Séréna Charpy : “Si on a besoin de moi pour l’équipe Top 12, je répondrai toujours présente”

A 25 ans, Séréna Charpy, étudiante en neuvième année de médecine, matche toujours en Top 12 avec son club de l’Indépendante Stéphanoise. Comment s’organise son quotidien entre entraînement et études supérieures ? Et comment voit-elle son avenir en gymnastique ? Entretien. 

Serena Charpy après la victoire de son club de l’Indépendante Stéphanoise face à Hyères en Top 12. Photo Romanée Ducherpozat

Gym and News : Serena, la saison de Top 12 vient de se terminer, que penses-tu des tes performances de cette année, au niveau individuel mais également au niveau de ton équipe de l’indépendante stéphanoise ?
Serena Charpy :
Cette année, j’ai participé au Top 12 surtout pour dépanner. On a eu plusieurs blessures, des imprévus mais aussi des changements de dernières minutes qui ont fait que je me retrouve dans une équipe où je n’ai pas vraiment le niveau. Mais je trouve qu’on s’en est quand même assez bien sorties. Après, personnellement, je suis toujours motivée et je travaille pour faire en sorte de rapporter des points à l’équipe. J’ai participé à deux matchs pendant la saison. Au match contre Schiltigheim, je pense avoir fais quelques erreurs qui nous ont empêchées d’accéder à la demi-finale, mais au dernier match contre Hyères, je suis très contente pour mon saut, ma poutre et mon sol, mais les barres c’était une catastrophe (rires). Cependant, ce n’est pas grave car ça n’a pas eu d’incidence sur le résultat final. Et je suis très contente d’avoir quand même remporté un duel.

Ça fait de nombreuses années que tu pratiques la gymnastique en haut niveau. Qu’est ce qui fait que tu as toujours persévéré dans ce sport ? As tu déjà pensé à arrêter complètement ?
C’est vrai que mon parcours est assez particulier. J’ai été au pôle de Saint-Etienne jusqu’en 2011, puis je n’ai pas été gardée car je n’avais pas le niveau. Malgré le fait que je me rendais compte que mon niveau n’était pas assez élevé, cela a été une décision très difficile à accepter pour moi. Finalement, je sentais que je pouvais encore faire des choses dans la gym, et ce n’est pas parce que le haut-niveau n’était pas fait pour moi que je ne pouvais pas continuer à me faire plaisir en dehors. Je suis quelqu’un de très travailleuse, très exigeante, donc j’ai réussi à continuer à travailler beaucoup à l’entrainement. J’aime ce que je fais, et pour l’instant, même si j’ai 25 ans, tant que ça passe, je profite, je prends du plaisir, et je prends tout ce qu’il y a à prendre.

Que fait-tu actuellement ? Arrives tu à allier vie professionnelle et gymnastique ? Comment s’organise ton quotidien ?
Je suis actuellement en neuvième année de médecine, je suis interne en médecine générale. Je fais un master 2 d’ingéniérie de la santé, donc cette année j’ai un peu plus de temps pour m’entrainer car je fais moins de stage. J’arrive à venir à l’entrainement 4 fois par semaine, et à coté de cela, je fais beaucoup de musculation pour me maintenir en forme. L’année prochaine, je vais faire une formation de médecine du sport.

Qu’en est-t-il de ton avenir, souhaite tu continuer à aider ton équipe en Top12 durant les prochaines années ?
Si on a besoin de moi pour l’équipe Top 12, je répondrai toujours présente, je dépannerai autant que je pourrai, car ça me tient vraiment à coeur. Cependant, je me sentirais peut-être plus à l’aise et légitime dans une équipe avec un niveau plus bas, dans laquelle je peux réellement apporter un plus au niveau des points, car, encore une fois, je sais que je n’ai pas le niveau pour être dans cette équipe de Top 12.

Qu’en-est il, dans le cadre gymnique, de ta relation actuelle avec tes deux soeurs Grâce et Lorette ? Comment a tu vécu dernièrement la période de blessure et de rééducation de Lorette ?
Grâce a arrêté la gym en 2020 pour se reconvertir dans l’athlétisme. Avant cela, c’était vraiment ma partenaire d’entrainement, donc quand je suis revenue m’entrainer après le confinement, c’était très compliqué pour moi car j’ai perdu ma soeur mais également mon ancien entraineur qui est parti entrainer dans un club UFOLEP, et tout le reste de mon groupe de gym. Le temps d’adaptation sans ma soeur a été dur mais aujourd’hui je m’y suis faite. Concernant Lorette, on a connu des périodes très compliquées, car dans un premier temps les jeux olympiques de Tokyo ont été décalés à cause du Covid, puis 4 mois avant l’objectif de sa vie il y a eu sa blessure au genou. Ça a été très difficile pour elle, mais également pour toute la famille car on était tous derrière elle. Lorette et moi, on a toujours vécu ensemble, on est très proches, donc ça a été un réel coup dur pour moi également. Cependant, on est très soudées et avec Grâce on a toujours été derrière elle, que ce soit avant sa blessure, pendant sa rééducation ou actuellement, et on continuera évidemment à le faire à l’avenir.

Propos recueillis par Romanée Ducherpozat, à Saint-Etienne 

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