Elle est la gymnaste française actuelle la plus populaire. Médaillée de bronze par équipes aux derniers championnats d’Europe de Bern, il y a un peu moins d’un an, et membre de l’équipe de France olympique, à Rio en août dernier, Oréane Lechenault a accepté de se prêter au jeu de la foire aux questions. Vous avez été très (très) nombreux à vouloir lui poser des questions. J’ai donc dû faire un tri et laisser de côté les questions qui ne concernaient pas sa vie en tant que gym de haut-niveau. Après Edgar Boulet, Emilie Le Pennec et Samir Aït Saïd, place à la quatrième Foire aux questions !
Pourquoi as-tu commencé la gym ?
A la base ma mère m’a fait faire plein de sport : danse, baby gym, etc. mais rien ne me plaisait vraiment jusqu’au jour au j’ai vu de la gym à la tv et là j’ai voulu faire ça. Là ma mère trop contente que je fasse du sport, m’a inscrite à l’Ancienne de Paris. Le club était à 10 minutes à pied de chez moi.
As-tu toujours voulu faire de la gym ?
Je ne sais pas mais dès que j’ai vu ce sport à la télé, cela m’a donné envie de faire des pirouettes dans tous les sens.
Quel autre sport aurais-tu voulu faire ?
Je ne sais pas trop…Je ne me suis jamais posée vraiment cette question j’aime tellement la gym mais peut être l’athlétisme.
Pas trop déçue de ne pas avoir été sélectionnée pour les Championnats d’Europe ?
Si déçue bien sûr mais je n’étais pas prête pour ces championnats d’Europe.
Qu’as-tu ressenti en voyant le nom des autres filles ?
Très contente pour les filles car elles ont toutes travaillé dur pour être sélectionnées
Déçue de ne pas avoir été sélectionnée pour Jesolo ?
Ben si… Je suis toujours déçue de ne pas être sélectionnée
Quelles nouveautés travailles-tu à chaque agrès ?
Au saut : Yourchenko double vrille.
A la poutre : une nouvelle entrée et de nouvelles liaisons.
Au sol : Double vrille demi et double tendu.
Aux barres : Yaegger carpé et des liaisons.
Qu’as-tu ressenti quand tu as retrouvé Nellu Pop de Créteil ?
J’étais contente surtout que je l’ai beaucoup vu en 2016 lors des différents tests et compétitions avec l’équipe de France.
Es-tu toujours en contact avec Eric et Céline Boucharin ? Te manquent-ils ?
Oui ils me manquent beaucoup mais j’ai Eric et Céline très régulièrement au téléphone.
Le Pôle de Toulon te manque-t-il ?
Oui énormément même si je trouve que c’est super à l’INSEP, Toulon me manque
As-tu gardé des contacts avec les filles de Toulon ? Si oui, lesquelles ?
Oui bien sûr… On n’efface pas 5 ans de vie commune comme ça, je suis en contact avec toutes les filles : Océane, Mathilde, Emilie, Sheyen, Léa et même les plus anciennes comme Eva et Lauryn…
Quel est ton moment préféré dans toute ta carrière de gymnaste ?
Mon moment préféré est l’année 2016 dans sa globalité.
Es-tu fière d’avoir atteint un si haut-niveau ?
Oui je suis très fière car ce n’est pas facile tous les jours. Dans la vie d’une sportive il y a des hauts et des bas, mais je n’ai jamais rien lâché et je me suis accrochée donc oui je suis fière de moi
Les méthodes d’entraînement sont-elles différentes entre le Pôle de Toulon et l’INSEP et as-tu ressenti des difficultés d’adaptation ?
Oui, les méthodes de l’INSEP sont très différentes du Pole de Toulon et effectivement j’ai eu des difficultés d’adaptation mais là je crois que je tiens le bon bout.
Pourquoi le pseudo Oréane_Simba sur Instagram ?
Il y a tellement de monde qui a pris mon nom que je ne peux même plus l’utiliser ! J’ai dû prendre un pseudo. Alors pourquoi celui-là, c’est un joke avec ma grande sœur Enola. Petite, elle adorait le Roi Lion.
Es-tu stressée lors de tes compétitions ?
Oh oui… Le stress m’a fait perdre souvent mes moyens mais aujourd’hui ça va beaucoup mieux. J’ai appris à mieux le maîtriser.
Comment fais-tu pour ne pas stresser ?
Il n’est pas possible de ne pas avoir de stress lors des compétitions. Pour avoir un « bon » stress, je travaille avec un préparateur mental. On met au points des techniques : mots clefs, respiration, visualisation mentale, etc.
Le lendemain des entraînements, ressens-tu des courbatures ou des signes de faiblesse qui par exemple te rendent moins performante à l’entraînement suivant ?
Lors de la reprise, après quelques jours de repos, oui c’est dur de « repartir ». J’ai quelques courbatures mais ça ne dure pas. Parfois j’ai des semaines, surtout à l’approche des compétitions, où les entraînements sont plus difficiles et le vendredi, je n’ai plus de jambe, de bras… Bref, j’ai plus de jus !
