
Danaé Collard, Hélène Deconninck, Chloé Sivadier et Iliona Prioux, quatre anciennes gymnastes de l’ensemble France ont renfilé leurs justaucorps et ont concouru cette année en individuel dans la catégorie Nationale A 18 ans et plus. N’ayant pas fait d’individuel depuis plusieurs années, cette saison représentait un gros challenge pour les filles de la « team soleil », notamment pour Danaé qui remettait en jeu sa médaille d’argent obtenue l’année précédente. Entre plaisir et pression de monter de nouveau sur le praticable, les quatre jeunes filles reviennent sur leur saison individuelle. Elles partagent leur avis sur la catégorie, mais aussi sur la façon dont elles ont vécu ces Championnats de France à Nîmes.
Spot Gym : Pourquoi avoir décidé de reprendre l’individuel en compétition ? Est-ce le retour de Danaé, l’année dernière, qui vous a donné cette envie ?
Chloé Sivadier : Je n’avais pas réellement prévu d’arrêter, étant donné que l’année dernière, j’avais déjà dépanné le club pour faire l’individuel DN et l’ensemble.
C’est vrai qu’on a vu Danaé faire sa saison individuelle l’année dernière, à chaque compétition on était là, on criait « allez Danaé, signe-nous un autographe ». Ça nous a certainement donné envie, on s’est dit que ce serait bien de le faire pour le kif.
Hélène Deconninck : On était clairement le fan club de Danaé, c’était trop drôle. On hurlait quand elle était sur le podium, on était comme deux malades avec Chloé. Moi je pense que ça a créé un effet de groupe. Il y a aussi le fait d’avoir commencé à entraîner. Je me disais « mais moi aussi je veux faire avec vous ».
Et surtout en reprenant, j’allais pouvoir avoir de nouveaux justaucorps.
Iliona Prioux : Alors moi, c’est parti d’un rêve que j’ai fait plusieurs fois d’affilée. Je rêvais que je reprenais la GR, alors que j’avais arrêté depuis un an. Je l’ai dit à Myrtille, ma collègue, qui m’a dit que je pouvais reprendre un an juste pour me faire plaisir. Après, je ne sais pas, c’est peut-être en voyant Danaé en compétition que j’ai fait ce rêve.
Danaé Collard : Quand j’ai arrêté en décembre 2021, il me restait encore six mois avant de reprendre mes études. Donc pendant ces six mois chez moi, je n’ai rien fait. Je l’ai mal vécu, j’ai fait une dépression, clairement. Finalement, le seul truc qui me donnait envie, c’était la GR. Mais faire de la GR sans avoir d’objectifs, ce n’est pas trop mon délire. Donc j’ai repris la compétition pour me faire plaisir, surtout.
Avez-vous peur d’arrêter la GR ?
Chloé : Ouais, je ne sais même pas quand je vais arrêter. C’est une vraie question : pourquoi on continue ? En soit, notre carrière est faite. On a fait les Championnats du Monde, les Championnats d’Europe et c’est justement ce que Diana, mon entraîneur me disait avant les passage à Nîmes : « arrête de stresser, pourquoi tu stresses pour un petit Championnat de France ». Mais en fait, c’est une drogue, on ne peut pas s’arrêter. Et tout bêtement, ça nous fait faire du sport. Il faut se dire qu’on faisait quand même quarante heures d’entraînement par semaine et d’un coup, on a tout arrêté. C’est dur.
Hélène : Oui, vraiment j’ai peur d’arrêter, parce que ça veut dire tourner la page de quelque chose et moi, j’ai très peur du temps qui passe. Arrêter, ça veut dire qu’il va falloir passer à autre chose. Et quand c’est ta passion, que tu as vécu là dedans toute ta vie, c’est un peu compliqué. C’est pour ça que je pense que pour nous toutes, passer de l’autre côté du praticable et ne pas être dessus, ça nous manque. C’est vraiment les sensations sur le praticable qui nous manquaient. C’est un truc inexplicable.
Iliona : Alors moi, j’étais contente de ne plus faire de sport, mais j’avais l’impression de devenir une carpe. J’ai voulu faire du badminton parce que l’entraîneur qui fait les baby avec moi est aussi prof de badminton. J’en ai fait un peu, mais comme je ne connaissais personne dans le cours, j’ai abandonné. Donc j’ai refait de la GR, mais là je ne regrette pas d’avoir arrêté, c’est bon, j’ai assez donné pour la GR, ça suffit.
Danaé : Ça me fait un peu peur d’arrêter aussi, je pense. Je ne me vois pas faire sans GR, ne pas monter d’enchaînements. Je m’en rends compte maintenant, après avoir arrêté l’ensemble que c’est vraiment ma passion, alors que dans l’ensemble, je n’avais qu’une envie, c’était d’arrêter. Là, c’est complètement l’inverse.
Je suis actuellement en prépa, donc je n’ai pas réellement le temps de faire du sport. La GR me facilite les choses ; je peux aller dans mon club quand je veux, je m’entraîne quand je veux, alors que si je faisais un autre sport, ça n’aurait pas été aussi facile, ne serait-ce qu’au niveau des horaires. Et je me sens obligée de faire un sport.
Pour combien de temps encore prévoyez-vous de continuer la GR ?
Chloé : Je voulais arrêter l’année prochaine, mais j’ai vu que l’engin imposé, c’est le ballon, donc je pense que je vais continuer encore.
Hélène : Moi aussi, je me retâte, pour une saison. Je me dis qu’il y aura Chloé, c’est bien, on pourra parler sur le bord du praticable.
Iliona : Mon heure a sonné. C’est stop de chez stop. Je soutiens les filles, mais alors moi c’est bon, j’ai donné.
Danaé : Je ne peux pas finir là dessus. Même si je ne sais pas où je serai, dans quelle école, dans quelle ville, je sais juste que je veux continuer.
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