La double médaillée mondiale au concours général et aux barres vise une première sélection olympique à Paris, en juillet prochain. Âgée de 21 ans, l’Américaine Shilese Jones se dit aujourd’hui plus forte physiquement et mentalement que trois plus tôt, lors des sélections pour les Jeux de Tokyo. Spot Gym l’a rencontrée ce dimanche 4 février à Katy, au Texas, lors d’un Media Day organisé par la fédération américaine de gymnastique, en amont du “Women’s National Team Camp”.

Shilese Jones au camp national à Katy. Photo Spot Gym

En 2021, vous n’aviez pas été sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Tokyo, depuis vous avez acquis de l’expérience, abordez-vous cette préparation olympique différemment ?
Shilese Jones : En 2021, les Jeux Olympiques ont été très proches des sélections olympiques et il m’a manqué quelques places, j’ai commis des erreurs. Je me suis reprise en main, je me suis motivée et je me suis dit que ce n’était pas la fin. J’ai ensuite eu l’occasion d’aller aux championnats du monde à Liverpool en 2022, c’était mes premiers championnats du monde, et cela a renforcé ma confiance en moi. L’année dernière, j’ai dû soigner quelques blessures puis j’ai de nouveau fait partie de l’équipe des Etats-Unis aux championnats du monde à Anvers au mois d’octobre. J’ai eu un excellent résultat au concours général avec une médaille de bronze, je me suis classée première en équipe et j’ai terminé troisième aux barres. Ça a boosté ma confiance pour le reste de l’année. Maintenant, j’essaie juste d’éliminer quelques blessures et de m’entraîner intelligemment en me préparant pour les différentes compétitions et les essais olympiques, mais je me sens mentalement plus forte.

2021 a été une année difficile avec votre non-sélection pour les Jeux Olympiques de Tokyo, avez-vous eu l’impression d’un travail inachevé ? 
Je suis une grande combattante, ce n’était pas la fin pour moi. J’ai gardé la tête haute et me voilà ici aujourd’hui. J’ai déjà atteint beaucoup d’objectifs que j’avais en tête et mon prochain grand objectif est de participer aux Jeux Olympiques à Paris, alors je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour, je l’espère, atteindre cet objectif. C’est ce qui me guide au quotidien.

L’an dernier, vous n’avez pas concouru avant les championnats nationaux, c’était à cause de blessures ou plutôt un choix stratégique ? 
Je me suis dit qu’il valait mieux guérir mes blessures et attendre un peu plus longtemps jusqu’aux championnats nationaux, et au final ça a bien fonctionné.

Qu’est-ce que cela signifierait pour vous de faire partie de l’équipe olympique, surtout quand vous regardez le calibre des athlètes qui vous entourent ? 
Je donne tout dans ma gym. C’est dur pour tout le monde et il y a tellement de talents que cela va être intéressant, nous avons tout pour faire une grande équipe.

Beaucoup de gymnastes comme Jordan Chiles et d’autres partagent régulièrement des vidéos sur les réseaux sociaux, mais vous, vous êtes plutôt discrète, c’est un choix ? 
J’ai toujours était discrète quand il s’agit de montrer mes techniques. Je fais des petits teasers ici et là, mais je préfère garder mon plan d’entraînement secret et quand il sortira, il sortira. J’en garde pour les grosses compétitions. (Au lendemain de cette interview, Shilese Jones a présenté un nouvel élément aux barres, le jaeger tendu, NDLR).


Un mot sur Kaylia Nemour qui a terminé deuxième aux barres aux championnats du monde à Anvers, que pensez-vous de sa routine ? Pensez-vous pouvoir arriver à ce niveau ?
Kaylia est très talentueuse, elle connecte tous ses éléments, elle a une très bonne exécution et beaucoup de difficultés. Les Chinoises sont aussi très fortes et ce sont des athlètes remarquables. Mon objectif est de pouvoir refaire des podiums aux barres et je suis en train de travailler sur un nouveau mouvement pour l’atteindre. Je fais confiance à mon entraîneur pour construire le meilleur mouvement possible. Je vais également utiliser mon expérience des derniers championnats du monde et me baser sur mes réussites pour continuer de progresser.

Comment expliquez-vous que, par rapport à certains pays, les Etats-Unis sont un peu moins bons techniquement aux barres ? 
Historiquement ce n’est pas notre meilleur agrès mais on contrebalance avec les autres agrès et on commence à aller de mieux en mieux. Aux Etats-Unis, on cherche à être très bon sur les quatre agrès donc c’est plus difficile, mais notre objectif est de continuer de travailler pour arriver au niveau le meilleur et avoir plus de difficultés.

Après tout ce qu’elle a traversé à Tokyo, Simone Biles a fait son retour à la compétition l’été dernier, c’est inspirant d’évoluer à ses côtés ? 
C’est une athlète talentueuse. L’avoir sur le tapis avec nous, c’est juste incroyable. Son retour est incroyable. Mais on se pousse toutes les unes les autres.

Quel est le principal avantage d’avoir de l’expérience ? 
La gymnastique est un sport très dur et mentalement, savoir que je suis forte et que j’ai déjà accompli beaucoup de choses, me permet de rebondir sur chaque objectif. Quoiqu’il arrive, je suis super fière de moi, je ne laisse rien de côté. Plus on vieillit, plus on devient fort.

Vous aviez déjà évoqué votre souhait de rejoindre la NCAA après votre carrière en élite, est-ce toujours quelque chose que vous avez à l’esprit ?
Je ne vais pas trop en parler mais oui des projets se profilent.

Par LivieFromParis, au Texas, et Charlotte Laroche 

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