C’est la benjamine des Bleus à Rio. Oréane Lechenault, 15 ans, 1m44, 37 kilos, participe à ses premiers Jeux Olympiques cet été, au Brésil. Portrait découverte.
Elle fêtera ses 16 ans le 31 août prochain et participera donc à ses premiers Jeux Olympiques à tout juste 15 ans décrochant ainsi le statut de benjamine des Bleus. Née en 2000, Oréane Lechenault fait partie des cinq gymnastes sélectionnées par la Fédération pour représenter la France au Brésil. Un rêve d’enfant devenu réalité rendu possible grâce à des années de travail, à des heures passées dans un gymnase et à une détermination à toute épreuve. Car malgré les coups durs, les baisses de régime, elle n’a jamais baissé les bras. Mais avant de toucher son rêve du bout du doigt, Oréane Lechenault a parcouru un long chemin semé parfois d’embûches.
A 7 ans, elle débute la gym à L’Ancienne de Paris avant d’être rapidement détectée. Résultat, elle intègre la section Sport études du club de Créteil. La famille doit alors s’organiser pour les trajets et pour permettre à la cadette de pratiquer ce sport qu’elle aime tant en haut-niveau. Pour Oréane, son emploi du temps se charge. “Entre le collège, les trajets en métro et ses 18 heures d’entraînement hebdomadaires, elle avait des journées très chargées. Elle partait à 6h le matin et rentrait à 21h le soir. Il fallait rajouter à tout ça les devoirs, ça devenait compliqué pour elle et pour nous tous. Lorsqu’on a trois enfants, il faut réussir à s’organiser”, confie Déborah Lechenault, sa maman. A son entrée en Sixième, elle a la possibilité d’intégrer le Pôle Espoir de Toulon. Elle n’a que 11 ans. “Sur le coup, Oréane ne savait pas si elle était prête à partir à l’autre bout de la France. A 11 ans, on ne peut pas prendre ce genre de décision. Mais il fallait qu’elle rentre dans une structure adaptée, son rythme de vie devenait trop fatiguant. Et pour elle, et pour nous. Avec son papa, on l’a poussée à essayer mais on lui a toujours dit que si ça ne lui convenait pas, elle pouvait arrêter. Que rien ne serait figé. Le lendemain de cette discussion, elle nous a dit qu’elle était d’accord pour aller passer les test pour Toulon”, explique sa maman. Cette discussion marquera le début d’une nouvelle aventure. Pour elle, pour ses parents et pour ses deux soeurs, Enola et Alana.
Une fois les test passés (et réussis), Oréane quitte donc le domicile familiale pour partir s’installer dans une famille d’accueil à 1 000 kilomètres de chez elle, dans le sud de la France. Mais très vite, ses parents font le choix de la rejoindre. “Avec mon mari, nous avions ce projet de nous installer dans le sud donc c’était l’occasion. J’ai eu une opportunité professionnelle et nous avons déménagés en mars, six mois après l’arrivée d’Oréane sur Toulon. Pendant ces six premiers mois, elle prenait le TGV toute seule le week-end pour rentrer à la maison. Cette période lui a appris à devenir autonome très vite”, précise la mère de la jeune fille.
A Toulon, aux côtés d’Eric et Céline Boucharin, la benjamine des Bleus ne cesse de progresser. En junior, elle décroche ses premières médailles dont une de bronze au concours général lors des Coupes Nationales de Mouilleron-Le-Captif en 2013. “Oréane a eu une vitesse de progression hallucinante. Tout est allé hyper vite“, livre sa mère. Mais derrière ses premières réussites se cachent une difficulté à gérer la pression et sa saison 2014-2015 devient un peu plus compliquée que les précédentes. “Pendant un temps, l’émotivité d’Oréane prenait le dessus sur la technique. Elle a beaucoup travaillé sur ce point avec Céline. Il le fallait“, précise Eric Boucharin, son entraîneur au Pôle de Toulon qui décrit Oréane comme étant “une gym hyper talentueuse, tout feu, tout flamme, avec une spontanéité déconcertante dans sa gym ce qui lui permet de bien sentir les choses”.
Talentueuse et spontanée, Oréane Lechenault doit donc apprendre à chasser ses vieux démons si elle souhaite toucher du doigt son rêve. Un travail de fond effectué pendant quelques mois avec Céline Boucharin en vue d’une sélection olympique. “Malgré son passage à vide, Oréane n’a jamais baissé les bras. Malgré les échecs, elle n’a jamais voulu arrêter, elle est toujours venue à l’entraînement. Elle a une vraie force de caractère. Elle ne comprenait pas trop ce qu’il lui arrivait à l’entraînement alors on a travaillé ensemble sans penser aux résultats. On s’est principalement axées sur la technique. Elle a fait quelques très bonnes sorties à l’étranger ce qui lui a permis de matcher sans pression. Et elle a réussi à mettre de côté son émotivité”, analyse Céline Boucharin, l’entraîneure toulonnaise qui s’apprête à décoller pour l’Ile de la Réunion à la rentrée suite à la fermeture du Pôle.
Ce travail de fond effectué, Oréane reprend sa phase de progression et fait ses premières sorties internationales en senior. En avril dernier, elle fait partie de l’équipe qui remporte son ticket olympique lors des Test Event. Deux mois plus tard, elle remporte le bronze avec l’équipe de France lors des championnats d’Europe puis l’argent au sol aux championnats de France de Mulhouse. La jeune gymnaste au large sourire et au grain de beauté sur le coin de la bouche qui rappelle celui d’une certaine Cindy Crawford montre tout son talent. Du haut de son mètre 44, elle prouve qu’on peut compter sur elle. Résultat, le 28 juin elle apprend sa sélection olympique. Un rêve devenu réalité. “Malgré les moments de doute, Oréane l’a fait. Au moment de l’annonce de la sélection, j’ai versé quelques larmes.Je me suis dit, ça y est elle l’a fait. Tout le travail effectué a fini par payer, toutes les décisions prises ont été les bonnes. On a dû mal à réaliser quand même sur le moment”, lâche Déborah Lechenault, la maman, la voix chargée d’émotion.
A Rio, et devant sa famille qui aura fait le déplacement pour vivre ce rêve olympique, Oréane, qui intégrera l’INSEP à la rentrée prochaine, va tenter de tirer son épingle du jeu. Si on ne pense pas à une médaille, on envisage néanmoins une finale. “Elle a une carte à jouer aux barres et au concours général”, explique Eric Boucharin qui a fait le déplacement au Brésil en tant que troisième entraîneur. Maintenant il n’y a plus qu’à attendre… Début de la compétition, ce dimanche 7 août à 1h30, heure française !
Charlotte Laroche pour Gym and News
Toujours aussi magnifique , la puce de l’Ancienne !
Du plaisir toujours à te regarder évoluer, impressionnante et toujours aussi mimi !!
Lysiane
OREANE EST UNE ETOILE DE LA GYMNASTIQUE JE SUIS UNE FAN !!! gros bisous Ore ! si je peut vous poser une question ? Comment avoir un justocorp d’ Oréane ? cordialement 🙂
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