Nouveau départ pour Louise Vanhille qui va intégrer le Cirque du Soleil

La nouvelle en a surpris plus d’un. Louise Vanhille a annoncé, samedi soir, lors du Sainté Gym Show, qu’elle mettait un terme à sa carrière afin d’intégrer le Cirque du soleil. Un nouveau départ pour la pensionnaire du Pôle de Saint-Etienne qui peut quitter l’univers de la gymnastique artistique la tête haute.

Car Louise aura tout fait : championnats d’Europe, championnats du monde, Jeux Olympiques, la triplette rêvée pour tout sportif. Ajouter à cela les Jeux Méditerranéens, des étapes de Coupe du monde et autres tournois internationaux, la Dunkerquoise a eu la chance de vivre une carrière bien remplie. Épanouissante. Surprenante. Une carrière qui l’aura comblée de bonheur et qui permet de partir avec ce sentiment d’avoir atteint ses objectifs. D’avoir accompli ce qu’elle souhaitait accomplir. Et c’est donc le coeur léger mais les yeux remplis d’émotion qu’elle s’apprête à prendre un nouveau départ avec le Cirque du soleil. Une décision réfléchie qui a pris le temps de mûrir. “Cela faisait un moment que ça me trottait dans la tête”, confie-t-elle. “J’avais fait le tour avec la gym et je cherchais quelque chose de nouveau. Quelque chose qui me permettait de continuer à vivre de belles expériences et de toujours garder un pied dans l’artistique. Alors intégrer le Cirque du soleil était une évidence pour moi. En plus j’aime voyager, j’aime découvrir de nouvelles choses alors c’est vraiment quelque chose qui m’a toujours attirée. Je les ai contactés en mars dernier, nous avons discuté, j’ai envoyé des vidéos et les choses se sont faites progressivement. J’ai vraiment hâte de commencer cette nouvelle aventure”, ajoute-t-elle.

Si Louise a toujours été comblée en gym, finir le cycle olympique sans avoir la certitude d’être du voyage à Tokyo a été l’élément déclencheur dans sa prise de décision. “Psychologiquement c’était compliqué de me dire qu’il fallait que je tienne encore deux ans sans être sûre de pouvoir aller au bout. J’avais déjà la sensation d’avoir fait le tour et j’avais peur de ne pas avoir la motivation suffisante pour tenir jusqu’à 2020”, explique-t-elle.

La tête reposée et avec ce goût d’aventure qui prenait de plus en plus de place dans son esprit, la décision était donc prise. Il était temps pour elle de raccrocher et de vivre une nouvelle expérience. Mais d’abord, elle avait cette envie de disputer les Jeux Méditerranéens. Un nouveau contrat rempli. Des Jeux Méditerranéens qui lui ont permis de briller une dernière fois sur la scène internationale. “A ce moment-là, je me disais que c’était ma dernière compétition alors j’y suis allée détendue. Je me disais que c’était la dernière et qu’il fallait donc que je savoure, que je m’éclate. C’est que j’ai réussi à faire et en plus ça s’est super bien passé pour moi donc j’étais vraiment satisfaite de terminer sur cette expérience-là”, analyse-t-elle.

Et puis finalement, elle s’est ensuite rendue compte que les championnats du monde de Doha était à sa portée. Alors, elle a décidé de pousser un peu plus loin. “Comme pour les Jeux Med, j’y suis allée sans pression. Je voulais vraiment me faire plaisir et j’ai profité” , précise-t-elle. Ensuite, il lui restait encore un dernier devoir à accomplir avant de pouvoir raccrocher complètement. Matcher une dernière fois en Top 12 avec son club de Dunkerque. “J’avais envie de profiter de ce moment aussi. Je savais que ce match du Top 12 était le dernier alors j’ai savouré.” Savourer, comme ce qu’elle a fait lors du Sainté Gym Show. La der des der. Cette soirée où elle annoncé son départ. Cette soirée où toutes les filles du Pôle ont pu lui dire au revoir, la serrer dans leurs bras, l’embrasser et la féliciter. “Cette soirée était parfaite, en plus ce show était la transition idéale entre le monde gymnique et le monde artistique. Je n’aurais pu rêver mieux.”

