Membre de l’équipe de France de 2007 à 2011, Pauline Morel a aujourd’hui tiré un trait sur la gym. La jeune femme de 24 ans, qui poursuit désormais ses études à Paris, revient sur sa carrière et évoque son quotidien, loin des praticables. Entretien.
“Gym and news” : Cela fait plusieurs années que vous avez raccroché, où en-êtes-vous aujourd’hui ?
Pauline Morel : Je suis actuellement en dernière année de Master 2 Marketing International de la parfumerie et des cosmétiques en alternance. Je suis donc trois semaines par mois en entreprise chez beauteprivee.fr, un site de vente privée dédié à la beauté, et une semaine en cours au sein de l’Isipca et l’Essec. Je ne pensais vraiment pas être capable de faire des longues études et aujourd’hui, je suis heureuse d’en être arrivé-là. Mais après cinq années post-bac, il est temps que ça se finisse.
Etes-vous retournée vivre à Dijon après avoir quitté l’INSEP ?
Après la fin de ma carrière sportive, j’ai voulu continuer mes études ce qui m’a poussée à rester sur Paris et à ne pas revenir sur Dijon. Mais j’y retourne très régulièrement, et avec grand plaisir, pour revoir ma famille dont je suis très proche. J’essaie en général d’y retourner une fois par mois.
Yves Kieffer est et restera pour moi un des meilleurs coachs que la France ait eu
Lorsque vous avez quitté le haut niveau, avez-vous continué la gymnastique ensuite ?
Je ne me souviens plus exactement à quel moment l’annonce officielle de mon arrêt a été dévoilée. Je me souviens en tout cas que ma décision a été annoncée à la fédération et au staff en milieu de saison. Nous avons alors décidé ensemble que je reste à l’INSEP jusqu’à la fin de la saison pour pouvoir poursuivre mes études. J’avais ainsi le droit de venir à la salle quand je le souhaitais. Je pouvais faire un peu ce que je voulais et ainsi ne pas m’arrêter brusquement. J’ai donc diminué progressivement mes entraînements pour enfin finir à ne rentrer dans la salle que pour voir et encourager mes collègues.
Et aujourd’hui, en faites-vous toujours un peu ?
Après mon arrêt, je n’ai jamais vraiment repris. A part deux mois lors d’un été pour m’amuser. Sinon je n’ai plus remis les pieds sur un praticable et cela ne me manque pas plus que ça. Je pense avoir arrêté au bon moment, quand je ne prenais plus vraiment plaisir à pratiquer ce sport qui m’a tant fait vibrer. Je crois que c’est pour cette raison que cela ne manque pas. La seule chose qui pourrait me manquer, c’est l’ambiance des compétitions.
Vous (et votre ancienne équipe) êtes les premières médaillées européenne par équipe. C’est une fierté pour vous ? Quel souvenir gardez-vous de cette époque et de cette compétition en particulier ?
C’est en effet une grande fierté pour moi. Et ça restera toujours une grande fierté. Cette compétition a été une des plus belles pour moi. Le fait que ça se soit passé en France (à Clermont-Ferrand, NDLR) a aidé puisque nous avions énormément de supporters. Et il faut l’avouer, lorsque tu es seule devant ton agrès et que tu entends beaucoup de gens crier ton nom, ça te provoque un frisson qui passe par tous les membres du corps. C’est très stressant mais très encourageant à la fois. De plus, nous venions de traverser une période difficile avec l’exclusion d’Yves Kieffer, qui est et qui restera pour moi un des meilleurs coachs que la France ait eu. Et à cela s’était ajoutée la blessure d’Isabelle Severino. Malgré cela, nous nous sommes battues et nous avons réussi notre challenge. Cette troisième place était pour nous une vraie victoire. Et puis, pour ma part, cette période était super car j’étais encore très en forme, avec une progression constante.
Avec le recul, quel est votre meilleur souvenir ?
Je dirai meilleurs souvenirs au pluriel. Il y a eu les championnats d’Europe, en 2008, comme je l’ai expliqué avant et les Jeux Méditerranéens (en 2009 à Pescara, NDLR). Je revenais de mon arrêt après les JO. Je commençais à reprendre un bon niveau et c’était une compétition détente. Nous avons fait le job de manière très décontractée et ce fut un bonheur de reprendre la compétition sans pression.
Quel serait le moins bon ?
Les Jeux Olympiques de Pékin, en 2008. Ma blessure contractée un mois avant les Jo avait vraiment affaibli mon niveau. Et mes deux chutes à la poutre reste mon pire souvenir. Je n’ai même pas pu faire le concours individuel alors que je pense que j’avais le niveau pour. J’ai vraiment eu l’impression de ne pas avoir été au top le seul véritable moment où il le fallait. Il y a aussi la période où j’ai commencé à perdre du poids et à perdre mon niveau en parallèle.
Avez-vous gardé quelques séquelles de vos blessures ?
A part quelques maux de dos, pas vraiment. Rien à signaler pour le moment et j’espère que cela va continuer.
Si vous deviez effacer ou changer une chose de votre carrière, qu’est-ce que ce serait ?
Je pense que je changerais une seule chose. Une chose qui aurait pu en changer beaucoup d’autres : faire en sorte que Yves (Kieffer, NDLR) reste l’entraîneur national. Il n’y a qu’à regarder le succès de la Belgique aujourd’hui. Peut-être que c’est ça qu’il manque à notre nation… qui sait ?!
Propos recueillis par C.L pour Gym and news
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