Après avoir tout arrêté, Tylan Maurice, ancien gymnaste de haut-niveau passé notamment par le pôle de Lyon, est revenu au tumbling. Un an plus tard, il a décroché son ticket pour les championnats du monde de trampoline et de tumbling, organisés cette semaine à Pampelune, en Espagne. L’histoire d’un retour porté par la passion et l’envie d’écrire son histoire sans rien regretter.

Il avait tout arrêté. Besoin de souffler, de se retrouver, de prendre du recul. Mais la passion pour l’acrobatie, elle, ne s’était jamais vraiment éteinte. Elle sommeillait simplement, le temps de lui laisser vivre la vie qu’il avait envie de découvrir, de trouver son équilibre. Jusqu’à ce qu’elle se réveille, le moment venu.
Alors il y a un an, après avoir pris du temps pour lui, il a repris le chemin de la salle d’entrainement à Rennes, sans vraiment savoir jusqu’où cette reprise le mènerait. « Même si je reprenais pour le plaisir de base, il y a toujours eu l’objectif de concourir à l’international », confie-t-il. Un objectif rapidement atteint puisque le tumbleur de 19 ans fait partie de la sélection France engagée aux Mondiaux de Pampelune.
De la GAM au tumbling : le déclic
Avant de découvrir le tumbling, Tylan Maurice a d’abord pratiqué la gymnastique artistique masculine. Après avoir pratiqué le football sans toutefois accrocher, « on ne faisait jamais de match, alors je m’ennuyais », sourit-il, il découvre la GAM à l’âge de 7 ans, un peu par hasard, en accompagnant sa soeur à l’entraînement. « Quand j’allais la chercher avec ma mère, ça m’a tout de suite plu. Alors j’ai essayé et je n’ai plus lâché », explique-t-il.
À 14 ans, il rejoint le pôle de Lyon. Trois années et demie d’apprentissage intensif dans l’élite de la gymnastique artistique masculine. « J’ai toujours été bon dans les agrès acrobatiques, sol et saut, mais plus faible sur les autres. J’accumulais du retard et puis, à un moment, je n’étais pas bien dans ma vie personnelle, donc la gym ne pouvait pas suivre. » C’est alors qu’un de ses entraîneurs, Mathieu Chattiron, lui souffle l’idée d’essayer le tumbling. « Mes parents venaient de déménager à Rennes pour le travail de mon père, donc je me suis dit, une pierre deux coups, je rejoins mes parents et je commence le tumbling. »

Une pause nécessaire
À Rennes, Tylan progresse rapidement. Mais l’équilibre entre études et entraînement devient difficile à tenir. « Je rentrais chez moi à 22h, je n’avais plus de vie sociale. Entre le lycée, le bac, les entraînements… j’étais épuisé. J’ai tout arrêté. » Une décision importante, mais salutaire. Une décision qui lui permet de trouver une nouvelle forme d’épanouissement personnel. De découvrir de nouvelles facettes de la vie. « Mais le tumbling a commencé à me manquer. J’ai fait de la gym toute ma vie, j’aime ça de tout mon cœur. C’est ancré en moi. Alors j’ai eu envie de reprendre. »
En septembre 2024, il décide donc de retourner au gymnase à Rennes. Sans pression, mais toujours avec passion. Il reprend avec un rythme soutenu lui permettant ainsi de se hisser parmi les meilleurs français de la discipline. « Je m’entraîne tous les jours, deux heures et demie à trois heures. À côté, je fais un service civique au gymnase, j’entraîne des loisirs et je prépare un DE pour passer ensuite mon BPJEPS. »
Et le travail paie vite. Il s’impose aux Masters de Bois-Colombes, réussit les différentes étapes sélectives et valide son ticket pour les Mondiaux. « Ça fait énormément plaisir ! », lance-t-il. « En plus, c’est fou de se dire qu’on repart à trois garçons (avec Hippolyte Hergué et Kévin Ferreira, NDLR), ça faisait 20 ans qu’on n’avait plus eu d’équipes de garçons en tumbling. C’est génial d’avoir la chance de vivre cette belle aventure. »
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Mais peu de temps avant cette première échéance mondiale, il doit faire face à un coup dur. Il se blesse. Une fracture de fatigue au tibia qui aurait pu compromettre ses chances, mais il a réussi se remettre sur pied à temps. « J’ai repris il y a quelques semaines, j’avais dû arrêter un mois », éclaire-t-il. Une blessure qui l’avait toutefois empêché de s’aligner sur l’étape de coupe du monde d’Antibes courant octobre. « J’aurais dû la faire mais je me suis blessé. Ça arrive. Le principal, c’est que j’ai réussi à revenir en forme pour les Mondiaux. »
Des Championnats du monde qu’il veut savourer. « Le niveau international est très élevé, donc mon premier objectif est de prendre du plaisir, de réussir ce que je sais faire et de montrer qu’on est là » , livre-t-il.

Des racines sportives
Fils de l’ancien footballeur professionnel Florian Maurice, ancien international français passé notamment par l’Olympique Lyonnais, le Paris Saint Germain ou encore l’Olympique de Marseille, aujourd’hui directeur sportif du club de l’OGC Nice, Tylan Maurice a grandi dans une famille où le sport est une seconde nature. Sans toutefois avoir eu quelconque pression de le pratiquer à haut-niveau. Car finalement les choses se sont faites naturellement. « Mon père, c’est mon père avant tout. Même s’il a été footballeur professionnel, je le voyais surtout comme mon père » , confie-t-il. « Il a toujours voulu qu’on fasse du sport, car c’est important, mais peu importe lequel. Peu importe le niveau. L’essentiel était qu’on se sente bien. Il a toujours été très investi, il suit tout ce que je fais. Il me conseille aussi quand j’en ai besoin, j’ai de la chance car il sait de quoi il parle. »
Et maintenant ? Quel chemin de route compte-t-il prendre ? Avancer au jour le jour où se projeter vers un avenir un peu plus lointain ? « Maintenant que je suis dans le circuit international, j’aimerais bien faire durer les choses le plus longtemps possible. En avril, il y aura les Championnats d’Europe, et en novembre prochain, à nouveau les Mondiaux. Je veux me donner les moyens de voir où ça peut me mener. J’ai envie d’en profiter. Mais sans me mettre la pression. Je verrai où ça me mène, mais j’ai envie de tout mettre en oeuvre pour faire les choses bien. »
Tylan Maurice avance désormais porté par l’envie, la sérénité et cette flamme retrouvée. Celle de l’enfant qui, un jour, est tombé amoureux du rebond. Celle du jeune homme épanoui et bien décidé à profiter de toutes les opportunités qui vont s’offrir à lui dans un sport qui le guide depuis tant d’années.






