Finaliste au saut lors des derniers championnats d’Europe et champion de France en titre sur ce même agrès à Mulhouse, Zachari Hrimèche était un prétendant sérieux pour Rio. Mais lundi soir, il a appris qu’il avait été retenu en tant que premier remplaçant et non en tant que titulaire. Une grande déception pour le pensionnaire de l’INSEP.
Le bonheur des uns fait malheureusement le malheur des autres. Lundi soir, tandis que certains exultaient, d’autres se désolaient. A l’image de Zachari Hrimèche, champion de France en titre au saut de cheval. Généraliste de talent avec des dispositions certaines au saut et au sol comme il a pu le montrer ses derniers mois, le sociétaire de Vélizy qui a débuté la gym à l’âge de 6 ans au club de Laval avait tout le potentiel pour disputer les prochains Jeux Olympiques. Mais lundi soir, son rêve est parti en fumée en l’espace d’un instant. En l’espace d’un clic. Via le communiqué officiel de la Fédération, il a découvert que son nom ne figurait pas parmi les titulaires mais parmi les remplaçants. “J’étais vraiment déçu quand j’ai appris la nouvelle. C’était vraiment dur car on se prépare pour ça. Pour faire les Jeux. Quoiqu’il arrive, il faut rester motivé. J’essaie de relativiser“, confie-t-il non sans une pointe de tristesse dans la voix avant d’ajouter : “Je sais que je suis passé à un chouia de la qualification. Dès que j’y pense, c’est encore plus dur. Mais bon, il faut continuer à travailler. Je ne veux pas passer une nouvelle fois à côté des Jeux en 2020 ! Je ne veux pas vivre deux fois la même situation !”
A tout juste 19 ans, le pensionnaire de l’INSEP a encore le temps devant lui. Depuis la parution de la liste, lundi soir, il n’a cessé de recevoir des messages de soutien. Souvent son âge revient sur le devant de la scène. Souvent, on lui dit qu’il est encore jeune et que ce n’est que partie remise. Des messages de soutien qui le touchent mais qui ne comblent pas sa peine. “C’est vraiment sympa tous les messages que je reçois, ça me touche, c’est important de se sentir soutenu, mais lorsqu’on me dit que je suis jeune, ça ne me réconforte pas. Je pensais avoir le niveau pour faire les Jeux donc l’âge dans tout ça n’a pas beaucoup d’importance”, livre-t-il.
Remplaçant numéro 1, Zachari Hrimèche va suivre toute la préparation des Jeux comme les titulaires. Car en cas de blessure, il peut rentrer dans l’équipe jusqu’à 24 heures avant le début de la compétition, soit des changements qui peuvent être effectués jusqu’au 4 août. “J’arriverai sur place le 1er août et puis je repartirai peu de temps après la compétition”, précise-t-il. Pour l’heure, le prochain rendez-vous se tiendra en Grande-Bretagne. Un match auquel il va participer, Samir Aït Saïd n’y participant pas. “C’est une bonne expérience ce match, ça permet de rester dans la continuité de toute cette saison. Et puis, il faut être là pour le groupe, c’est important“, souligne-t-il.
Car si Zachari est déçu pour lui, il n’en reste pas moins content pour les autres. Aucune animosité ne sort de son discours. Au contraire. “C’est une belle équipe. Tout le monde mérite sa place. Je sais que c’était super serré avec Axel mais je pense qu’il apporte un plus sur le total équipes, c’est ce qui a dû faire la différence. Il a aussi un potentiel de finale car c’est un bon spécialiste aux parallèles”, analyse-t-il.
Déçu mais loin de se laisser abattre, Zachari se concentre désormais sur l’avenir, bien décidé à progresser pour devenir un incontournable de l’équipe de France, à l’image d’un Samir Aït Saïd ou d’un Cyril Tommasone. “J’ai de grandes ambitions”, sourit-il. “Je dois m’améliorer au concours général, il faut que je lâche aucun agrès. Je veux figurer parmi les meilleurs mondiaux et faire des médailles lors des compétitions internationales. Il faut que je sois plus stable sur les six agrès et que j’augmente mes notes de départ. Au saut, je le travaille déjà en fosse, mais il faut que je puisse sortir en compète une lune double avant carpé demi-tour.” Quant à la relève qui pousse derrière, pour le champion de France au saut, c’est une très bonne chose. “C’est encore plus motivant, ça donne encore plus envie de se surpasser. Plus il y aura de monde, plus il y aura d’émulation. Moi je suis ravi qu’il y ait de la concurrence“, explique-t-il. Et de conclure : “C’est bon signe pour la France !”.
Redécouvrez les deux sauts de Zachari Hrimèche aux championnats de France de Mulhouse :