Valentine Sabatou : “J’ai tourné la page”

Depuis l’annonce de sa retraite anticipée en octobre 2015 après huit ans et demi de haut niveau, Valentine Sabatou s’est faite discrète. Une discrétion voulue par la jeune Landaise de 19 ans qui souhaite désormais se concentrer sur ses études d’architecte paysager.Entretien.

Gym and news : Valentine, où en es-tu depuis ton arrêt du haut niveau ?
Valentine Sabatou : Je me suis concentrée sur mes études. Je suis en deuxième année de BTS aménagement paysager. En parallèle, je suis des cours dans une prépa pour pouvoir intégrer une école d’architecture du paysage. J’ai pu rattraper le retard que j’avais accumulé à cause de la gym et je viens de passer quelques concours pour intégrer une école à Blois ou à Bordeaux. J’attends les résultats.

Quelle place occupe désormais la gym dans ton quotidien ?
Je n’en fais plus du tout. Lorsque j’ai décidé d’arrêter, mon choix était mûrement réfléchi. Je suis contente de mon choix et je n’ai aucun regret. Je n’ai jamais refait de gym et je ne recommencerai jamais. Même pour le plaisir. C’est un sport qui a rythmé ma vie pendant des années et que j’admire encore aujourd’hui mais je n’en referai plus. C’est du passé. J’ai tourné la page.

Comment s’est imposée la décision de mettre un terme à ta carrière ?
Lorsque je me suis blessée au tendon d’Achille lors des sélections pour les Mondiaux de Nanning en 2014, j’ai subi mon arrêt. Cette période a été très difficile pour moi. Pendant huit mois, je ne pensais qu’à mon retour et aux Jeux Olympiques de Rio. Quand j’ai pu reprendre l’entraînement, j’ai continué à accumuler les blessures. Physiquement, mon corps ne suivait plus. Mes entraîneurs ont commencé à me mettre en garde au sujet de mes blessures récurrentes mais, au début, je ne voulais pas les écouter. Jusqu’au jour où j’en ai eu marre. Je ne pouvais plus supporter tout ça. C’est à ce moment là que j’ai décidé de mettre un terme à ma carrière. Ça venait du fond de mon cœur et je savais que c’était la bonne décision.

Valentine Sabatou

Tu n’as aucun regret aujourd’hui ?
Non, aucun. Ma blessure au tendon d’Achille m’a bousculée dans ma carrière car elle est arrivée au pire des moments. J’étais à mon plus haut niveau. Mais mon corps souffrait trop. Aujourd’hui, mon corps souffle, je suis en meilleure santé et je peux me plonger dans mes études. Je m’épanouis dans ce que je fais et j’ai plein de projets pour la suite.

Quel type de projets ?
J’espère intégrer l’école d’architecture du paysage à Blois ou à Bordeaux pour obtenir un diplôme d’état d’architecte paysager. Mais si je n’ai pas le concours, j’ai d’autres plans comme aller étudier dans une école du paysage à Genève ou faire une licence à Paris dans l’aménagement paysager. Et puis sinon, j’irai peut-être à l’étranger pour me faire une première expérience professionnelle dans le domaine agricole. J’ai plein d’idées. C’est vraiment un domaine qui me plaît et qui correspond à ma philosophie de  vie.

Quels souvenirs gardes-tu du haut-niveau ?
Le sport de haut niveau impose beaucoup de moments difficiles mais avec le recul, je m’efforce de ne garder que les bons souvenirs. J’ai vécu plein de bons moments aux entraînements, en compétition, comme lors des championnats de France ou des Jeux Méditerranéens. J’ai aussi pu acquérir plus de maturité et j’ai appris à être beaucoup plus autonome dans mon travail.

Aujourd’hui, tu es bien dans tes baskets ?
Oui, je suis épanouie dans tout ce que je fais. Mon corps souffle, je n’ai plus de séquelles de ma blessure au tendon d’Achille et je me concentre sur mon avenir professionnel. Je suis très heureuse ainsi.

Propos recueillis par C. L. pour Gym and news

Valentine Sabatou au sol, saut et barres asymétriques lors des championnats d’Europe de Sofia, quelques mois avant sa blessure au tendon d’Achille, en 2014 :

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