Sheyen Petit et Taïs Boura, plus que des médailles, un symbole

Respectivement médaillées d’or au sol et de bronze aux barres aux championnats de France élite de gymnastique artistique qui se sont tenus à Saint-Brieuc du 16 au 18 juin, Sheyen Petit et Taïs Boura terminent leur cycle au pôle de Marseille sur une belle note. Dans un contexte troublé avec la fermeture annoncée de la structure marseillaise au 30 juin et la notification d’interdiction d’exercer de son directeur technique qui est tombée le soir du concours général, ces deux médailles font figure de symbole.

Terminer son cycle avec le pôle marseillais sur un sacre, Sheyen Petit n’aurait pas pu espérer mieux. Et surtout, elle l’a fait avec la manière. Au terme d’un passage qui n’a laissé personne indifférent, entre grâce et volupté, la gymnaste de 21 ans a envouté la salle bretonne. “Cette chorégraphie a une histoire particulière” , confie d’ailleurs Emilie Roy, son entraîneur. “Ça faisait un moment qu’on en parlait et j’avais envie de lui proposer quelque chose de différent. Sheyen dégage quelque chose de sensuel et de classe à la fois et j’avais envie de lui créer une chorégraphie qui lui permettrait de s’exprimer pleinement. Quand je lui ai fait écouter la musique, elle a tout de suite adoré. On l’a retravaillée un peu pour la rendre plus moderne et ensuite elle a parfaitement su se l’approprier. Je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer en la regardant le jour de sa finale. Elle a été magnifique et a donné ce qu’elle avait sur le coeur. C’est ce qui a permis de donner ce moment. Et malgré une note de départ inférieure à celles des autres filles qui ont partagé le podium avec elle, ses qualités d’exécution et sa puissance artistique ont fait la différence afin de lui permettre de passer devant.” Un moment suspendu dans le temps que Sheyen Petit a su saisir pour en faire son moment. Une consécration. D’autant que le concours général, deux jours plus tôt, ne s’était pas passé comme espéré pour elle.