Le premier relais collectif de la Gymnastique avait lieu ce samedi à Poitiers. Ce relais, durant le parcours de la Flamme Olympique, permet de mettre à l’honneur une Fédération, ses disciplines, ses spécificités et ses champions. Si Emilie Le Pennec avait été désignée capitaine de ce relais collectif, elle était accompagnée, portée, transcendée par 23 autres relayeurs et tout un territoire.
5 champions, 5 anneaux, 5 couleurs, 1 production exceptionnelle
La flamme est entrée dans ce relais par l’intermédiaire d’Henri Boério, 1er médaillé olympique de l’après-guerre (Bronze, barre fixe, Montréal 1976). Puis se sont succédé, Robert Marchant, Eva Serrano, Marine Debauve, les 19 bénévoles des clubs viennois (Benoît Bouline, ancien président régional, Gwendoline Aubouin, ancienne présidente du CEP Poitiers, Aurore Chauprade de Loudun ou encore Serge Gautreau, élu au département), jusqu’à lancer le relais de la Mairie à la Préfecture avec la championne olympique de 2004 aux Barres Asymétriques.
Quelques centaines de mètres, de joie, de partage, d’altruisme, de complicité, de simplicité, presqu’un retour en enfance comme de l’émerveillement dans les yeux, un peu de pression, et une pointe de timidité pour certains. Et devant la Préfecture, une mise en scène exceptionnelle, pleine de pep’s, de couleurs, de symbole, de relief et de performances.
Ce moment spectaculaire orchestré par Virginie Devaud, responsable scéno du Comité Régional et Directrice Technique du CEP Poitiers, a catalysé les regards et les commentaires élogieux sur le live vidéo comme « un des plus beaux relais collectifs depuis le début du parcours de la Flamme ».
Impressionnante, la scénographie tant pour les néophytes que les afficionados de la discipline. Impressionné le public, lorsque la piste s’élève dans le ciel poitevin, à bout de bras, lorsque les cinq gymnastes sont portées à près de deux mètres du sol, puis réalisent un salto arrière simultané. Des images exceptionnelles, gravées dans les mémoires, dans les cœurs, et sur des centaines d’écrans. Impressionnisme, telle une toile de Monet, Renoir ou Morisot, cette mise en scène se projette à la fois dans l’esthétisme et le mouvement. Ce spectacle célèbre modernité, plein-air et couleurs vives.
Cette scénographie imaginée par la technicienne poitevine, travaillée depuis des mois et présentée par les gymnastes de tout un département a ravi la fédération qui a vu ici sa plus belle promotion. « La Fédération avait mis les moyens pour cette journée, il fallait que ce soit beau ! », nous glisse la responsable du spectacle. Elle a aussi ravi Valérie Grandjean en charge des productions spectaculaires à la FFGym, la voie qu’elle a tracée dans la production spectaculaire est empruntée dans les territoires, et de quelle manière !
Elle a surtout ravi les participants, le public, les acteurs du territoire. Beaucoup de travail qui voit la plus belle des récompenses : le bonheur. « C’était dur mais que d’émotions » souffle Virginie Devaud, « plus on avançait, plus on sentait que ce que l’on vivait, ce que l’on fabriquait était unique, exceptionnel, et on y était ! ». Un moment suspendu pour les participants mais aussi pour les spectateurs, et les téléspectateurs !
Un moment unique, une équipe soudée, le rêve d’une vie d’un bénévole
Cette équipe de 24 relayeurs, plus de 150 bénévoles mobilisés sur la journée (et en amont), une cinquantaine de sportifs et encadrants réunis sur le spectacle, des démonstrations, des séances d’autographes, un Comité Départemental engagé, toutes les strates des associations locales… c’est une vraie machinerie locale qui s’est déployée sur cette journée au service de la star que tous voulaient voir, porter, toucher : la flamme olympique.
Emilie Le Pennec a tenu à évoquer cette équipe autour d’elle, comme une porte-parole. Elle a ainsi partagé sa joie, et l’honneur qui lui est fait, mais elle n’a pas oublié de mettre en avant les bénévoles des clubs qui œuvrent pour que les champions puissent s’exprimer au plus haut-niveau. « C’est très important pour moi de faire partie d’un relais collectif, avec des champions de la gymnastique mais aussi des bénévoles des clubs de la Vienne. Ce sont ces bénévoles dans les clubs qui font que je suis devenue championne Olympique. La gymnastique c’est un sport individuel, mais sans les entraîneurs, les kiné, les coéquipières et les gens qui permettent qu’on avance dans les clubs locaux, nous ne sommes pas grand-chose », a-t-elle déclaré au micro de FranceTV avant de s’élancer.
Les gymnastes, les bénévoles, le public tous ont été touchés par la gentillesse, la simplicité, l’accessibilité des champions. « Ils ont vraiment tous été super, disponibles, gentils, et ils avaient aussi l’air super heureux d’être là », confie Virginie Devaud. Une simplicité qui contraste avec l’imposante et impressionnante organisation que déploie ce parcours de la Flamme Olympique et qui présage l’immensité olympique et paralympique.
Cette journée ce fut aussi l’occasion pour la championne olympique 2004 de retrouver son amie et coéquipière à Athènes, Marine Debauve.
Immersion dans le relais collectif avec Marine Debauve
Marine Debauve, 1ère championne d’Europe du Concours Général en 2005, 7ème et à ce jour meilleure française sur le concours général aux Jeux Olympiques, olympienne en 2004 et 2008, médaillée de bronze au Championnat du Monde de tumbling avait fait le déplacement depuis Dijon pour honorer sa nomination par la Fédération Française de Gymnastique. Elle nous livre ses impressions de cette nouvelle immersion olympique.
