Après Guillaume Augugliaro, c’est au tour de Samir Aït Saïd de rejoindre le Pôle France d’Antibes. Un nouveau départ pour le spécialiste des anneaux qui s’apprête à faire un retour total à l’entraînement courant juin. Avec pour objectif principal, les Jeux Olympiques de Tokyo, en 2020. Où en est-il dans sa rééducation ? Et comment voit-il les choses ? Elément de réponses.
Chaque chose en son temps. Samir Aït Saïd, lourdement blessé au tibia aux Jeux Olympiques de Rio, reprend progressivement le chemin de la salle de gym. Il avance étape par étape. Son mémoire de fin d’études de kiné terminé, il attend désormais de passer sa soutenance pour pouvoir être totalement libéré et reprendre l’entraînement à 100%. Des entraînements qu’il effectuera désormais à Antibes et plus à l’INSEP. Un choix mûrement réfléchi qui lui permet de rejoindre son préparateur physique et mental depuis les Mondiaux de Glasgow, Rodolphe Bouché. “Rodolphe m’attend de pied ferme. Il m’a déjà prévenu, il m’a concocté un programme spécifique pour juillet-août avec des gros entraînements. Je sais à quoi m’attendre (Rires). Et ensuite, ensemble, on va se préparer pour ce nouveau cycle olympique“, glisse-t-il avant d’ajouter : “Mais pour le moment, jusqu’à ma soutenance, je reprends tranquillement. Je réattaque les forces aux anneaux et je fais beaucoup de prépa physique. Et je me mets à la diet aussi. Avec les études, j’ai beaucoup grignoté et j’avais pris du poids. J’ai déjà perdu 5 kg et je commence à me resculpter. J’ai de la chance car dès que je fais attention, je perds vite. Une fois ma soutenance passée, le départ à Antibes sera effectif et les choses sérieuses commenceront réellement !”
Le planning est donc posé et Samir Aït Saïd est prêt ! Avec une motivation restée intacte, voire qui a même peut-être (certainement) a décuplé. L’entraînement, la compétition lui manquent ! “Je suis pressé de ouf”, lance-t-il joyeusement. “Je ne l’ai jamais caché, je suis quelqu’un qui ne peut pas rester en place et qui ne supporte pas de ne rien faire. Rien que vendredi, d’être remonté un peu sur les anneaux, j’ai kiffé. Au niveau de ma blessure, tout est bien remis, c’est solide mais il faut toujours faire attention. Il faudra faire en sorte de renforcer tous les muscles qui sont autour. Faire de la prévention, c’est important. D’ailleurs, mon mémoire de fin d’études porte sur ce thème“, explique-t-il.
Quant à son retour à la compétition, il attend également ce moment avec impatience. Spectateur des derniers championnats d’Europe, il veut retrouver les plateaux, l’adrénaline de la compétition et aller chercher toutes ces médailles internationales qu’il convoite tant. “Je suis un mec de la compète. M’entraîner pour m’entraîner, cela ne m’intéresse pas. J’ai besoin de faire de la compétition, de me surpasser et de me mesurer aux autres”, sourit-il.
Samir Aït Saïd n’a jamais fait de langue de bois. Véritable compétiteur, il ne s’est jamais caché. Un mental hors du commun qui lui permet de se remettre de tous ses coups durs qui se sont mis sur son chemin depuis qu’il est gymnaste de haut-niveau. Spectateur des derniers championnats d’Europe, il est impatient de pouvoir à nouveau représenter fièrement son pays. “Je ne cache pas que c’était dur de ne pas faire les Europes. Je me disais :’pourquoi ils y sont et pas moi ?’ Mais chaque chose en son temps. Et ça m’a encore plus boosté ! Même si j’étais déjà boosté à 200%, là je le suis encore plus ! Je n’ai qu’une hâte : c’est de revenir et d’aller chercher des médailles“, glisse-t-il.
Pour le moment, le champion d’Europe aux anneaux en 2013 s’apprête donc à prendre un nouveau départ, à Antibes. Avec un tibia tout neuf. “Je vais aller me faire une place au soleil, j’en ai marre de la pluie (Rires). Ce n’est pas pour moi. Et puis surtout, avec Rodolphe, nous allons faire une bonne équipe. Il est très compétent dans la biomécanique et tous les exercices qu’il propose sont calculés en fonction du profil de chaque gym. Il innove avec des exercices spécifiques et nous avons une très bonne complicité. J’ai hâte”, conclut-il.
Désormais, il ne reste plus qu’à le revoir sur les plateaux de compétition. En espérant que ce soit dès les prochains Mondiaux, à Montréal, en octobre… Mais cela, seul l’avenir le dira…
Propos recueillis par Charlotte Laroche