Vous avez la parole avec… Samir Aït Saïd

En pleine rééducation après sa lourde blessure au tibia contractée devant les caméras du monde entier aux Jeux Olympiques de Rio, Samir Aït Saïd se prépare à faire son retour. Quand pourrons-nous le retrouver sur les plateaux de compétition ? Pour le moment, il garde un peu de suspens… Pour l’heure, il a accepté de répondre à vos questions pour la troisième édition de la Foire aux questions. Le principe est simple : c’est vous, lecteurs et lectrices de Gym and News, qui m’avez envoyé vos questions que je lui ai ensuite transmises.

A quel âge as-tu commencé la gym ? Et dans quel club ?
A 6 ans au club de Champigny-sur-Marne

Pourquoi as-tu commencé la gym ?
Totalement par hasard… je voulais m’amuser sur le trampoline et les anneaux !

Reviens-tu parfois dans ton premier club par nostalgie ? 
Très rarement malheursement… par manque de temps

N’as tu jamais voulu devenir entraîneur de gymnastique ? Si oui pourquoi ? Si non, pourquoi ?
J’ai toujours été passionné par la kiné mais pourquoi pas donner un coup de main plus tard sur la prépa aux anneaux des gyms.

Ta chute à Rio t’a t’elle démoralisé ou alors t’a t-elle motivé plus que jamais pour réussir les Jeux ?
J’ai forcément été très touché car j’étais largement capable de ramener cette médaille pour le clan français. Mais c’est la vie… On ira la chercher à Tokyo tous ensemble !

As-tu déjà eu envie de baisser les bras ?
Jamais ! Ce n’est pas dans mon tempérament. Tant que la tête du roi n’est pas tombée, il n’y pas échec et mat (Rires). Alors on retourne au boulot et on ne se morfond pas…

 

samir aït saïd

Quel était ton objectif en venant aux JO ?
Ramener cette médaille !!!

Comment devient-on spécialiste des anneaux ? C’est un choix personnel ou est-ce les circonstances ? 
Les circonstances… J’ai eu la chance d’être puissant naturellement étant gamin. Du coup j’en ai profité pour m’entraîner dur et augmenter mon niveau aux anneaux.

As-tu souffert lorsque tu t’es blessé à Rio ?
Non je n’ai pas eu mal sur le moment. C’est après quand les brancardiers m’ont fait tomber, avant de me mettre dans l’ambulance que j’ai réellement eu mal… (Atrocement même !!!)

Devenir spectateur des Jeux a-t-il été compliqué pour toi ?
Oui surtout que j’étais qualifié pour la finale des anneaux. Et quand j’ai vu les notes du podium, j’avais largement de quoi rapporter une breloque de plus pour le clan français.

Tu as donné l’impression de n’avoir même pas hésité une seconde sur ton retour après ta blessure. Est-ce vraiment le cas ou as-tu eu quand même un instant de doute ?
Non du tout… Mon cerveau est formaté pour aller chercher cette médaille olympique, alors je me battrai à 200% pour aller la décrocher. Je veux montrer à tout le monde, à travers mon histoire, qu’il est possible de réaliser nos rêves même quand le sort s’acharne un petit peu.

Ce n’est qu’une fracture et il y a donc pire dans la vie. Des champions qui devaient réaliser de belles choses sur le plan sportif ont perdu la vie dans un accident d’hélicoptère. Je n’ai pas le droit de me plaindre.

Comment as-tu vécu le fait que tu n’as pas pu réaliser tes rêves jusqu’au bout (par rapport aux Jeux de Rio) ?
J’ai deux objectifs : le premier, devenir champion olympique, le second devenir kiné. Ma déception a été compensée par mes études. Puis il faut savoir relativiser. Ce n’est qu’une fracture et il y a donc pire dans la vie. Des champions qui devaient réaliser de belles choses sur le plan sportif ont perdu la vie dans un accident d’hélicoptère. Je n’ai pas le droit de me plaindre.

