Zachari Hrimèche : “Dans la vie, il arrive que des choses se passent et il faut réussir à en tirer le meilleur”

Il est l’un des grands absents de ces championnats d’Europe de Glasgow. Actuellement en train de purger une suspension de 6 mois pour “problème de comportement”, Zachari Hrimèche s’est exilé en Angleterre le temps de pouvoir réintégrer une structure de haut-niveau française et l’équipe de France. Que devient-il depuis l’annonce de sa suspension et comment vit-il cette mise à l’écart ? Le point sur sa situation.

L’affaire avait fait grand bruit… En mai dernier, l’information commençait à circuler dans les couloirs avant qu’elle ne s’officialise sur les réseaux sociaux. Suite à des problèmes de comportement pour lesquels il avait été mis en garde, Zachari Hrimèche, l’un des meilleurs généralistes français actuels, apprenait qu’il était suspendu pour une période de 6 mois par la Fédération. Une suspension qui entraînait son impossibilité à pouvoir s’entraîner à l’INSEP et qui lui fermait également les portes de l’équipe de France durant ces 6 mois de mise à l’écart. Un coup dur pour l’un des chouchous du public français qui visait une sélection pour les Championnats d’Europe de Glasgow. Lorsque cette affaire a éclaté, il s’était alors confié sur sa page Facebook et expliquait trouver “cette sanction très dure” avant d’ajouter que “Si cela a pu arriver, c’est que j’ai des choses à changer. Je vais travailler sur moi-même, sur ma gym, trouver le moyen de gravir des marches pour atteindre mes rêves et faire kiffer tous ceux qui me supportent.”

Si cette suspension est un coup de massue, Zachari a trouvé une solution pour rebondir afin de pouvoir continuer à s’entraîner dans de bonnes conditions, sans cumuler trop de retard. Et depuis trois mois maintenant, il s’entraîne en Angleterre, au South Essex, un des meilleurs club au monde situé en périphérie de Londres. Un exil forcé qui lui offre ainsi l’opportunité de travailler aux côtés de gymnastes talentueux tel que Max Withlock, double champion olympique à Rio en 2016 et multiple médaillé mondial et européen. “Je suis super bien ici. J’ai été très bien accueilli et c’est super formateur pour moi. Je relativise par rapport à cette suspension. Parfois, dans la vie, il arrive que des choses se passent, des choses auxquelles on ne s’attend pas forcément, mais il faut réussir à en tirer le meilleur. C’est ce que j’ai réussi à faire et c’est ce que South Essex me permet de faire grâce à leur accueil. Si j’avais été en équipe de France, je n’aurais certainement pas eu l’autorisation de partir m’entraîner en Angleterre donc je me dis que c’était le moment où jamais et que c’est une expérience supplémentaire pour moi” , confie Zachari.

Zach

Aux côtés de Max Whitlock, Brinn Bevan ou encore Reiss Beckford, Jay Thomson et Hayden Skinner, Zachari découvre une autre philosophie. “C’est très formateur de découvrir d’autres choses. Je peux m’enrichir de tout cela et je progresse bien alors je suis content“, sourit-il. Ce qu’il aime à South Essex, c’est toute l’effervescence qu’il y a là-bas. L’ambiance dans la salle d’entraînement et ce mélange des niveaux. “Les gyms de haut-niveau s’entraînent en même temps que les plus petits, j’aime cette atmosphère. Cela change de l’INSEP où nous sommes qu’entre-nous” , livre-t-il.

Autre différence, les entraînements. “Les entraînements sont beaucoup plus condensés et on s’entraîne également pendant l’heure du déjeuner. Au début, ça m’a fait un peu bizarre mais j’ai fini par m’y habituer. On s’entraîne par exemple de 11h à 15h ou de 12h à 16h, je n’étais pas habitué à ça en France, c’était tout nouveau pour moi” , explique celui qui profite également de ce séjour londonien pour approfondir son anglais. “C’est l’occasion ou jamais ! Je vais peut-être finir bilingue” , lance-t-il ! “Blague à part, j’ai bien progressé donc je suis content. En plus je suis motivé ! 

S’il est heureux en Angleterre, il lui tarde tout de même de pouvoir revenir en France et de porter à nouveau fièrement les couleurs tricolores lors des compétitions internationales. “Yann Cucherat et Kevinn Rabaud, le DTN, comptent sur moi. Je sais que j’ai leur soutien et qu’ils attendent mon retour. Maintenant, c’est à moi de performer à la revue d’effectifs en octobre prochain pour voir si je peux réintégrer le collectif France. Je m’en donne les moyens chaque jour en allant bosser dur à l’entraînement avec cet objectif de faire partie de l’équipe aux prochains championnats d’Europe et de revenir pour faire une médaille !” Un objectif et des rêves plein la tête qu’il va se donner les moyens d’atteindre en “bossant à fond sur les 6 agrès afin d’avoir toutes les cartes en main pour être utile à l’équipe pour la qualification olympique“. Une motivation sans faille et une soif de revanche qui l’aident à se surpasser chaque jour et qui auront fini par transformer cet exil forcé en terre londonienne, loin de l’équipe de France, en une petite parenthèse qui se sera finalement révélée enrichissante…

Charlotte Laroche pour Gym and News
Photo de Une Cybile Photography

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