Que veux-tu faire comme études et comme métier ?
J’aimerais être institutrice ou orthophoniste
Peux-tu me décrire une de tes journées type ?
Je me lève à 6H45, je me prépare et déjeune. Je vais en cours pour 7h45. A 10h, je suis à la gym jusque 12h30/13h. Ensuite, je mange. Reprise des cours à 14h. 16h30 entrainement jusque 19h. Selon les jours, le soir, c’est kiné, rattrapage des cours ou étude pour les devoirs. Le mercredi après-midi, je n’ai pas gym le plus souvent c’est les devoirs sur table. Le samedi, on a gym environ 3 fois par mois.
Comment t’adaptes-tu au fait que tu as grandi et y a-t-il une raison à cela ?
Comme tout le monde je grandis et heureusement ! Je suis contente j’ai pris quelques centimètres. Du coup, à la gym, tous mes repères ont été chamboulés. Il a fallu que je dompte mon nouveau corps. Cela commence à aller mieux mais ça n’a pas été tous les jours facile.
Quelle a été ta réaction quand tu as su que tu étais prise dans l’équipe des Jeux ?
La joie, la fierté, mais aussi un gros ouf de soulagement ! C’était un mélange d’émotion incroyable. A cet instant, j’allais réaliser mon rêve, c’était un truc de fou !
Que faisais-tu au moment où tu as appris ta sélection pour les Jeux ?
J’étais devant mon ordi à Toulon ! Avec Loan, on n’arrêtait pas de surfer sur Internet. On était en stress. Alors quand on a vu nos noms sur la page Facebook de la fédé, on a hurlé de joie.
A quel moment as-tu commencé à te dire que tu pouvais être dans l’équipe des Jeux ?
Après le Test Event. J’avais fait une bonne compétition (sol et barres). J’avais prouvé que je pouvais tenir la pression. Là je me suis dit que c’était possible mais ce n’était pas gagné. Il ne fallait pas que je me mette la pression…
Y-a-t-il eu un moment où tu as arrêté de croire à une possible sélection pour les Jeux ?
Franchement, non, même si 2015 n’a pas été une super année. C’était mon objectif, mon rêve… Il a toujours était en moi, gravé dans ma tête. Eric et Céline ont toujours été là pour me soutenir, m’accompagner dans cette quête. Ils y ont toujours cru et moi aussi…
Est-ce que tu avais pensé un jour pouvoir faire les Jeux ?
J’en rêvais comme beaucoup de sportifs mais de là à les faire, il y a un monde… Mais petit à petit au fil des années le rêve est devenu de plus en plus accessible. Et j’ai commencé à y croire vraiment après le test Event.
Quel était ton objectif en venant aux Jeux ?
Pour moi tenter une finale aux JO et entrer au concours général.
Faire les JO est-il plus stressant que les autres compétitions ?
Pour moi, la compétition la plus stressante a été le Test Event. Si tu ne réponds pas présente, ton équipe peut être éliminée ! Cependant les JO, c’est aussi très stressant, car il n’y a rien de plus haut comme compétition, c’est le GRAAL !
Quel est ton plus beau souvenir : Test Event, podium à Berne ou les Jeux ?
L’année 2016 fut une année de plaisir ! Je n’ai que des souvenirs merveilleux et différents… Le Test Event : Une compétition avec un stress indescriptible : Une heure de retard, une joie indéfinissable de qualifier la France aux JO. On l’avait fait avec les filles. On était plus qu’une équipe. Les championnats d’Europe : des qualifs difficiles mais un super esprit d’équipe puis la médaille le podium, c’était trop bien. Les JO, the Graal : une équipe qui prend du plaisir et une grande fierté de faire partie de l’aventure. C’est impossible pour moi, de ne retenir qu’un souvenir…
Quel est ton moment préféré de l’année 2016 ?
Test Event, médaille de Bronze aux championnats d’Europe, Jeux Olympiques, j’ai vécu une année 2016 exceptionnelle.
Quel est le moment que tu as moins aimé en 2016 ?
J’en ai 2 ! Lorsque j’ai dû être forfait à cause de mon genou pour les finales sol et barres à Jesolo et à Mulhouse lors de la finale barres avec ma chute à la sortie.
Depuis ton début en gym combien de compétitions as-tu faites ? (Jusqu’au 12 mars pour le Top 12 ).
Oh là là… ça c’est une colle ! Je dirais plus d’une cinquantaine mais je n’ai jamais compté.
Tu as beaucoup progressé en un an en 2015. Tu avais dû mal à te faire une place en junior et moins d’un an après tu es sélectionnée pour les Jeux. Qu’est-ce qui a fait le déclic ?
L’année 2015 a été une année très difficile. Je perdais mes moyens en compétition. Après ma blessure en 2014, je me suis mise à douter ! Du coup, je me suis mis la pression sans m’en rendre compte. Le déclic : le travail, le soutien de ma famille et surtout de mes entraîneurs qui m’ont fait matcher encore et encore pour que je prenne de la confiance en moi. Sans eux, je n’aurais jamais pu réaliser mon rêve.
