Directeur technique du Pôle France de Marseille, Vincent Pateau était jugé ce vendredi au tribunal correctionnel de Marseille pour harcèlement moral. Au terme d’une longue journée d’audience, la procureure du tribunal de Marseille a requis quinze mois de prison avec sursis et une interdiction d’exercer dont la durée sera à apprécier par le tribunal. L’avocat de la défense demande la relaxe. Le délibéré sera rendu le 4 mai prochain.
Par Elisa Cohen, à Marseille
L’audience aura duré près de douze heures. Douze heures au cours desquelles les témoignages se sont succédés à la barre du tribunal correctionnel de Marseille. Après un rappel détaillé des faits en début d’audience, l’accusé, les victimes et leur maman ont été les premiers à être auditionnés. Une matinée d’audience riche en émotions pour Alix, Iness et Coline, trois des cinq plaignantes, mineures au moment des faits, qui ont rapporté leur mal-être, les humiliations et les punitions subies. Toutes gardent encore des séquelles psychologiques de leur passage au pôle : “je faisais beaucoup de cauchemars, je savais que je pouvais le recroiser. Le plus dur, c’est les mots qui me restent. Ils m’ont fait perdre l’estime de moi-même“, avoua Coline en sanglots.
L’enjeu principal de l’audience était de faire la distinction entre les exigences de la gymnastique à haut niveau et le harcèlement psychologique. De son côté, Vincent Pateau, qui a reçu l’appui de nombreux témoins dont Emilie Roy, Eric Besson ou encore Taïs Boura, a indiqué prendre conscience de leur mal-être mais n’avoir “à aucun moment insulté une fille face à face“, ni avoir “eu de mauvaises intentions” mais qu’il avait peut-être “négligé le fait que certaines filles ne soient pas faites pour le haut-niveau.”
L’affaire concernant Pierre Ettel, mis en cause par une seule des cinq plaignantes, a été renvoyée au 7 novembre.
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