Comment te sentais-tu mentalement après ta blessure aux Jeux de Rio ?
Très triste de ne pas avoir pu  remporter cette médaille. Mais je me disais qu’elle sera pour 2020 !

Pour quelle compétition penses-tu être rétabli ?
SURPRISE (Rires). Bientôt…

Qu’est-ce que ça te fait de porter les couleurs de la France ?
C’est une fierté de se battre pour la France. Et je ne vous parle pas de la Marseillaise quand on gagne une compétition… Je ne veux plus descendre du podium (Rires). C’est pour ce privilège que je veux retourner dans la salle et m’entraîner dur, pour (re)vivre des moments comme ça.

Te sens-tu prêt à reprendre l’entraînement après tes partiels de kiné ?
Je viens de terminer mes partiels (le 20 mars) donc oui je suis prêt. Je ne supporte pas de ne pas faire de sport. Je ne tiens pas en place !

Que t’a-t-il manqué en 2015 aux championnats d’Europe pour battre le grec Petrounias ?
Honnêtement il a été meilleur que moi. C’est donc normal qu’il me passe devant…  Je n’ai pas pilé ma sortie et j’ai eu de la balance durant le mouvement. Il faut savoir dire quand l’adversaire a été meilleur. Mais attention je n’ai pas dit mon dernier mot !

Depuis 2015, Petrounias a gagné toutes les médailles d’or aux anneaux dans les grandes compétitions, qu’a-t-il de plus ?
Il a une maîtrise parfaite de ses exercices.  Puis le fait de faire toutes les compétions dont les Coupes du monde lui permettent de se créer un nom et une place dans les cerveaux des juges.

Que penses-tu de Petrounias ? Penses-tu qu’il est indétrônable ?
C’est un champion et il l’a encore prouvé. Non je ne pense pas qu’il soit indétrônable. Il faut juste continuer à bosser à fond… Moi j’y crois donc hoppppppp au boulot

Quel est le gymnaste que tu admires le plus ? Quelle est la gymnaste que tu admires le plus ?
Je ne vais pas dire  Uchimura ou biles car bon… on sait tous qu’ils sont des machines. J’aime beaucoup Berki. Je trouve qu’il a la classe sur les arçons. Concernant les filles, je m’y connais moins… Mais je dis sans hésitations Marine ou Oré.

Jusqu’à aujourd’hui, quel est le moment de ta carrière qui te rend le plus fier ?
Mon titre de champion d’Europe après ma blessure avant les JO de Londres.

Comment fais-tu pour toujours garder cette hargne et cette soif de revanche ?
Heu je ne sais pas… je suis trop déterminé !

De qui es-tu le plus proche au sein du collectif France ?
Je suis très proche de Guillaume Augugliaro. C’est un mec bien avec un talent de dingue… Ce gars est un métronome quand il est dans une équipe. Il l’a prouvé sur la compétition la plus stressante qui puisse exister ( Test event=> sélection olympique) en faisant un match quasi parfait ! Chapeau le Roumain (Rires).

Samir et guillaume

Quelle est la partie de ton corps qui nécessite le plus de travail musculaire ?
Mon membre supérieur car c’est lui qui fait le boulot sur les anneaux.

Comment vis-tu ta nouvelle notoriété ? Est-ce qu’on t’arrête dans la rue maintenant ?
Cette blessure a été médiatisée dans le monde entier  alors effectivement on me reconnaît parfois dans la rue quand je sors. Mon objectif est de devenir champion et pas un people… Aujourd’hui, j’ai  effectivement des médailles mais je ne suis pas un champion. Donc il y a du boulot !

Comment se passe précisément une journée à l’INSEP pour toi ?
Je suis à l’INSEP tous les jours pour effectuer ma kiné et ma réathlétisation. Je jongle entre ça et la fin de mes études… Des journées chargées !

 

Quelle est la chose qui te manque le plus depuis que tu t’es blessé ?
SANS HÉSITATION LA COMPÉTITION !

Propos recueillis par Charlotte Laroche
Questions : lecteurs et lectrices de Gym and News

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