À l’âge où la plupart des gymnastes sont à la retraite depuis bien longtemps, Oksana Chusovitina continue de repousser toutes les limites. À 50 ans, la légende ouzbèke de la gymnastique, qui participe actuellement à l’étape de coupe du monde de Tashkent en Ouzbékistan, n’a pas dit son dernier mot : elle vise une neuvième participation olympique aux Jeux de Los Angeles 2028. Du jamais vu. Une carrière tout simplement hors du temps.
Oksana Chusovitina, c’est une carrière qui traverse les générations. Née le 19 juin 1975 à Boukhara, elle a participé à ses premiers Jeux olympiques en 1992 en tant que membre de l’équipe unifiée, et a remporté la médaille d’or en équipe. À cette époque, la plupart des gymnastes actuelles n’étaient… même pas nées. Ensuite, elle a participé à tous les Jeux jusqu’à Tokyo 2020. Âgée de 46 ans à l’époque, elle a reçu une longue ovation de la part du public, des gymnastes, des entraîneurs et des juges lorsqu’elle a terminé sa compétition.
Au fil des années, son palmarès n’a cessé de grandir. Elle a remporté une médaille d’argent individuelle au saut à Pékin en 2008, 11 médailles mondiales, dont des titres individuels au saut et au sol, et plus d’une vingtaine en coupes du monde. Cette année, elle a déjà remporté l’or au saut lors de la Coupe du monde de Baku (Azerbaïdjan) et le bronze à Cottbus (Allemagne).
Objectif LA 2028
Alors qu’elle avait laissé entendre que Tokyo 2020 serait sa dernière compétition olympique, elle a finalement surpris tout le monde en revenant. En 2024, elle était toujours présente sur la scène internationale, enchaînant les compétitions, les entraînements, et les coupes du monde afin de tenter de décrocher son ticket pour les Jeux de Paris 2024. Cette fois-ci, elle ne réussira pas à se qualifier, ce qui lui donnera envie de prolonger. Encore et encore.
Elle l’a annoncé dernièrement à Olympics : elle vise les Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028. Elle aurait alors 53 ans et pourrait devenir l’athlète la plus âgée de l’histoire à participer aux Jeux en gymnastique artistique.
Une légende vivante
Mais au-delà du palmarès, ce qui impressionne le plus, c’est sa détermination inébranlable. Gymnaste, maman, femme engagée, elle a poursuivi sa carrière malgré les épreuves, notamment la maladie de son fils, pour qui, le temps d’un instant elle a tout quitté, avant de revenir. Pour lui. Son combat avait ému le monde entier.
Oksana Chusovitina est bien plus qu’une athlète : c’est une source d’inspiration pour tous les gymnastes, peu importe l’âge ou le niveau. Elle prouve que la passion, le mental et le travail peuvent faire tomber toutes les barrières, même celles du temps. Et que tant que le corps suit et que la passion reste, il est possible de défier les statistiques.
Aujourd’hui, le fait qu’elle fête son 50ème anniversaire en pleine coupe du monde, dans sa ville natale, à Tashkent, est un symbole fort : celui d’une légende qui continue d’écrire l’histoire, là où tout a commencé. Une belle manière de commémorer le demi-siècle d’une icône mondiale qui ne cesse de prouver que l’âge n’a pas de limite en gymnastique.
Elle aurait pu s’arrêter mais comme elle a pu le confier dans une longue interview publiée avant les Jeux Olympiques de Tokyo, “j’aurais pu m’arrêter à 25, 19 ou 30 ans, mais je ne l’ai pas fait (…) J’ai réalisé qu’avec l’âge, je ne me dégradais pas, mais que je m’améliorais, comme un bon vin.”
Oksana Chusovitina, une légende tout simplement.
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