Test GR à l’INSEP : Le retour positif de Camille Salinier

Maëlle Millet, première chez les séniors

Pour le premier test de la saison 2023, les meilleures gymnastes rythmiques françaises étaient convoquées à l’INSEP les 10 et 11 février. Le but, présenter aux juges niveau 5 français les exercices des individuelles juniors et séniors, ainsi que ceux de l’ensemble France. Camille Salinier, juge international présente lors du test, revient sur ces deux jours de test convaincants. 

Ce sont les huit juniors qui ont ouvert le test, vendredi. Pour toutes, c’était la première fois qu’elles se présentaient à l’INSEP, dans cette grande salle silencieuse devant les quatorze juges experts alignés devant elles. Des conditions impressionnantes qui expliquent les nombreuses erreurs des exercices : « elles étaient toutes un peu tétanisées, surtout au premier engin, le cerceau. Au fur et à mesure, elles se sont un peu détendues, mais il faut dire que la compétition reste assez ouverte chez les juniors, comme elles n’arrivent pas à réaliser des enchaînements sans fautes pour le moment », explique Camille. Il est vrai que pour approcher le niveau de la concurrence internationale, le contenu des compositions est très chargé et lourd pour les jeunes gymnastes.
C’est finalement Stéphanie Drositis (pôle Ile-de-France) qui arrive en tête, confirmant sa première place à la revue d’effectif en novembre dernier. Elise Knepfler (pôle de Calais) prend la deuxième place, avec une belle compétition dans l’ensemble. À la troisième place, on retrouve Zoé Delfino-Dubois (pôle de Calais), plutôt régulière sur ses passages. Camille complète : « Léna Kieffer [pôle de Strasbourg] semble avoir beaucoup de potentiel, mais a réalisé un grand nombre d’erreurs. Elle n’a pas pu montrer tout ce qu’elle pouvait faire ».

Cette compétition, bien qu’importante, n’est qu’une étape pour déterminer qui représentera la France lors des Championnats du monde juniors qui auront lieu début juillet en Roumanie. C’est ainsi que Camille déclare : « les filles ont besoin de temps pour digérer les compositions et pour maîtriser leur contenu. Ce test ne nous permet pas, à ce stade de prévoir qui sera dans cette équipe junior ».

Chez les séniors en revanche, la compétition est plus marquée. Le résultat suit la logique de l’année passée et on retrouve en tête les favorites habituelles : Maëlle Millet (pôle de Montpellier) remporte le test, suivie d’Hélène Karbanov (pôle de Calais) et de Lily Ramonatxo (pôle de Montpellier). Margot Tran (pôle de Strasbourg), qui n’est qu’en première année sénior, obtient la quatrième place avec de beaux exercices, un bon contenu et surtout une vraie personnalité selon Camille : « elle montre une envie de réussir, ça fait très plaisir. C’est très encourageant, car pour son petit âge et son petit profil, elle a su proposer quelque chose de très bien ». À la cinquième place, on retrouve Maëna Millon. Toujours très attendue, la gymnaste du pôle d’Orléans propose chaque année de beaux exercices, mais ne réussit pas à les réaliser en compétition : « malheureusement, avec toutes les blessures qu’elle a enchainé durant sa carrière, on est souvent déçu. On aimerait tellement la voir réussir avec tout le potentiel qu’elle a. Pourtant, elle paraissait en forme physiquement et elle a présenté de belles difficultés, mais il y avait trop de chutes ».
Concernant le podium, Maëlle Millet a réalisé un très bon test. Ses deux nouveaux enchaînements fonctionnent et lui vont très bien. Elle était davantage prête qu’Hélène Karbanov qui n’avait pas pu participer à la revue d’effectif. C’était donc la première fois que les juges voyaient ses exercices : « on remarque la différence dans la maîtrise des contenus entre les deux premières. Hélène n’est peut-être pas encore au top de sa forme. Lily pareil, revenant d’une blessure, elle a bien raté son cerceau et le ruban. Elle réalise donc une compétition en demie teinte, même si ses compositions lui vont très bien. C’est celle qui a le plus de personnalité, c’est un vrai personnage », pense Camille. 

Ayant globalement changé deux exercices sur les quatre de l’année passée, les sept gymnastes séniors doivent encore peaufiner leurs enchaînements et mettre davantage en valeur l’aspect artistique, afin de parvenir à être plus à l’aise : « dans l’ensemble, il reste beaucoup de travail, d’abord en trouvant des éléments intéressants, originaux, en allant jusqu’au bout de ce que les gymnastes font pour réussir à assumer les compos et dégager le petit truc en plus, c’est ce qu’attend ce code, sans toutefois négliger la finition des difficultés, ce qui n’est pas toujours le cas sur les juniors comparé aux séniors », conclue Camille. 

Les résultats détaillés sont disponibles sur le site de la fédération.

Pour finir, l’ensemble a lui aussi présenté ses deux nouvelles compositions. Les progrès des gymnastes sont frappants tant pour l’ensemble 1 que l’ensemble 2. Les juges ont surtout remarqué le gain d’amplitude du premier ensemble par rapport à l’année dernière. Les lancers sont grands, il n’y a aucune question à se poser sur la distance et la longueur du lancer : « ça envoie : beaucoup de CR difficiles aux cerceaux, il y a des points de partout, plein de critères. Elles font souvent le passage à travers le cerceau en vol, qui vaut 0,3. Le contenu est très costaud avec de belles difficultés corporelles qui sont bien choisies pour les mettre en valeur », déclare Camille très enthousiaste. En ce qui concerne l’ensemble 2, Camille a été surprise de voir qu’elles s’exercent sur le même contenu que l’ensemble 1 et qu’elles n’ont pas un programme revu à la baisse : « évidemment, le rendu est moins lisse et les trajectoires de lancers sont moins maitrisées, mais le travail d’équipe est impressionnant ».

L’ensemble France effectuera sa première sortie à Schmiden, début mars. Nous pourrons alors découvrir ces enchaînements qui ont tant plu à la juge experte : « je pense que les entraîneurs, que j’admire énormément, ont fait un très bon travail d’analyse pour choisir les forces de l’enchaînement cinq cerceaux, qui n’a pas les mêmes atouts que l’enchaînement ballons rubans. Elles ont aussi réfléchi en fonction des qualités des gymnastes valorisant tantôt celles qui sont meilleures sur les grands lancers, puis celles qui sont meilleures en artistique. En bref, ce sont deux compositions très différentes et stratégiques. Elles sont très bien agencées, c’est formidable ! ».

Camille Salinier, juge internationale
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