Ce mardi 3 juin, à La Montgolfière, a eu lieu la première diffusion du court-métrage Golden Soul, réalisé par Agathe Breton, qui met en avant Mélanie De Jesus Dos Santos avant et après les Jeux Olympiques de Paris. Dans ce film, on suit la gymnaste dans sa préparation et dans son après Jeux, se ressourçant dans son île natale, la Martinique.

À travers son regard engagée et intime, Agathe Breton, ancienne footballeuse devenue photographe et réalisatrice, tisse des liens forts avec les sportives qu’elle suit. Sa caméra capte l’invisible, les silences, les doutes, les renaissances. Golden Soul n’est pas un film sur une athlète, c’est un film avec elle.
L’arrivée à La Montgolfière, située dans le 10ème arrondissement de Paris, se fait avec une expositions de photos prises par Agathe. On peut y découvrir Marine Boyer dans des photos naturelles prises à l’INSEP, Romane Dicko, Marie Patouillet, Cassandre Beaugrand et plein d’autres athlètes.
La projection du film était précédée par un talk portant sur l’intimité des athlètes et la manière dont on peut la raconter. Animé par Cléo Hénin, Garance Marillier, Blandine Pont, Sylvain Ventre et Agathe Breton ont voulu mettre un point d’honneur sur l’importance de parler de la santé mentale des athlètes.
Le talk se déroulait dans la salle principale. Plantes, canapés, tables et chaises, tout était mis en place pour qu’une vraie discussion entre la centaine de personnes présentes dans le public et les intervenants puisse avoir lieu. Une ambiance chaleureuse s’est installée dans la salle au fil de l’échange et une bienveillance à l’égard des sportives présent.e.s émanait.
Parmi les spectateurs il y avait quelques visages familiers pour Mélanie : Coline Devillard, Aline Friess, Lorenzo Sainte-Rose ou encore les fraichement médaillées européennes, Lorette Charpy et Djenna Laroui. Des membres de sa famille sont également venues y assister.
Une rencontre basée sur la confiance
Agathe Breton raconte avoir rencontré Mélanie à l’Insep après avoir collaboré avec d’autres athlètes féminines, avant de la revoir par l’intermédiaire de Sylvain Ventre, son agent. C’est à partir de ce moment que les deux femmes ont appris à se connaitre, Agathe l’accompagnant régulièrement en compétition pour capturer des moments de vie.
Pour le tournage, Mélanie a été suivie par Agathe Breton et Sylvain Ventre pendant deux ans, puis en Martinique pour une semaine. « Pendant tout le temps qu’on a passé ensemble, on a tissé des liens. C’est sincère. Et ce qu’on a produit c’est le fruit de notre lien. » explique la réalisatrice. Après visionnage du court-métrage, c’est d’ailleurs ce qui en ressort, la sincérité du récit et le naturel des images.
Son retour en Martinique après les Jeux sonne comme une nécessité pour la gymnaste qui ressentait le besoin d’aller se retourner dans l’Ile qu’elle a quittée il y a près d’une dizaine d’années pour poursuivre son rêve, « C’était un vrai symbole de revenir, d’être là-bas, avec elle pour la raconter« . Dans le reportage, on voit Mélanie avec des proches qui jouent aux dominos, puis sur un bateau de pêche, canne en main, elle explique pratiquer la pêche depuis son enfance. On la découvre hors des justaucorps et des praticables dans un environnement qui l’a bercée et dont elle s’est séparée. Golden Soul agit comme un journal intime sur lequel aucune écriture ne serait nécéssaire pour réussir à le lire et à l’interpréter.
C’est le naturel qui domine dans Golden Soul, les mots de Mélanie et son ressenti sont la priorité. « Même en connaissant les dessous de l’histoire, dans le documentaire on respecte ce qu’elle a envie de nous dire. » Ce sont 13 minutes de documentaire, fortes en émotions où le naturel et la pureté dominent.
Lorsque l’on regarde le court-métrage, ce qui saute aux yeux c’est la beauté des images. Elles sont plus bruyantes, autant que le son et les paroles. « Je respecte ce qu’on a envie de me dire, ou de ne pas me dire. Dans le film il y a des non-dits, et je trouve que le silence dit beaucoup« . La démarche de Sylvain et d’Agathe était principalement dans l’accompagnement de Mélanie avant de capturer des images. Une réelle relation de confiance a du être créée. Ils expliquent que leur objectif n’était pas uniquement de monter une documentaire et couper court, et que pour ce faire il faut comprendre l’athlète dans ses émotions et ses objectifs.
Golden Soul prend fin sur un plan large de Mélanie au coucher du soleil martiniquais. À la fin de la diffusion, c’est une avalanche d’applaudissements qui prennent place dans la salle pendant près d’une longue minute. Puis un plus court échange avec Agathe et Sylvain prend place, plusieurs spectatrices qui prennent le micro laissent échapper quelques larmes. Beau, sera le mot qui reviendra le plus souvent… On pourrait en chercher d’autres, mais ce soir-là, ce mot là suffit, tout simplement.
Golden Soul sera disponible sur la plateforme Togethxr, la date de sortie reste inconnue pour le moment.