Mélany Duval : une tête en or

Des justaucorps aux coutures calaisiennes, une propreté d’exécution digne des élites françaises et un mental d’acier… Aujourd’hui, nous entrons dans l’univers de la quadruple championne de France en National A 18+, Mélany Duval.

« C’est encore Mélany qui va gagner » murmure les spectateurs dans les gradins à quelques minutes du début des passages de la catégorie reine des championnat de France à Reims : les Nationales A 18+.

Redoutée par la concurrence, attendue par le public, c’est avant tout une gymnaste qui a les épaules pour garder son titre 4 années d’affilée. Et pourtant cette année, il a failli filer. Un premier passage au cerceau avec de grosses erreurs qui auraient pu la priver de cet ornement. Mais la jeune femme a ensuite su se remobiliser et sortir un enchaînement proche de la perfection aux massues.


Mélany Duval aux massues à Reims

Valorisée par la meilleure note de la compétition (16,7 points), elle affirme l’importante
responsabilité de son entraîneur, Katia Guillière: « C’est grâce à elle, elle m’a aidée à me remettre dedans entre les deux passages, je ne la remercierai jamais assez pour tout ce qu’elle a fait pour moi ». C’est également l’expérience et la volonté de confirmer sa renommée qui l’ont aidée à se relever « Je me suis dit qu’il fallait que je donne tout, que je ne pouvais pas rester sur un tel passage, j’avais la rage et c’est grâce à ça, aussi, que j’avais encore plus envie de réussir et que j’ai pu réaliser un tel passage », avoue-t-elle.

Une double vie
Arrivée à ce niveau-là, c’est également faire face à de nombreux sacrifices. « Je dirais que ce qui peut s’avérer pesant du fait d’avoir beaucoup d’heures d’entraînement et de pression. Je n’ai aucun moment de repos, peu de temps en famille, ni avec mes amis, et pas beaucoup de vacances », confie-t-elle. Si elle est sur les praticables depuis l’âge de 3 ans au club de Calais, elle est aussi passée par le haut-niveau en effectuant cinq ans en pôle dans cette même ville.

Aujourd’hui, elle n’est plus dans la catégorie des élites, mais Mélany n’a pas pour autant diminué le rythme. « Lundi j’ai cours à l’université, mardi et mercredi matin même chose, le mercredi après midi, c’est l’entraînement, jeudi aussi toute la journée, le vendredi hip hop et samedi entraînement ». Des dizaines d’heures hebdomadaires au gymnase pour tenter d’atteindre la perfection gymnique qu’elle cumule donc avec sa vie d’étudiante en STAPS. « Heureusement, j’ai un statut à l’université qui me permet de rater les cours quand je dois aller m’entraîner. J’ai également des amis sur qui je peux compter pour m’envoyer les cours quand je ne suis pas là », affirme-t-elle. Elle assure avoir réussi à trouver l’équilibre entre études et gymnastique rythmique.

Un mental d’acier 
Dans ce sport où les efforts sont importants, et où l’investissement représente celui de toute une vie, Mélany assure que la plus grosse part du travail est psychologique : « Je pense qu’on se prépare grâce au soutien de notre entourage, de notre entraîneur. C’est également tout dans la tête, dans le mental d’être bien préparé ». Son amour pour sa discipline semble, pour elle, la solution miracle : « Il y a des moments où lorsque la pression est trop forte, nous doutons, où on se demande s’il ne faudrait pas arrêter, mais la passion passe toujours au-dessus de tout ça. »

Et pourtant, remporter quatre fois le titre en National 18+ aurait pu déclencher un sentiment de lassitude… Elle riposte directement à cette évocation « Je n’en ai aucun, c’est vraiment beaucoup de fierté. C’est la récompense du travail fourni tout au long de l’année. J’ai toujours le même objectif. C’est vrai que cela me donne parfois envie de retourner en élite, mais pas non plus de concourir au niveau international, car ce sont des attentes bien supérieures ». La tête sur les épaules, Mélany semble prédisposer à régner encore de belles années aux championnats de France individuelle.

Par Océane Michel pour Gym and News
Photo Cybile C. Phography

Crédits vidéos:
Calais GRS
Thelegendofneshka

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