On te voit toujours avec une détermination sans faille mais as-tu eu des moments de doute ? Des envies de tout laisser tomber ? J’ai des failles comme tout le monde et heureusement… Parfois je doute, parfois j’ai peur, parfois, je râle, parfois, je m’énerve quand ça ne va pas comme je veux ! Par contre, je n’ai jamais voulu abandonner la gym même dans les moments les plus difficiles. Je suis déterminée et tenace. Ma devise : Tomber, c’est apprendre à se relever et à devenir plus fort.
Comment se déroule un stage du collectif France ?
Toutes les filles du collectif sont réunies. On partage le même lieu d’hébergement et les repas. On s’entraîne avec nos entraîneurs par petits groupes. On a des séances communes comme, par exemple, la chorée et des temps d’échanges avec le staff.
Tu es particulièrement appréciée par les fans. Ta notoriété est parfois plus forte que certains autres gymnastes, ça ne te dérange pas ?
C’est vrai qu’il y a beaucoup de personnes qui me suivent. Je n’en reviens pas. Ça ne me dérange pas et puis, si cela peut contribuer à donner des vocations et à faire connaître un peu plus la gym, je trouve ça génial.
Aimes-tu quand les gens te demandent des autographes ?
Je suis plutôt réservée mais je suis toujours contente de faire plaisir à mes fans. Je les adore, ils ou elles sont toujours là pour les moments de joie mais aussi de tristesse. Ça m’aide beaucoup. Et puis, quand une petite fille te dis qu’elle fait de la gym un peu grâce à toi, c’est super émouvant.
Avec qui t’entends-tu le mieux à l’INSEP ?
Difficile de répondre ! Je m’entends bien avec toutes les filles. Je les apprécie toutes pour plein de raisons différentes. On est une vraie famille…
Quel est l’élément que tu préfères ?
Back full tendu au sol ou full in tendu.
Combien de temps fais-tu de la gym par semaine ?
En moyenne, je m’entraîne 30 heures.
Quelle était ta plus grande peur lorsque tu as commencé la gym ?
Aucune.
Pourquoi ne fais-tu jamais de costal à la poutre ?
Ce n’est pas un élément qui m’attire, j’ai préféré travailler d’autres éléments comme le Onodi.
Pourquoi être passée d’une sortie double tendu aux barres à une sortie en double avant ?
Tout simplement parce que j’ai « perdu » mon double tendu. J’avais du mal dans les repères et je me sentais mieux en double avant.
Penses-tu pouvoir bientôt mettre un double tendu dans ton enchaînement au sol ?
J’espère, je travaille beaucoup pour cela. Le plus dur pour moi, ce n’est pas de le mettre mais qu’il soit bien pris en tendu et non en carpé car sinon tu perds beaucoup de points. C’est ce qui m’était arrivée au Massilia en 2015.
Quel est ton justaucorps préféré parmi ceux de l’équipe de France et ceux de la nouvelle collection Moreau ?
Mon justo préféré parmi ceux de l’équipe de France est celui des JO. Pour la nouvelle collection Moreau elle n’est pas encore sortie. Je devrais la découvrir bientôt.
Ta petite sœur veut-elle marcher dans tes pas de gymnaste ?
Alana est encore trop petite, pour l’instant elle prend plaisir à faire de la gym et du triathlon… Elle fera ses choix sportifs en grandissant.
Regrettes-tu des choses dans ta carrière ?
Non je n’ai pas de regret enfin un seul… la fermeture du pôle de Toulon et le départ d’Éric et Céline.
Quels sont tes objectifs désormais ?
Reprendre mon niveau à tous les agrés en rentrant quelques nouveautés pour les championnats du Monde.
Penses-tu pouvoir faire les Jeux de Tokyo sachant que peu de gymnastes françaises ont réussi à aller deux fois aux Jeux ?
Je ne sais pas mais une chose est sure, je vais tout faire pour. Je suis venue à l’INSEP pour un cycle olympique. Les JO de Tokyo sont mon objectif, je vais tout mettre en œuvre pour réussir ce nouveau challenge.
Propos recueillis par Charlotte Laroche pour Gym and News.
Merci à vous, chers lecteurs et lectrices, pour l’envoi de toutes vos questions. Et merci à Oréane d’avoir pris le temps de répondre à toutes vos questions.
Coucou Oréane, à quelle âge as-tu commencé la gym de haut niveau. J’ai une photo de toi et moi mais je ne sais pas comment te l’envoyer.bisous Camille
Je crois que je dois être une de tes plus grande fan ! Un conseille même si je suis plus petite que toi sois propre tu peux le faire je crois en toi ❤️!bisous MA Oré?je t’aime? lucie rolin 12ans.camille oreane a commencer le sport de haut niveau a l’âge de 12ans a Toulon mais en faisait déjà pas mal a l’âge de 10ans avec Créteil ?
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