motivée qu’avant. »
Il ne restait donc plus que les Calaisiennes en liste, Hélène Karbanov et Valérie Romenski, deuxième et troisième au premier test. Si Hélène (19,8 points de moyenne par enchaînement) devança une nouvelle fois sa partenaire de pôle, la direction technique nationale fit le choix de n’envoyer aucune individuelle senior aux championnats d’Europe. Géraldine Miche explique les raisons dans un article publié sur le site de la FFG : « Malgré leur prestation lors des deux tests, Hélène Karbanov et Valérie Romenski ont obtenu des scores totaux, trop justes pour pouvoir prétendre rivaliser avec le niveau international. Je suis cependant agréablement surprise par le niveau de ces jeunes seniors qui est en forte progression. Cela nécessite encore un peu de travail, mais je suis confiante pour les championnats d’Europe 2021. » Des chutes qui coûtent chères aux deux jeunes gymnastes senior, nées en 2004 et 2002. L’entraîneur du pôle de Calais, Katia Guilliere, comprend cette décision : « Nous avons fait le choix de créer de nouvelles compositions cette année pour les filles, les contrats sont plus élevés et je ne voulais pas les baisser, pour que les filles continuent à progresser. C’est vrai que les enchaînements n’étaient donc pas parfaitement maîtrisés, mais pour nous, l’objectif est réussir les sélections pour les tournois du printemps et surtout les championnats d’Europe en 2021 à Sofia. » La génération Paris 2024 a encore quelques années devant elle pour décrocher les quotas olympiques, ce cycle « Tokyo » étant en majorité destiné à Kseniya Moustafaeva.
Deux juniors pour des finales
Les pôles de Montpellier et Calais ont quant à eux confirmé leurs résultats du premier test. Lily Ramonatxo reprend la première place sur tous les engins et Elsa Somville la seconde. À noter qu’Elsa a augmenté de huit points son total de points entre les deux échéances. La commission a donc fait le choix de ne sélectionner que 2 gymnastes qui concourront sur tous les engins. Contrairement aux derniers championnats d’Europe junior en 2018 à Guadalajara, où 4 juniors (Célia Joseph-Noël, Maëna Millon, Hélène Karbanov et Manelle Inaho) se partageaient les 4 engins. Elsa a déjà des étoiles pleins les yeux à l’idée de concourir aux côtés des meilleures gymnastes juniors européennes : « C’est génial de pouvoir représenter la France et de participer à mon premier championnat d’Europe” , sourit-elle. “C’est vraiment un aboutissement de mes heures de travail passées au gymnase. »
Pour l’une comme pour l’autre, l’objectif est clair : atteindre les finales par engin. Lily y effectuera sa dernière compétition internationale en junior avant de devenir senior en janvier. De son côté, Katia Guilliere le rappelle « Elsa, est née en 2006, donc il lui reste encore une belle année de junior devant elle ».
Un championnat qui rime comme un clap de fin
La team soleil a également effectué les deux tests. Danaé Collard, Eloïse Marchon, Elisabeth Rachid, Iliona Prioux, Hélène Deconninck et Astrid Rabette ont été retenues pour l’ensemble France. Une composition qui rappelle celle des premières années, mais qui tangue surtout vers une fin d’histoire : « La participation de ce dernier à ces championnats d’Europe permet de clôturer le cycle pour certaines gymnastes » , annonce Géraldine Miche. En effet, depuis quelques mois déjà, plusieurs gymnastes ont annoncé vouloir arrêter le haut niveau après les qualifications olympiques (ou Jeux, si qualification il y a), pour se consacrer à leurs études. Les qualifications déplacées et les Jeux reportés, les championnats d’Europe de Kiev semble donc désormais être le point final pour la Team soleil. Quelques incertitudes demeurent cependant pour certaines gymnastes comme par exemple Eloise Marchon ou Chloé Sivadier (pour ne citer qu’elles) qui ont exprimé leur désir de rester jusqu’aux Jeux de Paris en 2024.
Une équipe tricolore
La particularité de cette compétition est le total par équipe. Les notes des individuelles sont additionnées à celle de l’ensemble. Huitième à Guadalajara, la France espère faire au moins aussi bien qu’en Ukraine. Mais ce championnat d’Europe comprendra des absences majeures du côté des délégations qui, en raison de la pandémie, ont préféré déclarer forfait. 71 gymnastes en individuelle junior, seulement 79 en senior et surtout pas de Russes ni d’Espagnoles par exemple. La crise sanitaire fait peur. Suite à l’annonce du reconfinement en France, la présence des Bleues pourrait aussi être remise en cause mais aucune information n’a pour l’heure était communiquée à ce sujet. Donc si tout va bien le sommet de la gymnastique rythmique européenne aura bien lieu du 26 au 29 novembre 2020 à Kiev…
Océane Michel
La délégation tricolore :
Ensemble :
- Elisabeth RACHID – INSEP/ Paris 15
- Danaé COLLARD – INSEP / Sucy en Brie
- Hélène DECONNINCK – INSEP/ Sucy en Brie
- Iliona PRIOUX – INSEP / GR Aix en Provence
- Eloïse MARCHON – INSEP / GRS Paris Centre
- Astrid RABETTE – INSEP / Normandie Regroupement Gymnique
Juniors
- Lily RAMONATXO – Pôle de Montpellier / Montpellier 3M GRS
- Elsa SOMVILLE – Pôle de Calais / Calais GRS