Une surprise pour un vrai moment de partage et d’altruisme
« C’était vraiment chouette, intense et plein d’émotions ». C’est avec beaucoup de gratitude envers les équipes de Paris 2024 et de la FFG, que Marine se remet de ses émotions et nous répond, elle réalise petit à petit la chance qu’elle a eue de pouvoir porter cette flamme… « L’organisation Paris 2024 nous a laissé porter la flamme à tous, ce qui n’était pas prévu. C’était vraiment génial. Tout le monde a pu partager ce moment, autour des mêmes valeurs, ça fait chaud au cœur. Nous on était aussi 5 champions émus et fiers de se transmettre la flamme tout au long du parcours. Ce n’était pas prévu, mais c’était un super symbole ».
Marine a vécu deux éditions olympiques en tant que gymnaste. Cette journée prend toute sa place dans les moments exceptionnels de sa vie. « Les JO c’est un « instant » de 2 semaines gravées à jamais, l’aboutissement de tellement de travail. Cette journée autour de la flamme est aussi un moment magique. Être parmi les 10 000 relayeurs, sur 68 millions de français, 7 milliards d’humain, c’est rare, c’est unique, j’ai eu la chance de le partager. C’est en arrivant ici que vraiment j’ai réalisé, l’émotion était là, la fierté de porter cette flamme. Les souvenirs olympiques sont remontés. »
« On était tous très fiers d’être là »
La Bourguignonne évoque également les moments de partage et de promotion de la gymnastique offerts autour du village installé sur la place de la Mairie, et la journée ponctuée par le grand spectacle final devant la Préfecture de la Vienne « Je pense que ce village a eu beaucoup de succès. Les gymnastes qui ont fait les animations ont été au top. Ils avaient beaucoup de pression. On s’en est rendu compte au cours de la journée. C’était un moment avec une ampleur internationale, télévisé. Ils ont assuré. Les organisateurs nous ont débriefés et soulignés la qualité du spectacle, nous étions tous très fiers d’avoir si bien promu la gymnastique. Et je crois qu’un grand bravo doit être adressé à tous les acteurs de cette journée inoubliable organisations, bénévoles, athlètes et champions présents. »
Comme tous les moments exquis de plénitude, de plaisir, de partage, l’attente aurait pu paraitre longue, mais la joie de se retrouver, de profiter, Marine nous le confirme. « C’est passé très vite, mine de rien… Maintenant rendez vous on l’espère pour voir les épreuves, en vrai ». Les jeux Olympiques à Paris, en France, parce qu’un olympien le reste à vie, parce que l’équipe de France olympique n’est pas un vain mot, c’est une sensation qui vous habite bien au-delà de votre carrière. Vibrer à Bercy, Marine l’a vécu dans l’Arène, comme gymnaste, elle attend de pouvoir vivre cette expérience dans les gradins ! Dans un écrin devenu salle olympique, pour raviver les souvenirs et la passion !
En ce 25 mai 2024, les yeux du relais olympique étaient rivés sur la Vienne, et la gymnastique a été un merveilleux faire valoir, en termes de spectacle, de bienveillance, de joie et de partages. Poitiers aura été le plus bel écrin, entre Clain et Boivre, entre Histoire de lettres autour de Descartes, Du Bellay ou Rabelais et Avenir plus scientifique au « Futur -o-scope », entre vie associative et Champions qui font la fédération de Gymnastique d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
Poitiers, le plus bel écrin a rendu tellement fiers tous les amoureux de la gymnastique, durant ces quelques minutes où l’esprit olympique a plané au-dessus des 24 messagers, des 24 illuminateurs, des 24 éclaireurs. Ils ont représenté bien au-delà du territoire, du microcosme fédéral et de quelconque discipline…
Poitiers, entre esprit olympique et spectacle remarquable, la flamme ne brulait pas qu’au sommet de la torche, ce 25 mai 2024, à 62 jours de l’ouverture officielle de Paris 2024. Non, elle brulait, elle brillait dans les cœurs des acrobates, des gymnastes, des viennois.
Quelques images pour voir ou revoir, se délecter (image franceTV)
- Spectacle introductif sur la Place de la Mairie
- Spectacle final Place de la Préfecture
- Clip de la FFGym
24 éclaireurs du relais collectif de la Gymnastique – Poitiers le 25 mai
Capitaine :
- Emilie Le Pennec
Personnalités désignées par la Fédération :
- Henry Boério
- Marine Debauve
- Robert Marchant
- Eva Serrano
Personnalités désignées par le CD86
- Laurent Antunes
- Shéhérazade Antunès
- Gwendoline Aubouin
- Guillaume Beaupoux
- Benoît Bouline
- Mayanna Bout
- Lucie Charlot
- Aurore Chauprade
- Axel Denise
- Kévin Descloux
- Serge Gautreau
- Eléa Géniteau
- Eva Le Squer
- Philippe Martin
- Hugo Maurel
- Marcel Padilla
- Roxane Rigoulet
- Emilie Robert
- Ethan Thevenet
Lire aussi
→ Paris 2024 : le programme des disciplines gymniques
→ Laurier, olivier, médaille, escapade dans les honneurs olympiques
→ Loris Frasca, porteur de la flamme olympique à Olympie, un athlète privilégié