Après cet ultime match, Louise était prête. Prête à entamer une toute nouvelle aventure qui devrait débuter au printemps prochain par sa participation à son tout premier spectacle. Mais pour le moment, elle continue un peu de s’entraîner à Saint-Etienne avant d’entrer totalement dans l’arène. “Je ne fais plus de complet, je ne fais quasiment plus de saut ni de poutre mais je continue à m’entraîner un peu pour être prête pour le jour J. Pour me maintenir en forme aussi. C’est important. Et puis je m’amuse, je prends du plaisir à l’entraînement. J’adore cette sensation” , lance-t-elle malicieusement avant de tempérer : “Je suis vraiment excitée à l’idée de commencer mais les filles vont me manquer… C’est pour cette raison que, pour l’instant, je reste sur Saint-Etienne. Je n’étais pas prête à revenir tout de suite chez mes parents, à tout quitter. En restant à Saint-Etienne, cela me permet de faire la transition tranquillement, afin que les choses se fassent en douceur…”

Car même si l’excitation est là, la page est néanmoins quelque peu difficile à tourner. “Ce qui va le plus me manquer c’est l’ambiance avec les filles dans le vestiaire. Ça va être dur” , livre-t-elle. Des moments d’échanges, de complicité vécues pendant des années au Pôle de Saint-Etienne. Des années au cours desquelles elle a connu des joies, des peines et des blessures. Des coups durs qu’elle a relevés. Des blessures qui lui ont forgées un mental d’acier et qui font partie de son histoire. Des blessures qui l’ont rendue encore plus combative.

Blessée à quelques mois des Jeux Olympiques de Rio, en 2016, Louise aurait en effet pu voir son rêve lui échapper. Et pourtant… Alors qu’elle ne pouvait même plus marcher en raison d’une blessure sur chaque cheville, elle a trouvé la force et les ressources pour revenir à temps et s’envoler pour le Brésil. “Mes blessures m’ont forgée, éclaire-t-elle. Elles m’ont permis d’apprendre beaucoup sur moi. Par les blessures, je me suis rendue compte de ce que je n’avais plus. Et il n’y a pas à dire mais être privée de quelque chose qui rythme notre quotidien, ça booste encore plus pour revenir.”

Une période délicate au cours de laquelle elle a pu compter sur le soutien de ses copines d’entraînement mais également sur Marie-Angéline Colson, son entraîneur. Celle sans qui elle n’aurait sans doute pas pu connaître tout ce qu’elle a connu. “J’aimerais lui dire merci. Elle a toujours cru en moi, même quand je doutais. Je sais que je n’ai pas toujours été facile à l’entraînement car j’ai un gros caractère mais, avec elle, j’ai appris à me canaliser. C’est un peu comme ma deuxième maman, ma maman de la gymnastique.  Et même quand elle ne m’entraînait plus, elle a toujours gardé un oeil sur moi. Je lui en serai toujours reconnaissante”.

Malgré les coups durs, Louise ne retient que le positif de toutes ces années passées dans le haut-niveau. “J’ai eu la chance de vivre des choses extraordinaires, de connaître des émotions que je n’aurais jamais connues sans la gym” , lance-t-elle avant d’ajouter : “Le haut-niveau m’a beaucoup appris, m’a fait grandir. J’ai appris à relativiser, à me dépasser, à repousser mes limites. Sans la gym, je n’aurais jamais connu tout ça.”

Aujourd’hui, Louise peut donc quitter le Pôle et le monde du haut-niveau l’esprit libéré avec cette fierté d’avoir accompli de très belles choses. Ce sentiment d’être allé au bout des objectifs qu’elle s’était fixés sans jamais avoir baissé les bras. “Je m’étais toujours dit que je ne voulais pas m’arrêter sur une blessure. Que je voulais m’arrêter lorsque j’en aurais pris la décision. Aujourd’hui, c’est ce qu’il se passe et j’en suis la plus heureuse.”

La boucle est donc bouclée pour la Dunkerquoise qui peut désormais voguer vers de nouveaux horizons, le coeur et l’esprit aussi légers qu’une plume prête à faire rêver les spectateurs du si célèbre Cirque du soleil…

Alors bon vent Louise Vanhille et merci pour tout.

 

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