Membre de l’équipe de France féminine de 2007 à 2015, Mira Boumejmajen poursuit désormais son chemin du côté de Rouen depuis l’annonce de sa fin de carrière professionnelle en juin 2015 suite à une blessure à un pied. Toujours dans le monde de la gym, celle qui était du voyage à Londres en 2012 lors des derniers Jeux Olympiques s’est volontiers prêtée au jeu de l’interview décalée. Entretien vérité.
Gym and news : Mira, on va tout d’abord démarrer par une question classique. Où en êtes-vous depuis que vous avez annoncé la fin de votre carrière professionnelle ?
Mira Boumejmajen : Depuis mon arrêt, je vis sur Rouen. Je m’entraîne là-bas et j’entraîne aussi un groupe de DIR. A côté de ça, je finis ma licence STAPS à l’université de Rouen. Il y a trois mois maintenant, je me suis blessée lors des championnats de France universitaire, au sol, sur la réception de ma dernière accro. Malheureusement, lorsque je suis allée à l’hôpital le jour même, on m’a seulement diagnostiqué un problème au ménisque. Mais une semaine après, j’ai tout de même fait des examens complémentaires, vu l’aspect de mon genou, et c’est à ce moment-là qu’on m’a signalé que mon ligament croisé antérieur était rompu et que j’avais aussi des fissures au niveau du ménisque… Après trois mois d’attente, je me suis enfin faite opérer. J’en ai désormais pour six mois. J’attends avec impatience que ça se termine !
Si vous n’aviez pas fait de gym en haut-niveau, qu’auriez-vous fait ?
J’aurais surement fait de la danse. Quand j’étais petite, j’adorais ça ! Comme métier, je voulais être médecin mais j’ai très vite abandonné cette idée quand je suis arrivée dans le monde du sport de haut niveau. S’il n’y avait pas eu la gym, je pense que je serais encore chez moi, dans ma petite ville, et je n’aurais certainement pas grandi avec le caractère que j’ai maintenant…
Que voyez-vous quand vous vous regardez dans le miroir ?
Je vois une personne qui a vécu beaucoup de hauts et de bas… Une personne qui cherche encore à se prouver qu’elle peut mieux faire.
Qu’est-ce qui était le plus compliqué à gérer quand vous faisiez du haut niveau ?
En réalité c’était de combiner la réussite scolaire et sportive. Le plus souvent c’était soit j’avais des bonnes notes à l’école et à l’entraînement c’était la cata, soit au niveau des cours ça n’allait pas du tout mais à l’entraînement c’était nickel. C’était assez frustrant (rires).
Comment vous voyez-vous dans 10 ans ?
Je me vois travailler dans un club sportif (ou de gym) en tant que préparateur mental.
Quel réseau social préférez-vous ? Pourquoi ?
Instagram ! J’adore tout ce qui est photo, vidéo, etc. J’adore voir comment vont mes amis comment ils/elles progressent, j’aime bien le fait qu’on puisse communiquer son vécu, son expérience par les images. J’utilise beaucoup Instagram pour ça, pour partager ce que j’ai vécu et ce que je vis avec les autres, le tout en image. C’est beaucoup plus sympa.
Votre principal trait de caractère ?
La bienveillance
Votre principal défaut ?
Je suis une éternelle insatisfaite.
Une devise ?
“Do your best” (fait de ton mieux). C’est la devise que mon père me disait avant chaque compète. Et j’y ajouterai : le principal est de se faire plaisir.
En trois mots, comment définiriez-vous votre style vestimentaire ?
Simple, discret et confortable.
Votre plus grande phobie ?
De perdre l’usage d’une partie de mon corps.
Votre dernière folie ?
D’avoir demandé un saut en parachute comme cadeau d’anniversaire !
Votre sportif préféré ?
Shawn Johnson et Uchimura.
Votre objet indispensable ?
Pour les compètes, je dirai mon porte-clé de Londres et celui en forme de trèfles que Clara (Beugnon) m’avait offert. Sinon c’est mon téléphone, la grosse geek (rires). Toujours là pour la musique, les messages, etc.
Votre chanson préférée ?
All I do is win de DJ Khaled et Zina de Babylone.
Une chanson inavouable ?
Dreams d’Imagine Dragons et The scientist de Coldplay
Votre boisson préférée ?
Pulco
Vos passe-temps favoris ?
Ecouter de la musique et regarder des séries.
Le ou la gym dont vous êtes la plus proche ?
Sarah Pais et Zachari Hrimeche
Amoureuse ? En couple ?
Nope.
Votre meilleur souvenir ?
Ma compète au Woga Classic, au Texas avec un podium par équipes, une sixième place au général et une deuxième place aux barres. C’était ma première compétition en tant que senior. Autre souvenir important, la cérémonie de fermeture des Jeux Olympiques de Londres, en 2012.
Votre pire souvenir ?
Le décès de ma grand mère quand j’étais aux Jeux de Londres et celui de mon tonton avant les championnats du monde de 2013.
Le cadeau le plus fou que vous avez fait à quelqu’un ? Et que quelqu’un vous a fait ?
Je ne sais pas si c’est considéré comme “fou” mais ça me tenait à coeur : j’ai offert à certaines personnes une partie de mon équipement des Jeux et des justo de l’équipe de France. Sinon le cadeau le plus fou, c’était quand j’étais petite, mon demi-frère m’avait embarqué, moi et mon frère, à Disneyland, sans prévenir qui que se soit ! J’avais passé une super journée, jusqu’au moment de rentrer… face à mes parents !
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaiterait faire de la gym en haut niveau ?
Je lui dirai que si elle veut s’aventurer dans cette voie là, il faut qu’elle accepte de tomber, de rater, de se blesser. Parce qu’au final, c’est comme ça qu’elle réussira à se surpasser. Et le haut niveau c’est ça, savoir se surpasser. La gym de haut niveau, c’est à la fois un sacrifice corporelle mais aussi sociale, ça remet en question tout son passé et dessine un futur différent.
Un regret ?
D’avoir arrêté ma carrière de haut niveau sur une blessure.
Pour vous, le bonheur parfait ce serait quoi ?
De réussir mes études pour assurer mon avenir professionnel en étant entourée de mes amis et en voyant ma famille fière de moi.
Propos recueillis par Charlotte Laroche pour Gym and News
[…] Interview décalée de Mira Boumejmajen Lire […]